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Société - Étude

Identité, avenir, emploi, famille... : ce qu’en pensent les jeunes des régions marginalisées

Une série de sept webinaires seront lancés, à un rythme mensuel, à partir de demain, par l’Institut Issam Farès et l’Association libanaise des sciences de l’éducation (LAES). Ces rencontres sont basées sur une étude menée par la LAES avec des Libanais, Palestiniens et Syriens âgés de 15 à 25 ans.

Identité, avenir, emploi, famille... : ce qu’en pensent les jeunes des régions marginalisées

La vision qu’ont des jeunes Libanais, Palestiniens et Syriens issus de milieux défavorisés sur des sujets aussi variés que les opportunités d’emploi, l’école, les relations familiales, les relations sociales, l’identité et l’avenir fera l’objet d’une série de webinaires mensuels dont le premier se tiendra demain. Organisées par l’Institut Issam Farès pour les politiques publiques et les affaires internationales à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et l’Association libanaise des sciences de l’éducation (LAES), ces rencontres, dont L’Orient-Le Jour est partenaire, se basent sur une étude menée par la LAES sur le thème « Les jeunes dans les régions marginalisées au Liban : les poches de pauvreté libanaises, les camps palestiniens et les regroupements syriens ».

« La culture des jeunes qui se trouvent dans les régions marginalisées est différente de celle de leurs pairs issus de milieux sociaux plus favorisés », explique à L’Orient-Le Jour Adnan el-Amine, professeur en sciences de l’éducation à l’Université libanaise, conférencier à l’Université américaine de Beyrouth et principal auteur de cette étude. « Leurs habitudes sont différentes, poursuit-il. Il en est de même des relations sociales, politiques, religieuses… qu’ils entretiennent. »

Dans certaines régions marginalisées du pays, « les populations qui souffrent de la situation ne sont pas libanaises », ajoute Adnan el-Amine. Ce sont essentiellement « les réfugiés palestiniens dont la présence au Liban remonte à près de 73 années ». « Ils se trouvent dans des camps bien définis, poursuit-il. Au fil des années, ils se sont installés en dehors de ces camps tout en préservant leur identité. Leurs relations avec la société libanaise environnante varient selon la région dans laquelle ils se trouvent. »

Il y a aussi les réfugiés syriens dont la présence au Liban, qui dure depuis une décennie, serait « momentanée ». « Ces réfugiés sont initialement issus de milieux démunis et, par conséquent, leur relation avec l’État n’est pas claire, fait remarquer Adnan el-Amine. C’est une relation quelque peu enfantine. Ils agissent en attendant qu’on prenne soin d’eux à tous les niveaux. De plus, des différences sont observées au niveau social, les Syriens n’ayant pas d’organisations politiques comme les Palestiniens, ni de réseaux d’aide sociale comme les Libanais. Leurs réseaux sociaux sont très primaires. Par conséquent, ce sont ceux qui ressentent le plus la marginalisation et l’impuissance, et se comportent en tant qu’individus avec une appartenance communautaire. »

Groupes de discussion

Pour mener leur étude, les chercheurs ont choisi d’aborder les six thèmes susmentionnés avec des jeunes des trois nationalités dans le cadre de groupes de discussion. Et c’est un travail titanesque qui a été effectué pour identifier les zones marginalisées et inviter les jeunes à ces groupes de discussion. Adnan el-Amine précise dans ce cadre que 36 zones ont été sélectionnées, en majorité sur le littoral et la Békaa où la présence syrienne est importante. Les jeunes, au nombre de 1 120 âgés entre 15 et 25 ans, ont ainsi été recrutés à Tyr, Saïda, Beyrouth, Tripoli, au Akkar et dans la Békaa.

Cent quarante-huit groupes de discussion (près de 48 par nationalité) ont été organisés en juillet et août 2019. « Chaque groupe était formé de sept à dix participants, souligne le chercheur. Ils ont été répartis selon leur nationalité et leur sexe pour qu’ils soient à l’aise. Le modérateur et le rapporteur de la session avaient également la même nationalité que les membres du groupe. »

Outre Adnan el-Amine, ont pris part à cette étude Maryz Younes, professeure de sociologie à l’Université libanaise, Kamal Abou Chédid, doyen de la faculté des sciences humaines à l’Université Notre-Dame de Louaïzé, et Ghada Jouny, professeure de pédagogie à l’Université libanaise.

Le manque d’opportunités de travail

Les résultats de cette étude feront l’objet de six webinaires qui se tiendront le 15 de chaque mois. Un septième webinaire sera consacré à des recommandations en vue d’une politique visant à mieux aborder les problèmes auxquels font face ces jeunes marginalisés. La première rencontre aura lieu demain à 11 heures et portera sur « Les jeunes face au manque d’opportunités de travail, au clientélisme et à la discrimination ». S’exprimeront d’abord, tour à tour, Joseph Bahout, directeur de l’Institut Issam Farès, Suzanne Abdel Rida Abou Rjeili, présidente de la LAES, et Adnan el-Amine. Suivront les présentations des chercheurs sur la vie professionnelle des jeunes dans les poches de pauvreté libanaises (Maryz Younes), dans les camps palestiniens (Kamal Abou Chédid) et au sein des regroupements syriens (Ghada Jouny). Une quatrième présentation comparative sur la vie professionnelle des jeunes dans les régions marginalisées sera donnée par Adnan el-Amine. La session, qui se poursuivra jusqu’à 13 heures, sera modérée par Adib Nehmé, conseiller pour les affaires de développement et verra la participation de Jad Chaabane, professeur associé d’économie à l’AUB.

Les webinaires se tiendront via l’application Zoom. Pour s’inscrire, il faut utiliser le lien suivant : https ://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_4MJTEOFUTjuJgHjKDLO_Pw

Elles seront aussi transmises en direct sur la page Facebook de l’Institut Issam Farès à l’adresse https ://www.facebook.com/aub.ifi/live

La vision qu’ont des jeunes Libanais, Palestiniens et Syriens issus de milieux défavorisés sur des sujets aussi variés que les opportunités d’emploi, l’école, les relations familiales, les relations sociales, l’identité et l’avenir fera l’objet d’une série de webinaires mensuels dont le premier se tiendra demain. Organisées par l’Institut Issam Farès pour les politiques...

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