L’ambassadrice de France Anne Grillo reçue par le patriarche maronite à Bkerké. Photo ANI
L’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, s’est rendue hier au siège patriarcal maronite de Bkerké pour transmettre un message d’amitié du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, au patriarche Béchara Raï ainsi que des avis qui son restés confidentiels. En tout état de cause, a expliqué à L’OLJ le porte-parole du siège patriarcal Walid Ghayad, le geste doit détromper tous ceux qui ont spéculé sur la détérioration des rapports que la France entretient avec le patriarcat maronite du fait que le responsable français n’avait pas inclus une visite à Bkerké dans son emploi du temps lors de son déplacement à Beyrouth la semaine dernière. La diplomate a invoqué la relative courte durée du voyage de M. Le Drian, a assuré en substance M. Ghayad, mais a assuré au chef de l’Église maronite que Paris suit attentivement sa campagne en faveur de la neutralité du Liban et en endosse les objectifs.
L’ambassadrice de France a profité de l’entretien pour dresser un rapide bilan de la récente visite du chef de la diplomatie française au Liban. Elle a répété aux oreilles du patriarche que son pays « a respecté ses engagements » envers le Liban et que « c’est maintenant à la classe politique de respecter les siens ». Elle a en outre encouragé les Libanais à travailler activement à une alternance démocratique.
On précise, de source informée, que la France croit dans le relèvement du Liban et estime que son problème, « ce n’est pas l’État, mais ce que la classe politique a fait de l’État. C’est ce qui aurait conduit Jean-Yves Le Drian à limiter ses entretiens aux principaux responsables, le chef de l’État Michel Aoun et le président du Parlement Nabih Berry, si on excepte le rendez-vous que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, est parvenu à lui arracher in extremis ». L’interlocuteur de la France, pense en substance Paris, ce ne sont ni les partis ni les communautés, mais l’État ainsi que les institutions qui continuent de l’incarner dans divers domaines, comme celui de l’éducation de la santé ou de l’économie et des finances. Un message que le ministre des AE a voulu diffuser en visitant le collège des Saints-Cœurs, à Achrafieh.
En ce qui concerne les « forces alternatives » que la France encourage à se présenter aux prochaines élections, on assure de même source que Paris n’ignore pas la difficulté qu’une alternance forte et viable s’offre au Liban ainsi que les risques de torpillage des élections de 2022. Paris suit la situation de près, aurait affirmé Mme Grillo au chef de l’Église maronite, et saura faire la part des choses. On rappelle que Jean-Yves Le Drian s’est entretenu à la Résidence des Pins avec des représentants de groupes issus du mouvement de contestation du 17 octobre et de partis politiques traditionnels hostiles au pouvoir actuel, dont Samy Gemayel, chef des Kataëb, Pierre Issa, président du Bloc national, et Michel Mouawad.
commentaires (1)
Monsieur Le Drian, tant que la France avec la communauté européenne et les États Unis n’œuvrent pas à désarmer la milice armée vendue qui torpille tous les projets de sauvetage de notre pays, le Liban ne retrouvera pas sa souveraineté ni la paix. Il faut commencer par le commencement et exiger le désarmement des cette milice en vous appuyant sur les accords passés conclus et jamais respectés par ces vendus qui se sont appropriés tout le territoire libanais et l’ont transformé en une plaque tournante de trafics de tout genre et une base militaire avec des ateliers de la mort qui se multiplient jour après jour. Autrement tous vos efforts seront vains et les libanais ne réussiront jamais à s’en sortir ni à prendre le relais avec des armes pointées sur eux et la menace de guerre répétée par ces vendus finira par être une réalité que plus aucun pays ne pourra empêcher. La faim et l’injustice ne pardonnent pas et il suffit d’une étincelle pour que flambe tout le pays. Ils misent sur ça et il faut anticiper leur projet pour nous sauver. Le temps a toujours été leur meilleur allié, alors assez tergiverser il faut passer à des actes concrets et rapidement.
Sissi zayyat
10 h 55, le 14 mai 2021