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Société - Pénurie de médicaments au Liban

Hassan s'insurge contre la BDL

La crise sera progressivement résolue dans les deux prochains jours, promet le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji.

Hassan s'insurge contre la BDL

Le ministre libanais sortant de la Santé, Hamad Hassan, le 21 février 2020 lors d'une conférence de presse. Photo d'archives AFP

Le ministre libanais sortant de la Santé, Hamad Hassan, s'est insurgé jeudi contre la Banque du Liban (BDL) qu'il accuse d'être responsable de la pénurie actuelle de médicaments et d'équipements médicaux, alors que ces produits sont subventionnés par la Banque centrale dont les comptes sont dans le rouge.

"Depuis ma visite la semaine dernière à la BDL, le ministère (de la Santé) travaille sans relâche et organise les listes en fonctions des priorités, alors que les médicaments et le lait, en rupture de stock ou stockés chez les importateurs, attendent les promesses de la Banque centrale de payer les factures afin d'écouler les produits. Je ne suis pas votre client et je ne suis pas partenaire de vos mafias. La santé des gens ne peut pas être prise en otage de vos humeurs et de vos politiques financières. Assez!", s'est insurgé M. Hassan dans un tweet.

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La BDL subventionne depuis novembre 2019 les importations de plusieurs catégories de produits de première nécessité, notamment les médicaments et équipements médicaux, pour faire face à la dépréciation de la livre libanaise sur le marché parallèle en raison de la crise économique qui secoue le pays depuis près de deux ans. Une majeure partie des prix d’importation de ces produits est ainsi couverte par la BDL au taux officiel de 1.507,5 livres (alors que la monnaie nationale s'échange actuellement aux alentours de 13.000 LL contre le dollar sur le marché noir) et l’autre partie doit être assurée par l’importateur. La proportion est de 85 % de dollars subventionnés et 15 % de dollars frais. Mais depuis début mai, les pharmaciens font face à de nombreuses restrictions et ne parviennent pas à maintenir leur stock de médicaments. En cause, un changement au niveau de la procédure des subventions, qui bloque la distribution de médicaments, même si ceux-ci sont disponibles auprès des importateurs. La Banque centrale impose désormais que les importateurs obtiennent une confirmation préalable pour n’importe quelle commande. Les laboratoires font eux aussi face à une grande crise : des réactifs nécessaires pour les analyses de sang commencent à être en rupture de stock en raison d'un manque de fonds pour leur importation.

Hassan se décharge de toute responsabilité
Dans un entretien à la Voix du Liban (VDL), le ministre sortant est revenu à la charge après son tweet virulent, faisant assumer la responsabilité de la crise à la Banque centrale. "Les annonces surprises de la BDL sont derrière les irrégularités dans le marché du médicament", a estimé le responsable. Il a ensuite affirmé que le retard dans les livraisons de médicaments est dû "aux opérations de vérification des factures des importateurs". "La plupart des médicaments non disponibles sur le marché se trouvent en fait dans les dépôts des importateurs qui réclament une promesse du gouverneur de la BDL de payer ces factures afin qu'ils puissent écouler la marchandise", a ajouté M. Hassan, qui se décharge de toute responsabilité dans ce dossier. Il a ainsi souligné que le ministère n'est pas responsable de la vérification des factures des importateurs, contrairement à ce que lui aurait demandé la BDL. Hamad Hassan a appelé les importateurs et la Banque centrale à "trouver un compromis convenable, en vertu du mécanisme que la BDL jugera bon". "Le ministère est prêt à être le garant contre toute partialité dans la distribution et tout trafic", a assuré Hamad Hassan.

Quelques heures plus tard, le ministre sortant de la Santé a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a déclaré que la BDL avait promis de répondre "rapidement" à une demande concernant des factures d'un montant de 178,4 millions de dollars. "Les importateurs attendent cette réponse pour savoir si ces frais seront couverts" par la Banque centrale. Hamad Hassan a en outre rappelé que "le ministère de la Santé, première référence sanitaire et médicale, est chargé de définir les priorités (dans les listes de médicaments), alors que la BDL est chargée d'adopter ces listes présentées". Il s'est indigné du fait que la Banque centrale modifie les priorités fixées par le ministère. Le responsable a enfin affirmé qu'il voulait "combattre le monopole et la contrebande de médicaments, et éviter que les maisons ne se transforment en pharmacies provisoires".

