La nouvelle garde-robe postconfinement

Depuis que les vaccins ont permis un retour timide à la vie « d’avant », nous devons, toutes générations confondues, quitter le cocon tissé pendant le confinement et reprendre nos anciennes habitudes sociales. Certes, après les pantalons et autres tenues flottantes et informes, l’envie d’une certaine coquetterie s’impose dans des tenues plus recherchées et un retour chez le coiffeur. Même si l’envie est là, il semble qu’il y ait une certaine difficulté à se défaire des habitudes du confort douillet. Pour témoin, des appels au secours lancés dans les médias et les réseaux sociaux pour effectuer une « déprogrammation du non-contraignant ». À commencer, par exemple, par le soutien-gorge, oublié durant le confinement, que les femmes désirent à présent moulant juste ce qu’il faut et surtout sans support métallique. Priorité donc au confort et non au pigeonnant, plusieurs marques ont ainsi créé des lignes légères mais aussi élégantes. Elles y sont revenues en privilégiant notamment un modèle baptisé Bralette en forme de mini-camisole.

La mode prend le large

L’industrie de l’habillement s’est également rendu compte qu’après un peu plus d’un an de « tenues d’intérieur », les femmes répugnent à abandonner le saut-de-lit. Ainsi, ce printemps, des griffes telles que Stella McCartney, Brunello Cucinelli et Max Mara ont développé une ligne vestimentaire floue et si décontractée qu’elle pourrait tout aussi bien relever des pyjamas. « Un ensemble pantalon légèrement surdimensionné est la transition parfaite par rapport à ce que nous avons été obligées de porter l’année dernière. Il est aussi facile à enfiler qu’un survêtement », a déclaré la styliste new-yorkaise Emma Jade Morrison. Et, au-delà, il peut même être extrêmement séduisant lorsqu’on réussit à lui insuffler la touche Marlène Dietrich qui, dans les années 30, avait fait sensation avec ses smokings aux pantalons larges et fluides. Toujours dans cet esprit, une photo de Ralph Lauren a fait son apparition sur les réseaux sociaux qui montre l’idole de la mode américaine par excellence, cheveux argentés et sourire immaculé, saluant le public vêtu d’un jeans « oversized » légèrement délavé et découpé en tonneau. Image d’un Bad-Boy des années 80 et, pourtant, 15 ans plus tard le style « big » revient au-devant des podiums. Une fois, plus ou moins, résolu le problème de la garde-robe postpandémie, il a fallu s’installer devant son miroir et se regarder en face... Un visage sans maquillage, sans retouche ni soins, laissé au naturel, les rituels de beauté de ces dames ont changé pendant la pandémie. Que se passera-t-il lorsqu’il faudra réapparaître en public ? Chez certaines il y a un mélange d’excitation et d’anxiété à l’idée de revenir à certains rituels et de renoncer à d’autres. Selon le site The Lilly, « au cours de l’année écoulée, la beauté a été oubliée avec les mesures de distanciation sociale imposées et notamment les bureaux et autres lieux de travail fermés. Il n’y avait personne à voir et nulle part où aller ».

Bas les masques, haut les cosmétiques

Sévèrement touchés par la pandémie, les bars manucure-pédicure, les centres de cire et les salons de coiffure, qui ont provisoirement fermé leurs portes après le premier pic de cas du virus, trop de proximité et des contraintes relatives aux masques ont empêché un travail normal. Les ventes de rouges à lèvres ont de même drastiquement diminué. Pourquoi se maquiller si l’on est isolé chez soi ou le visage caché derrière un masque ? Aujourd’hui, avec un déconfinement mondial, c’est bas les masques et haut les cosmétiques, et un certain recul par rapport à des concepts anciens. Les millenials précisent que la pandémie les a obligées à réévaluer leur relation à la beauté, en repensant d’un côté le plaisir de se faire belle et de l’autre l’obligation de l’être. Pour beaucoup, le Covid-19 a également mis en avant la notion de temps, d’argent et de travail nécessaires au maintien des normes de beauté. Une étude pré-Covid avait révélé que les femmes américaines dépensaient jusqu’à 300 000 dollars au cours de leur vie pour les soins de la peau et le maquillage. Mais ça, c’était « avant »...

Les soutiens-gorge « Bralette », le confort avant tout. Photo tirée du compte Instagram Bralette

Les hommes aussi

Dans cet état d’esprit, les créateurs de tendances et influenceurs ne sont pas restés les bras croisés. La pandémie a été un stimulant pour eux et la source d’une nouvelle approche et inspiration. Côté mode, cela vaut pour le nouveau mode de vie masculin. Les boutiques pour hommes, libellées sport chic haut de gamme, sont en train de séduire de nombreux types d’acheteurs fortunés. Les pontes de la high-tech aussi bien que les banquiers et les entrepreneurs ne lésinent pas sur la dépense et optent en 2021 pour des vêtements informels et faciles à porter, notamment des pantalons en coton stretch et souples et des vestes de sport en tricot, qui restent cependant dans la sophistication. Exit les costumes standard, de même que les chemises boutonnées jusqu’au cou, et les coupes strictes portées au bureau. Cette année passée a vu le costume lourd largement supplanté par le vêtement reposant. L’heure est donc pour tout le monde au chic effortless. 100 % bien-être.