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Société - Crise économique

« Khayar », une ONG qui vient en aide aux étudiants

Créée par une étudiante en architecture, la structure a déjà payé les frais universitaires de trois jeunes en situation précaire.

« Khayar », une ONG qui vient en aide aux étudiants

L’ONG Khayar a déjà déboursé 10 800 000 livres pour aider trois étudiants à obtenir leur diplôme. Photo DR

Avec la détérioration de la situation économique au Liban ces derniers mois, de nombreux étudiants se sont retrouvés dans l’incapacité de payer leurs études. Certains ont dû renoncer à s’inscrire pour le prochain semestre, tandis que d’autres se sont mis à la recherche d’universités moins chères. Pour faire face à cette situation, Lara Slim, une étudiante libanaise à Bruxelles, a fondé « Khayar » (choix), une ONG qui a déjà réussi à payer les frais universitaires de trois étudiants en situation précaire.

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Âgée de 25 ans, Lara Slim, qui poursuit des études d’architecture en Belgique, a elle-même souffert des répercussions de la crise. « Je n’arrivais pas à payer mon université à cause des restrictions bancaires », confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. Après avoir finalement réussi à régler l’établissement, la jeune femme a décidé de venir en aide à des étudiants qui peinaient à s’acquitter de leurs frais universitaires. « La raison pour laquelle j’ai choisi d’appeler mon ONG Khayar, c’est parce que les jeunes Libanais ont le sentiment de ne pas avoir de choix dans le pays. J’ai voulu leur prouver le contraire », indique la jeune femme. L’équipe de Khayar est composée de 9 personnes, dont des étudiants et des jeunes professionnels qui se sont rencontrés lors du soulèvement populaire du 17 octobre 2019.


Des étudiants manifestant devant l’AUB, le 29 décembre 2020 à Beyrouth, pour dénoncer la hausse des frais universitaires. Photo Zeina Antonios


Aides à des étudiants en fin de parcours

Grâce à des financements privés et de généreux donateurs, Khayar a versé dernièrement 10 800 000 livres libanaises à trois étudiants en fin de parcours universitaire. Ainsi, un étudiant en sciences médico-légales à l’American University of Science and Technology (AUST) a pu obtenir 2 537 000 livres libanaises pour terminer son dernier semestre. Un étudiant en audiovisuel à l’Université de Kafaàt a bénéficié d’une aide de 5 025 000 livres pour financer son projet de fin d’études. Une étudiante en littérature à l’Université Saint-Joseph a pour sa part obtenu les 3 238 000 livres qui lui manquaient pour décrocher son diplôme. « Dans les prochains jours, nous allons verser 11 millions de livres à trois autres étudiants de l’USJ, de la Lebanese American University (LAU) et de l’Université de la Sagesse », indique Lara Slim. Depuis son lancement, début mars, Khayar a reçu 62 demandes d’aide sur son site web (khayar.me). L’équipe sélectionne ensuite celles qu’elle estime prioritaires, après étude du dossier. L’association a par ailleurs lancé un appel aux dons sur une plateforme de crowdfunding (https://www.fundahope.com/fundraisers/khayar-to-empower-a-generation/).

« Il fallait se serrer les coudes »

Lyne Haraké, étudiante en architecture à la LAU, fait également partie de l’équipe et se charge de faire connaître Khayar auprès des étudiants. Depuis que la LAU et l’Université américaine de Beyrouth (AUB) ont augmenté leurs frais en début d’année, la jeune femme est témoin des nombreuses difficultés auxquelles certains étudiants de son entourage font face. « Ces deux établissements demandent désormais à être payés au taux de 3 900 livres pour un dollar. Quand ils ont fait cette annonce, c’était la catastrophe, surtout que de nombreux étudiants avaient déjà du mal à payer » les frais avant cette décision, confie Lyne Haraké à L’OLJ. « Quand nous avons compris que ce problème ne pourrait pas être réglé rapidement, nous nous sommes dit qu’il fallait se serrer les coudes », ajoute-t-elle.

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Selon l’ONG, 250 étudiants auraient laissé tomber leurs études à l’AUB, tandis que près de 75 % des étudiants de la LAU auraient besoin de soutien financier. « Les réactions des étudiants font chaud au cœur, raconte pour sa part Lara Slim. Ils nous disent que nous leur avons redonné espoir et qu’ils peuvent à nouveau penser à l’avenir. » La jeune femme refuse cependant « de répliquer le système de dépendance qui prévaut dans le pays ». « Les personnes qui ont bénéficié de notre aide devront s’engager à effectuer un travail communautaire. Nous pensons mettre en place des ateliers de travail qui s’adressent à des jeunes issus de milieux vulnérables ou inscrits dans les écoles publiques », souligne Lara Slim. 

Avec la détérioration de la situation économique au Liban ces derniers mois, de nombreux étudiants se sont retrouvés dans l’incapacité de payer leurs études. Certains ont dû renoncer à s’inscrire pour le prochain semestre, tandis que d’autres se sont mis à la recherche d’universités moins chères. Pour faire face à cette situation, Lara Slim, une étudiante libanaise à...

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Bravo et merci!

SADEK Rosette

10 h 17, le 06 mai 2021

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Commentaires (1)

  • Bravo et merci!

    SADEK Rosette

    10 h 17, le 06 mai 2021

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