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Campus - WEBINAIRE

L’inclusion universitaire des personnes à besoins spécifiques, un atout pour la société

La formation inclusive menée à l’Université Pour Tous a, par exemple, permis d’intégrer les jeunes à besoins spécifiques dans la société, afin qu’ils ne soient pas marginalisés. Une conférence est organisée le 22 avril pour faire progresser le concept de l’université inclusive, projet pionnier et novateur.

L’inclusion universitaire des personnes à besoins spécifiques, un atout pour la société

Durant la seconde année, orientée vers les métiers, les apprenants effectuent quatre jours de stage de participation par semaine, sur une durée de quatre mois. Ci-dessus, stage en horticulture à la pépinière Paul Stephan à Antélias. Octobre 2020. Crédit photo : Claudine Moubarak Constantin

Sensibiliser la communauté universitaire, les parents d’enfants à besoins spécifiques et les employeurs sur l’importance de l’inclusion universitaire et professionnelle ; et développer le lien entre le monde académique et les professionnels pour augmenter les opportunités de recrutement des jeunes à besoins particuliers, voilà les deux grands objectifs du webinaire organisé le 22 avril, via la plate-forme Zoom (lien d’inscription ci-dessous). Intitulée « Inclusion universitaire des personnes à besoins spécifiques : vers l’égalité des chances pour tous », cette conférence est organisée en ligne par la chaire Unesco « Éducation et santé » et par l’association Include, ainsi que l’Université Saint-Joseph (USJ), à travers l’Institut supérieur de santé publique, le Centre de formation professionnelle, la chaire « Fondation Diane » pour l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable et l’Université Pour Tous (UPT).Au-delà de l’inclusion universitaire des personnes à besoins spécifiques, ce webinaire veut contribuer à instaurer une société inclusive, « s’inscrivant dans la charte de l’USJ qui s’oriente vers une politique d’inclusion », souligne Michèle Kosremelli Asmar, directrice de l’Institut supérieur de santé publique de l’USJ, présidente de l’association Include et animatrice de la conférence aux côtés de Fadi el-Hage, délégué national de la chaire Unesco « Éducation et santé », délégué du recteur pour le développement professionnel et titulaire de la chaire « Fondation Diane » à l’USJ.

Cet événement permettra de mettre en avant des expériences réussies d’inclusion de jeunes ayant des besoins spécifiques, en dévoilant les obstacles et les moyens mis en œuvre pour les surmonter. Ainsi, dans son intervention, Jean-Philippe Lacaze, enseignant référent de scolarité inclusive dans l’Enseignement catholique à Toulouse depuis 12 ans, abordera l’historique, les enjeux et les défis de l’inclusion scolaire et universitaire. Quant à Gérard Bejjani, directeur de l’UPT, il présentera l’expérience de la formation inclusive dans le monde universitaire, lors de son intervention intitulée « La perspective académique inclusive ». Ce conférencier, titulaire de la chaire Senghor de la francophonie, s’appuiera sur le film de fiction indien de Aamir Khan, Like Stars on Earth, qui raconte l’histoire d’un jeune à besoins spécifiques et de son inclusion. Enfin, la troisième intervention, « La formation universitaire inclusive : expériences et défis », donnée par Claudine Moubarak Constantin, orthopédagogue et coordinatrice de la formation universitaire inclusive à l’UPT, proposera des solutions, tout en exposant les étapes permettant d’y arriver.


Stage en art culinaire, au Cat & Mouth catering, en décembre 2019. Crédit photo : Claudine Moubarak Constantin



Formation inclusive à l’UPT, une réussite

Parmi les expériences réussies sur lesquelles reviendra le webinaire, figure d’ailleurs la formation professionnelle inclusive, développée et proposée il y a trois ans par Include au sein de l’UPT à l’USJ et qui se poursuit depuis sous l’égide de cette dernière. Cette formation accueille des jeunes en situation de handicap qui ne peuvent pas accéder à l’université ou aux instituts techniques selon les critères établis par ces établissements. « C’est une expérience réussie et innovante qui doit être mise en avant », affirme Michèle Kosremelli Asmar.

Pour Gérard Bejjani, la formation inclusive prodiguée à l’UPT a « une fonction citoyenne extrêmement importante, puisqu’elle aide à une prise de connaissance et une prise de conscience de ce qu’on appelle les personnes différemment capables ou les personnes à besoins spécifiques ». En effet, ces derniers ont une forme d’intelligence qui est mal cernée et connue. « Lorsque ces jeunes se retrouvent dans un cadre universitaire et en harmonie avec les autres auditeurs de l’UPT, les gens sont au contact les uns des autres et donc prennent connaissance de cette autre intelligence », explique le directeur de l’UPT. Gérard Bejjani ajoute qu’il y a « une prise de conscience que ces personnes-là ont des besoins spécifiques, notamment le besoin d’être inclues dans la société, d’où le nom de formation inclusive, de ne pas rester en marge de la société professionnellement, mais de pouvoir participer aux activités sociales et universitaires. On prend alors connaissance de ces personnes à besoins spécifiques, mais aussi conscience de leur importance comme des éléments essentiels de notre société », précise-t-il.

