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Société - Crise

Diab appelle l’ONU à trouver d’autres sources de financement pour le TSL

Le Premier ministre désigné a tenu une réunion virtuelle avec la présidente et le greffier du tribunal.

Diab appelle l’ONU à trouver d’autres sources de financement pour le TSL

L’immeuble du TSL à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye. Photo tirée du site du TSL

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a appelé hier les Nations unies à trouver d’urgence d’autres sources de financement pour le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), menacé de disparition faute de fonds en raison de l’effondrement économique du Liban. Beyrouth est supposé verser ce mois-ci au tribunal chargé de juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de 21 autres personnes, tués en 2005 dans un attentat à la voiture piégée près de l’hôtel Saint-Georges à Beyrouth, la somme de 17 millions d’euros, qui représentent cette année sa contribution au budget annuel de cette instance. La crise de liquidités en devises à laquelle le Liban est confronté fait que celui-ci se trouve dans l’impossibilité de s’acquitter de cette somme.

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Dans une lettre qu’il lui a adressée hier, Hassane Diab a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à « rechercher d’urgence d’autres sources de financement » pour le TSL « en prenant en considération la crise aiguë dont souffre actuellement le Liban ». Dans sa missive, M. Diab affirme espérer que le TSL continuera d’exister, soutenant que sa disparition aurait une « conséquence des plus douloureuses », car elle renverrait l’image « d’une justice fragmentée et incomplète ».

17 millions d’euros

Normalement, le Liban, qui finance 49 % du budget du TSL, était supposé débourser la somme de 34 millions d’euros pour l’exercice courant, explique à L’Orient-Le Jour Wajed Ramadan, porte-parole du tribunal mis en place en 2009 sur base d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU (1757) et qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas. Dans l’incapacité d’honorer ces engagements financiers, Beyrouth s’était tourné au début de l’année vers les Nations unies qui ont couvert près de la moitié des fonds dus par le pays du Cèdre, soit 15 millions d’euros, précise-t-elle, rassemblés grâce aux contributions des pays tiers. « Le secrétaire général de l’ONU a mené des efforts intenses depuis plusieurs mois pour régler ce problème », insiste-t-elle, en expliquant que les 15 millions d’euros versés par les Nations unies représentent un prêt de subventions dont le Liban devrait normalement s’acquitter plus tard.Rappelons qu’outre le Liban, plusieurs autres pays, notamment européens, les États-Unis et l’Arabie saoudite, contribuent sur la base d’un système de volontariat au versement du montant restant par le biais de sommes qui varient chaque année selon les pays, aucun État n’étant tenu de verser une somme fixe. Aujourd’hui, il faut que Beyrouth s’acquitte de la somme de 17 millions d’euros qui représentent ce qui reste de sa contribution au TSL. Le problème est qu’il ne les a toujours pas. Comme d’autres bailleurs de fonds n’ont pas à leurs tour honoré leurs engagements financiers pour des raisons qui seraient peut-être liées aux difficultés économiques auxquelles ils étaient à leur tour confrontés du fait de la pandémie de coronavirus, le TSL se trouve dans l’impossibilité de fonctionner. « Si, en juin, l’argent n’est pas versé, nous n’aurons pas de ressources humaines pour faire fonctionner le tribunal », relève Mme Ramadan.Toutes ces questions ont été évoquées dans l’après-midi par le Premier ministre sortant avec la présidente du tribunal, la juge Ivana Hrdlickova, durant une réunion virtuelle qu’il a tenue avec elle, avec la participation du greffier David Tolbert et du conseiller du Premier ministre aux Affaires diplomatiques Gebran Soufane. Les dossiers en cours d’examen au TSL ont été également examinés durant cette réunion.

