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Monde - Vaccins

Le G7 et l’UE pourraient faire don de plus de 150 millions de doses à Covax

Le G7 et l’UE pourraient faire don de plus de 150 millions de doses à Covax

Des cartons contenant des vaccins AstraZeneca à destination du Ghana. Francis Kokoroko/File Photo/Reuters

Les pays du G7 et des membres de l’UE seraient en mesure de donner plus de 150 millions de doses de vaccins anti-Covid à des pays défavorisés pour tenter de combler en partie l’inégalité vaccinale face à la pandémie, a affirmé l’Unicef hier. Ce nombre pourrait être atteint si le groupe des sept pays les plus riches du monde – dont les dirigeants se retrouvent en juin en sommet en Angleterre – et des membres de l’Union européenne partageaient seulement 20 % des volumes à leur disposition en juin, juillet et août, selon une étude menée par Airfinity, qui se spécialise notamment dans l’analyse de données scientifiques et est financée par la branche britannique de l’Unicef. « Et ils pourraient le faire tout en remplissant toujours leurs engagements en matière de vaccination de leur propre population », souligne Henrietta Fore, la directrice générale de l’agence onusienne. Les vaccins anti-Covid continuent à faire cruellement défaut faute de production suffisante, et le système international Covax, mis en place pour tenter d’éviter que les pays riches ne s’accaparent l’essentiel des précieuses doses, est très loin du compte. Il devait assurer une immunisation de 20 % des populations des pays participants d’ici à la fin de l’année.

190 millions de doses

Mais en juin, il manquera approximativement 190 millions de doses au système Covax – mis en place par l’Alliance du vaccin (GAVI), l’OMS mais aussi la CEPI (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies) – par rapport aux volumes initialement prévus.

L’objectif des 20 % « est en danger », a mis en garde le docteur Bruce Aylward, chargé du dossier Covax à l’OMS hier. « On peut rattraper le retard » si les pays qui le peuvent font les dons, a-t-il souligné. « Nous déterminons notre avenir en ce moment même », a-t-il prévenu.

L’Inde devait fournir la très grande partie des doses de vaccin à Covax cette année, mais l’explosion de la pandémie dans le pays a poussé les autorités à interdire les exportations de sérum pour les utiliser sur place. Par conséquent, d’ici à la fin mai, 140 millions de doses manqueront à l’appel pour Covax et encore 50 millions en juin. La pénurie de vaccins, par ailleurs, et le manque de fonds ajoutent encore aux difficultés. En attendant des mesures plus pérennes pour accroître nettement la production, « partager immédiatement les doses en trop est une mesure a minima, essentielle et d’urgence, dont on a besoin tout de suite », souligne le communiqué. Les États-Unis disposent de 60 millions de doses du vaccin AstraZeneca – un sérum qui après avoir défrayé souvent la chronique suscite parfois la méfiance – et ont indiqué vouloir les distribuer. La France pour sa part a annoncé un don de 500 000 doses à Covax, la Suède 1 million et la Suisse réfléchit à en donner autant.

Un tiers contre 0,2 %

Pour l’heure, selon une étude diligentée par Covax, un tiers des populations des pays les plus riches ont déjà eu au moins une première dose, alors que pour les pays pauvres, cela représente seulement 0,2 %. Un écart que le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, juge inique au point qu’il a demandé vendredi aux pays de renoncer à vacciner les enfants et les adolescents – moins enclins jusqu’à présent à développer des formes graves de Covid – pour mettre leurs doses à la disposition de Covax. Pour les partisans du partage, il ne s’agit pas seulement d’un impératif moral pour que les pays pauvres puissent vacciner leurs personnels soignants et leurs populations les plus vulnérables.

Une forte circulation du virus où que ce soit, faute d’immunisation, pourrait donner naissance à des variants plus contagieux, plus mortels et peut-être résistants aux vaccins actuels, réduisant à néant les efforts déjà faits. « Nous nous inquiétons de ce que la poussée en Inde ne soit qu’un précurseur de ce qui va se produire ailleurs », souligne le communiqué. « Les cas explosent et les systèmes de santé sont mis à rude épreuve dans des pays proches comme le Népal, le Sri Lanka et les Maldives, ou lointains comme l’Argentine et le Brésil », souligne l’Unicef. Le directeur général de l’OMS a prévenu vendredi : « Le Covid-19 a déjà coûté la vie à plus de 3,3 millions de personnes, et au train où vont les choses, la seconde année de la pandémie sera beaucoup plus meurtrière que la première. »

Christophe VOG/AFP

Les pays du G7 et des membres de l’UE seraient en mesure de donner plus de 150 millions de doses de vaccins anti-Covid à des pays défavorisés pour tenter de combler en partie l’inégalité vaccinale face à la pandémie, a affirmé l’Unicef hier. Ce nombre pourrait être atteint si le groupe des sept pays les plus riches du monde – dont les dirigeants se retrouvent en juin en sommet en...

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