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Nos Lecteurs ont la Parole

La désolation libanaise

Pour décrire l’enfer du siècle dernier, la philosophe et politologue allemande Hannah Arendt a employé le terme de « désolation » qui signifie « l’absolue non-appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme ». Selon Arendt, cette non-appartenance au monde découle de la perte de la faculté de penser qui banalise le mal. L’expérience que vivent les Libanais de nos jours s’apparente bel et bien à la désolation pour les raisons suivantes. Primo, si Eichmann, le grand criminel de l’histoire de l’humanité, a tué froidement des milliers de personnes, car c’était selon lui un devoir (d’obéir aux dirigeants nazis), lesdits politiciens libanais assassinent tout un pays non pas par devoir, mais par avidité insatiable de pouvoir. Et c’est justement là que réside la banalité du mal commis à l’encontre des Libanais puisque ces assassins qui passent pour le Cid dans leur pays ne sont autres qu’une marionnette, des poltrons aux yeux des grandes puissances. Secundo, le problème majeur qui constitue la désolation des Libanais est l’impossible dialogue entre la pensée et l’idéologie, dont le principal objectif est de discréditer toute pensée. Ainsi, ceux qui refusent l’idéologie sont constamment victimes d’une démocratie falsifiée et non convenable pour un peuple qui ne voit pas l’importance de la laïcité pour son pays et croit toujours au factice vivre-ensemble. Finalement, Eichmann a été jugé seul dans sa cellule pour le mal qu’il a commis. N’est-il pas plus juste d’inclure lors du jugement les partisans des Cid criminels dans le tribunal de l’histoire ?


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Pour décrire l’enfer du siècle dernier, la philosophe et politologue allemande Hannah Arendt a employé le terme de « désolation » qui signifie « l’absolue non-appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme ». Selon Arendt, cette non-appartenance au monde découle de la perte de la faculté de...

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