« Tués deux fois »

Mercredi, évoquant un « manque de fonds », le TSL avait dit qu’il risquait de disparaître d’ici à fin juillet sans pouvoir mener à bien son mandat en raison de graves difficultés financières liées à la pandémie et à la crise économique au Liban. Il avait aussi annoncé, pour les mêmes raisons, l’annulation de l’ouverture du procès de Salim Ayache, membre présumé du Hezbollah, déjà reconnu coupable de l’attentat qui avait tué Rafic Hariri. Un nouveau procès de Ayache devait s’ouvrir la semaine prochaine, cette fois concernant trois attentats ayant visé l’ancien chef du Parti communiste Georges Haoui, tué le 21 juin 2005, l’ex-ministre Marwan Hamadé, blessé le 1er octobre 2004, et l’ex-ministre de la Défense Élias Murr, blessé le 12 juillet 2005.

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Les familles des trois victimes ont déploré l’annonce de l’annulation du procès. « Nous sommes tués deux fois : d’abord par l’assassinat (...) ensuite par l’assassinat délibéré du procès », a asséné hier une femme prenant la parole au nom de la famille Haoui lors d’une conférence de presse. « Si le tribunal ferme ses portes, la famille du martyr Georges Haoui poursuivra tous les responsables, au tribunal ou aux Nations unies, qui ont causé des retards dans notre affaire », a-t-elle affirmé.

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a appelé hier les Nations unies à trouver d’urgence d’autres sources de financement pour le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), menacé de disparition faute de fonds en raison de l’effondrement économique du Liban. Beyrouth est supposé verser ce mois-ci au tribunal chargé de juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et...

commentaires (2)

Diab supplie les NU de faire quelque-chose sachant pertinemment que quelque soit l'action de l'ONU elle sera contrée, détruite, ridiculisée et rejetée par nos génies locaux qui savent tout, et savent réussir en tout sauf dans la direction du Pays... A force de crier au Diabs, à travers le filtre à haute efficacité CPL+Hezb, le monde ne nous croit plus et pense qu'on rit de se voir si beaux dans ce me..oir...

Wlek Sanferlou

18 h 11, le 05 juin 2021

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Commentaires (2)

  • Diab supplie les NU de faire quelque-chose sachant pertinemment que quelque soit l'action de l'ONU elle sera contrée, détruite, ridiculisée et rejetée par nos génies locaux qui savent tout, et savent réussir en tout sauf dans la direction du Pays... A force de crier au Diabs, à travers le filtre à haute efficacité CPL+Hezb, le monde ne nous croit plus et pense qu'on rit de se voir si beaux dans ce me..oir...

    Wlek Sanferlou

    18 h 11, le 05 juin 2021

  • Mais assez quémander et enquêter plutôt sur l’argent pillé de ce pays au lieu de trouver des raccourcis qui ne vous honorent pas et abîment l’image des libanais dans le monde. A croire qu’ils accèdent au pouvoir avec comme seul critère la capacité à pleurer sur commande et apitoyer les pays aidants pour en flouer les caisses pour mieux les piller à nouveau. Les produits destinés à aider tous les libanais dans leur quotidien se sont trouvés confisqués par le plus armé pour les distribuer à ses partisans dans son fief pour acheter leur silence et leur appui inconditionnel aux dépens des autres libanais qui eux dans certaines régions continuent à manquer de tout sous le regard indécent et indifférent des politiciens qui ont fermé les yeux sur ces exactions qui n’ont pas de noms. Assez nous humilier et retrouvez un peu de dignité, nous avons plus que marre de cette mascarade toujours larmoyante qui est devenue une règle pour tous les politiciens. OÙ EST L’ARGENT VOLÉ? POURQUOI LES VOLEURS NE SONT PAS CONDAMNÉS. C’est à cette tâche que doit s’atteler les soit disant ministres et responsables politiques, c’est pour ça qu’ils sont payés. Vous nous donner envie de vomir toutes les couleuvres et les boas et le peu de nourriture que nous avons ingurgités.

    Sissi zayyat

    13 h 17, le 05 juin 2021

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