Dans un communiqué publié jeudi en début d’après-midi, Électricité du Liban (EDL) a annoncé avoir réduit la production d’électricité, faute d’avoir reçu les crédits nécessaires, à 720 mégawatts (MW), soit un seuil critique affectant « la stabilité du réseau car tout choc électrique pourrait entraîner son interruption générale ».
Ainsi, seule l’ancienne centrale électrique de Zouk Mosbeh (Kesrouan) a reçu une cargaison de fuel-oil (Grade A) en début de semaine, après que la Banque du Liban (BDL) a approuvé lundi l’ouverture d’une ligne de crédit pour le compte d’EDL. Trois autres navires-citernes, dont un second de fuel-oil (Grade A) et deux de fuel-oil (Grade B), attendent toujours sur la côte libanaise l’ouverture de ces lignes de crédit par la BDL pour leur déchargement, dernière étape du processus de paiement, malgré l’approbation de 62 millions de dollars de lettres de crédit à destination d’EDL par le ministère des Finances la semaine dernière.
Jusqu’à il y a peu, EDL arrivait à mobiliser entre 900 et 950 MW sur l’ensemble de ses centrales mais, à l’exception de la centrale de Zouk, « toutes les autres ont vu une réduction de leur capacité à produire de l’électricité », entraînant un rationnement drastique de l’approvisionnement sur l’ensemble du territoire ces dernières semaines, s’est excusé le fournisseur public. Ajoutant contrôler « avec prudence » le stock de combustible restant « afin d’assurer un minimum de stabilité en courant électrique pour la période la plus longue possible et ce, jusqu’au déchargement des navires-citernes restants », EDL a justifié l’aggravation de la situation par la difficulté à sécuriser les paiements « en devises » permettant l’achat de carburant et des pièces détachées, ainsi que celle d’assurer la maintenance des usines de production.
Début mai, EDL avait déjà mis en garde contre un rationnement généralisé et sévère du courant, après la suspension par le Conseil constitutionnel des effets de la loi n°215/2021 qui devait permettre de débloquer une avance de 300 milliards de livres libanaises (200 millions de dollars au taux officiel de 1 507,5 livres le dollar), votée en mars pour payer une partie des navires-citernes commandés. Une annonce qui avait précédé l’avertissement du fournisseur public d’un arrêt total des centrales électriques le 22 juin prochain, sans solution alternative et alors que le Liban est empêtré depuis deux ans dans une crise économique et financière sans fond.
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Ils menacent depuis un moi d’un black out total mais n’osent pas passer à l’acte. Si cela arrive, ils savent qu’ils signeront leur arrêt de mort. Le libanais veut bien se débrouiller pour manger, boire et se distraire comme il peut mais lui couper la seule lumière même artificielle sera la goutte car il ne s’agit pas uniquement de la lampes qu’on éteint mais de tout le système sanitaire, hospitalier et industriel qui seront touchés et donc directement la population. Déjà que les enfants sont toujours chez eux parce que les écoles n’ont toujours pas été autorisées à ouvrir allez savoir pourquoi alors que les restos le sont tout comme les élections étrangères et les manifestations. Vous suivez? On tue en premier l’éducation et le savoir et on est sûr d’anéantir un pays si ça n’est pas tout de suite c’est dans les années à venir en y’a trop des abrutis à la place de jeunes éduqués pour gagner la bataille finale. Il fait quoi le ministre de l’éducation nationale? Celui de la culture et de l’agriculture? De la justice et des fia à ces? Où sont ils donc? Pourquoi touchent ils leurs salaires à ne rien faire?
Sissi zayyat
21 h 23, le 04 juin 2021