Le pape François a écrit dans une lettre reçue mardi par le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, que le pays du Cèdre "ne pouvait pas perdre son identité", réaffirmant son désir de se rendre prochainement au Liban, qui traverse une crise socio-économique d'une ampleur inédite.
"Le Liban ne peut pas perdre son identité ni l'expérience de la coexistence fraternelle qui a fait de lui un message pour le monde entier", a affirmé le souverain pontife, en se référant aux propos du pape Jean-Paul II qui avait évoqué le "Liban-message" dans une lettre apostolique en 1989. Il a renouvelé le désir que sa "visite au Liban et à son peuple bien-aimé se réalise", et porté dans ses prières l'intention que les Libanais gardent courage et espoir dans l'épreuve qu'ils traversent. A la suite de son voyage en Irak début mars, le Saint-Père avait reçu une invitation officielle de la part de M. Aoun à visiter le Liban.
"Œuvrer pour le bien commun"
"J'implore Dieu de venir en aide au président Aoun et aux responsables politiques afin qu'ils œuvrent sans relâche pour le bien commun au pays du Cèdre", a écrit le pape François. "Je confie votre chère nation à la protection de Notre-Dame du Liban en demandant au Prince de la Paix de vous bénir et de protéger le Liban et tous ses enfants", conclut-il dans sa missive, à l'heure où le pays du cèdre, en proie à une crise économique et sociale sans précédent, est dans une impasse politique, sans gouvernement apte à réformer le pays depuis plus de huit mois. Le chef d'Etat et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer sur la composition du cabinet, ne parviennent pas à s'entendre et s'accusent mutuellement du blocage. Le souverain pontife avait reçu Saad Hariri au Vatican jeudi dernier. A cette occasion, il avait appelé "toutes les forces politiques du pays à "s'engager d'urgence au bénéfice de la nation" et avait réitéré son souhait de se rendre à Beyrouth dès que les conditions seront réunies", quand un gouvernement sera formé.
Le pape a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour le Liban. Lors de son traditionnel message de Pâques, il a appelé la communauté internationale à "soutenir le peuple libanais, qui traverse une période de difficultés et d’incertitudes", remerciant le Liban d'accueillir, avec la Jordanie, "de très nombreux réfugiés ayant fui le conflit syrien" et souhaitant qu'il soit "soutenu par la communauté internationale dans sa vocation d’être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme". Le souverain pontife a également exprimé le désir de se rendre en visite au Liban, mais aucune date n'a été fixée jusqu'à présent pour cet éventuel déplacement. La dernière visite d'un pape au Liban remonte à celle de Benoît XVI en septembre 2012.
C’est un pape simplement laïc !
12 h 34, le 28 avril 2021