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Environnement - Ornithologie

Quand des oiseaux de zones arides sont repérés au Liban

Michel Sawan, fervent défenseur et observateur d’oiseaux expérimenté, a photographié récemment deux individus d’espèces répertoriées pour la première fois.

Quand des oiseaux de zones arides sont repérés au Liban

Le goéland à iris blanc, un oiseau marin coutumier de la zone de la mer Rouge, photographié pour la première fois au Liban en début d’année.

Durant ses pérégrinations dans les zones reculées du Liban, le militant écologiste et expert en oiseaux Michel Sawan n’a pas été à l’abri des surprises. Spécialisé dans l’observation et la photographie des oiseaux, il est tombé récemment sur une découverte peu banale pour ceux qui connaissent la faune du pays : un traquet à capuchon. Ce passereau de la famille des muscicapidés est une espèce typique des déserts et n’avait jamais auparavant été observé au Liban, pays au climat plus tempéré et froid que son habitat naturel.

Cet individu unique a été repéré par l’œil expert et la caméra de Michel Sawan dans une région du Nord qu’il refuse de nommer de peur d’attirer l’attention de braconniers peu scrupuleux, dont l’activité n’a pas cessé au printemps, hors de la saison officielle de la chasse. « J’étais dans une sortie d’observation d’oiseaux quand j’ai repéré cette espèce peu commune que je n’avais pas vue auparavant, dit-il.

Étant entouré de chasseurs illégaux qui limitaient quelque peu mon activité, je n’ai pu poursuivre ma recherche d’éventuels autres spécimens de la même espèce. J’ai plus tard identifié l’oiseau, que j’avais pris en photo, comme un traquet à capuchon avec l’aide de l’expert Bassel Jomaa puis avec la confirmation de l’ornithologue Ghassan Jaradi, une référence en la matière. Le Dr Jaradi a inscrit en mon nom cette observation, la première du genre au Liban. »

Ce n’est pas la première fois que Michel Sawan repère au Liban des oiseaux de contrées désertiques. Pas plus tard qu’au Nouvel An, l’écologiste avait capté le passage d’un autre oiseau dont la présence est intrigante, le goéland à iris blanc. Ce bel oiseau vit généralement dans le secteur de la mer Rouge, un climat plus sec et aride que celui du Liban.

Comment expliquer la présence chez nous de volatiles des zones arides et des déserts quand ils ne sont pas traditionnellement d’ici? « Cela pourrait peut-être s’expliquer par les changements climatiques actuels, estime Michel Sawan. Cette saison a été marquée par une alternance d’épisodes de froid intense et de chaleur inhabituelle. »

Pour mémoire

Nouveau massacre de cigognes lors de leur passage au-dessus du Liban

Interrogé par L’Orient-Le Jour sur ces observations qu’il a validées, Ghassan Jaradi donne ses estimations de la présence de ces espèces au Liban. Pour ce qui est du goéland à iris blanc, il s’agit d’un spécimen unique qui aurait pu s’être égaré et qui pourrait être resté sur le territoire ou s’être envolé vers d’autres cieux, selon lui. « Pour ce qui est du traquet à capuchon, c’est une espèce que l’on a régulièrement observée dans les pays voisins, poursuit-il. Il se peut donc que cet oiseau ait été présent chez nous auparavant, mais pas encore identifié sur le territoire. »

L’ornithologue rend hommage à l’activité d’observateurs d’oiseaux de plus en plus nombreux et de plus en plus spécialisés, tels Michel Sawan, ce qui permet régulièrement d’identifier de nouvelles espèces sur le territoire.

Le traquet à capuchon, un beau passereau présent dans plusieurs pays du Moyen-Orient, observé pour la première fois au Liban. Photos Michel Sawan

De beaux oiseaux des déserts

Le traquet à capuchon est un beau passereau de la famille des muscicapidés, de son nom scientifique Oenanthe monacha. C’est une espèce typique des déserts montagneux arides, qui fréquente les ravins abrupts, les oueds pourvus souvent en blocs rocheux essentiels pour son mode de nidification, lit-on dans le site oiseaux.net.

Il a une belle silhouette élancée se caractérisant par une grosse tête, des ailes, une queue et un bec longs, mais des pattes relativement courtes. Les adultes ont une longueur de 17 centimètres en moyenne. C’est un oiseau dont l’aire de distribution s’étend au Moyen-Orient, notamment dans le sud de la Jordanie, l’est de l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite et l’Iran.

Le goéland à iris blanc est un petit oiseau marin qui mesure entre 39 et 43 centimètres, à la silhouette élancée, aux pattes, ailes et bec longs, et au plumage caractéristique. Selon le site oiseaux.net, il a une répartition restreinte, étant endémique de la mer Rouge et se reproduisant au large des côtes égyptiennes, saoudiennes, yéménites, érythréennes et somaliennes.

Durant ses pérégrinations dans les zones reculées du Liban, le militant écologiste et expert en oiseaux Michel Sawan n’a pas été à l’abri des surprises. Spécialisé dans l’observation et la photographie des oiseaux, il est tombé récemment sur une découverte peu banale pour ceux qui connaissent la faune du pays : un traquet à capuchon. Ce passereau de la famille des...

commentaires (4)

Avec la pollution et les insecticides , pour ne pas parler des chasseurs, c'est encore un petit miracle qu'il reste des oiseaux courageux qui visitent le pays ...

Stes David

22 h 16, le 28 avril 2021

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Commentaires (4)

  • Avec la pollution et les insecticides , pour ne pas parler des chasseurs, c'est encore un petit miracle qu'il reste des oiseaux courageux qui visitent le pays ...

    Stes David

    22 h 16, le 28 avril 2021

  • La formulation inhabituelle et franchement incorrecte est de parler de "répartition" ... "endémique de la mer Rouge". "Répartition" veut dire partage. À priori ce n'est pas le sens de la phrase ici vu qu'il n'y a rien à partager. L'auteure voulait sans doute parler de présence. Quand à "endémique", c'est un terme utilisé pour indiquer la présence d'une maladie. C'est malheureux de le voir appliquer ici.

    C'est moi

    17 h 17, le 28 avril 2021

  • "... le militant écologiste et expert en oiseaux Michel Sawan n’a pas été à l’abri des surprises." C'est une formulation qui me parait inhabituelle. nous pourrons plutôt dire: "...Le militant écologiste et ornithologue Michel Sawan n'a pas été au bout de ses surprises." Ceci dit ça n’enlève en rien de l'intérêt de l'article de Mme S. Baaklini.

    Khairallah Issam

    16 h 44, le 28 avril 2021

  • J'ai remarqué depuis 2020 de plus en plus des : Martin triste Acridotheres tristis - Common Myna Très bon pour nous aider contre les sauterelles !! Mais facile à chasser ,quelle que soit la saison . Et vive le Liban .

    aliosha

    13 h 09, le 28 avril 2021

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