Lors de la crise actuelle de la pandémie et l’enseignement en ligne, la formation inclusive à l’UPT « a complété ce qui a été commencé en présentiel », assure Michèle Kosremelli Asmar.

Même si elle a été dispensée cette année en mode virtuel, cette formation a pu démontrer « les préjugés sur l’incapacité des personnes à besoins spécifiques à s’adapter ou à suivre des formations, et démontrer qu’elles en sont capables, comme tout le monde, si la société est prête à leur offrir un cadre adéquat », continue Michèle Kosremelli Asmar. La réussite de cette formation est due, entre autres, à l’adaptation de l’enseignement par l’équipe pédagogique au cas de chaque apprenant. Celle-ci a développé son matériel sous différents formes et supports, a varié ses méthodes et a proposé l’enseignement en arabe, français ou anglais, en fonction des besoins, puisque chaque étudiant a un niveau différent de l’autre. « Le programme de formation est construit sur le principe de la pédagogie différenciée pour répondre aux besoins de chacun », résume Fadi el-Hage. D’ailleurs, pour une personne ayant des besoins particuliers, « le problème, c’est la perception de la société qui accentue le handicap », avance la directrice de l’Institut supérieur de santé publique. « L’idée est de rendre l’environnement adéquat pour que l’expérience universitaire soit la plus adaptée possible », insiste-t-elle.

Par ailleurs, réunir ces jeunes, même virtuellement, leur a permis de conserver ce qu’ils avaient acquis en présentiel, au niveau de la communication et de la socialisation. « Ils ne se sont pas retrouvés dans leur maison entre quatre murs », rappelle Michèle Kosremelli Asmar. L’enseignement à distance a constitué « un facteur de socialisation important qui a permis de ne pas isoler ces jeunes dans le contexte de la pandémie. Il a permis de continuer cette dynamique de contact entre eux, mais aussi entre eux et les enseignants, ainsi que les milieux de stage qui ont finalement été effectués en ligne », explique-t-elle encore, soulignant que « ceci a permis de tenir compte des différents besoins, dont la santé mentale ».

Mettre l’accent sur cette formation lors du webinaire est ainsi indispensable, et permet également de sensibiliser le public sur les conditions d’apprentissage et d’insertion professionnelle de ces personnes à besoins spécifiques. « Vu la situation que l’on vit actuellement, au niveau des difficultés de l’enseignement à distance ou de la crise économique et le manque d’emploi, les personnes à besoins spécifiques sont doublement marginalisées, explique Fadi el-Hage. Aujourd’hui, le regard doit être porté sur ces personnes-là. Car lorsque la société va mal, elles sont encore plus marginalisées que lorsque tout va bien. Il faut alors créer un cadre pour sensibiliser les gens sur cette problématique et ces personnes. » Il assure que ces personnes « sont doublement résilientes, puisqu’elles ont avancé et réussi malgré ces moments difficiles ».


Stage d’un mois en éducation sportive, en avril 2019, au Beirut Sports Club. Crédit photo : Claudine Moubarak Constantin


D’autres partenariats académiques

S’étalant sur deux années académiques, la formation immerge les jeunes à besoins spécifiques dans différents mondes professionnels, et les aide à acquérir des compétences personnelles, sociales et professionnelles. En première année, les étudiants assistent à des cours avec, une journée par semaine, un stage d’initiation leur permettant de découvrir divers domaines, comme l’éducation sportive, l’agriculture, l’agronomie, la gestion bancaire, l’art culinaire ou l’hôtellerie. Au cours de la seconde année, orientée vers les métiers, les apprenants effectuent pendant quatre mois, quatre jours de stage hebdomadaires grâce à des collaborations avec des centres et des instituts de l’USJ, des partenaires ou des sponsors. Aujourd’hui, près de la moitié de la première promotion – qui sera diplômée en juin 2021 en raison d’un retard dû au confinement – est déjà employée dans des hôtels, restaurants ou pépinières.

« Nous souhaitons aller vers le concept de l’université inclusive, c’est un projet pionnier et novateur au Liban, puisqu’il s’agit d’une formation universitaire pour ces jeunes à besoins spécifiques. Il s’agit de les intégrer dans la société universitaire, d’où le concept de société inclusive, ce qui répond aux objectifs de développement durable », indique Fadi el-Hage.

Après ce webinaire, comme le confie Michèle Kosremelli Asmar, « il ne s’agit pas de garder cette formation au sein de l’USJ. Un des critères de réussite c’est la reproduction de cette expérience, ailleurs au Liban, dans d’autres régions où le besoin se fait ressentir, afin de développer aussi des partenariats avec d’autres universités et instances qui naîtront de cette expérience », conclut-elle.

Le 22 avril, à 17h. Pour s’inscrire au webinaire, cliquer sur le lien : https://enquetes.usj.edu.lb/index.php/72985 ? newtest=Y&lang=en

Pour plus d’informations : 01/421000, extension 5730 ou par e-mail : ceedd-fondation-diane@usj.edu.lb



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