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Lifestyle - Bandes dessinées

Le western remuant de l’autre Lucky Luke, celui de Matthieu Bonhomme

Acrobaties au revolver et à cheval, sauvetages inespérés, duels à la vie, à la mort : « l’homme qui tire plus vite que son ombre » opère un retour aux sources vivifiant, pour le plus grand bonheur des nombreux fans de la série.

Le western remuant de l’autre Lucky Luke, celui de Matthieu Bonhomme

Dans « Wanted Lucky Luke », les femmes jouent un rôle prépondérant pour la première fois. Des héroïnes qui manient le colt et bivouaquent sans crainte dans les contrées sauvages d’un Far West peuplé de desperados et d’Apaches. Cet album, sorti vendredi dernier en librairie, est le second signé par l’auteur de bandes dessinées Matthieu Bonhomme, déjà remarqué pour « L’Homme qui tua Lucky Luke » en 2016. Photo DR

Un Lucky Luke aux sources du western, pris dans l’environnement hostile et violent des plaines désertiques de l’Ouest : c’est le parti pris de l’autre dessinateur de la série, Matthieu Bonhomme. Wanted Lucky Luke (éditions Dargaud), sorti vendredi dernier en librairie, est le deuxième épisode signé par cet auteur de bandes dessinées déjà remarqué pour L’Homme qui tua Lucky Luke en 2016.

Créé il y a 75 ans par l’auteur belge Morris, « l’homme qui tire plus vite que son ombre » est bien vivant, pour le plus grand bonheur des nombreux fans de la série. « Pour Lucky Luke, il y a Jul et Achdé, qui s’occupent de la série mère. Et puis, en parallèle de ça, comme il arrive que certains auteurs s’emparent d’un personnage de bande dessinée pour apporter leur vision un peu différente, originale, j’ai proposé à Dargaud mon interprétation. Et je me suis beaucoup amusé », raconte Matthieu Bonhomme.

L’album Un cow-boy dans le coton du scénariste Jul et du dessinateur Achdé, sorti en octobre dernier, a très bien marché, en étant la bande dessinée la plus vendue en France en 2020. Lucky Luke s’aventurait en Louisiane, dans un univers inhabituel. Et il avait hâte d’en partir. Dans Wanted Lucky Luke, on le retrouve dans son milieu de prédilection : les grandes étendues d’un Far West aride, peuplées de desperados et d’Apaches, et parsemées de petites villes qui poussent le long d’un chemin de fer en construction. « J’ai appris à lire avec Lucky Luke. C’est un personnage constitutif de mon ADN d’auteur de bande dessinée. Mais je l’ai vu évoluer et je n’étais pas toujours d’accord avec cette évolution », se souvient le dessinateur. « Le Lucky Luke qui m’a vraiment porté, c’est celui des débuts et de l’âge d’or avec Goscinny. C’était un vrai cow-boy. Et j’avais besoin de revenir au western, je voulais que Lucky Luke redevienne une sorte de Clint Eastwood, de Gary Cooper », analyse Matthieu Bonhomme.

Le flegme ébranlé

Retour donc au Lucky Luke des décennies 1950 à 1970, remuant, bourré d’action et d’humour. Acrobaties au revolver et à cheval, sauvetages inespérés, duels à la vie, à la mort : tous les ingrédients y sont. Plus un zeste de sentimentalité, chez un héros qui cultive le flegme et le détachement face à trois sœurs – Angie, Bonnie et surtout Cherry, très fleur bleue. « Dans les années 1960 et 1970, la convention, c’était qu’un héros soit solitaire. Il avait le droit d’avoir un compagnon d’aventures, un faire-valoir. Pas de femme, parce que ça signifiait moins d’aventures. Moi, je trouve ça super ringard, super sexiste », souligne encore le dessinateur Matthieu Bonhomme. Face à ces héroïnes qui manient le colt et bivouaquent sans crainte dans ces contrées sauvages, on découvre un cow-boy qui ne fait pas dans la dentelle pour les défendre, mais tout de même ébranlé par cette présence féminine.

D’après l’auteur Matthieu Bonhomme, « Lucky Luke est quelqu’un qui erre un peu. Il va d’une aventure à l’autre, on ne sait pas trop ce qu’il fait entre deux boulots, son but n’est pas toujours défini... Son côté solitaire vient peut-être d’une fêlure. C’est l’hypothèse que je fais ».

Hugues HONORÉ/AFP

Un Lucky Luke aux sources du western, pris dans l’environnement hostile et violent des plaines désertiques de l’Ouest : c’est le parti pris de l’autre dessinateur de la série, Matthieu Bonhomme. Wanted Lucky Luke (éditions Dargaud), sorti vendredi dernier en librairie, est le deuxième épisode signé par cet auteur de bandes dessinées déjà remarqué pour L’Homme qui tua...

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