Réagissant aux critiques de Hamad Hassan, la BDL a affirmé que "les montants consacrés à l'importation des médicaments, du matériel médical, du lait pour les nourrissons et des matières premières indispensables à la fabrication des médicaments, depuis le 1er janvier 2021 jusqu'au 20 mai, s'élèvent à 485 millions de dollars. Des montants supplémentaires relatifs aux dossiers envoyés à la Banque centrale s’élèvent, eux, à 535 millions. Depuis la mise en place du système de la confirmation préalable, la BDL affirme en avoir reçu 719 pour un montant de 290 millions de dollars. La somme totale des factures s'élève donc à 1,310 milliards de dollars, selon la BDL. Elle a ensuite expliqué qu'"elle ne peut assurer ces montants aux banques pour subventionner l'importation des produits médicaux sans toucher à ses réserves obligatoires, démarche que la direction centrale de la Banque refuse." La BDL a donc demandé aux autorités de "trouver une solution à ce problème humain et financier".

Pour sa part, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a expliqué qu'un comité a été créé après "la constatation de chiffres d'importateurs non conformes à ceux de la BDL". "Malheureusement, de nombreux médicaments non distribués se trouvent dans les dépôts des importateurs", a confirmé le député. Mais il s'est voulu rassurant : "ces médicaments seront distribués entre aujourd'hui et demain". M. Araji a estimé que les importateurs et la BDL sont tous deux responsables de la résolution de cette crise, et que celle-ci "sera progressivement résolue dans les deux prochains jours".

Le ministre libanais sortant de la Santé, Hamad Hassan, s'est insurgé jeudi contre la Banque du Liban (BDL) qu'il accuse d'être responsable de la pénurie actuelle de médicaments et d'équipements médicaux, alors que ces produits sont subventionnés par la Banque centrale dont les comptes sont dans le rouge."Depuis ma visite la semaine dernière à la BDL, le ministère (de la Santé)...

commentaires (8)

Les médicaments subventionnés coûtent 10 fois moins cher au Liban qu’à l’étranger. Eh, mini-stre, tu as fait quelque chose pour arrêter la contrebande vers l’étranger? Non? Tu as sanctionné les pharmaciens qui vendent les médicaments sans ordonnance? Non? Tu as sanctionné les médecins qui font de fausses ordonnances? Non? Alors tu es COUPABLE! Capisce?

Gros Gnon

20 h 47, le 27 mai 2021

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Commentaires (8)

  • Les médicaments subventionnés coûtent 10 fois moins cher au Liban qu’à l’étranger. Eh, mini-stre, tu as fait quelque chose pour arrêter la contrebande vers l’étranger? Non? Tu as sanctionné les pharmaciens qui vendent les médicaments sans ordonnance? Non? Tu as sanctionné les médecins qui font de fausses ordonnances? Non? Alors tu es COUPABLE! Capisce?

    Gros Gnon

    20 h 47, le 27 mai 2021

  • Ma khallou.

    Christine KHALIL

    20 h 40, le 27 mai 2021

  • Toujours le même propos: "C'est pas moi, Msieu! C'est lui!" En tous cas quels que soient les reproches ou les accusations justifiés ou non, contre le directeur de la BDL pour sa gestion passée , il est difficile, pour le présent, de lui reprocher de mal gérer de l'argent qui n'existe plus !

    Yves Prevost

    15 h 20, le 27 mai 2021

  • Un ministre qui s’insurge : « Je ne suis pas votre client et je ne suis pas partenaire de vos mafias. » ??? effectivement les mafieux sont omniprésents dans tous les domaines mais personne pour les déloger.

    mokpo

    14 h 24, le 27 mai 2021

  • Il n' y a pas de fric M Hassan et vous savez ou il se trouve..!

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 44, le 27 mai 2021

  • Mais mon cher monsieur, les caisses sont vides. Ça ne sert à rien de faire le matamore, la classe politico mafieuse élue encore et encore par nos concitoyens a pillé les coffres, il ne reste rien.

    Bachir Karim

    13 h 18, le 27 mai 2021

  • CHERCHEZ DANS LES RESTRICTIONS DE LA BDL LA CONTREBANDE DES MEDICAMENTS LOCAUX ET INTERNATIONAUX VERS LA SYRIE ET L,IMPORTATION PAR LA MILICE DES MEDICAMENTS D,IRAN POUR SA CLIENTELE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 01, le 27 mai 2021

  • SHUT UP !

    Wow

    12 h 44, le 27 mai 2021

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