Une centaine de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi sous une pluie battante devant le Grand Sérail, place Riad el-Solh dans le centre-ville de Beyrouth, afin de réclamer le départ de la « classe politique irréformable et contre-productive » et appeler à la formation d’un gouvernement de transition doté de prérogatives législatives exceptionnelles. Plusieurs groupes issus du soulèvement populaire du 17 octobre 2019 avaient appelé à ce rassemblement sous le slogan « Journée de colère populaire ».
« Dégagez, vous les trois présidents », ont scandé les protestataires, en référence au président de la République Michel Aoun, au Premier ministre désigné Saad Hariri et au président du Parlement Nabih Berry, incarnations selon eux du système corrompu en place. Pour exprimer leur colère et ponctuer leurs slogans, ils ont frappé sur les volets métalliques baissés devant les commerces jouxtant la place.
« Nous, Observatoire populaire de la lutte contre la corruption, et d’autres collectifs comme Beirut Madinati et Mada, participons à cette manifestation. Nous savons qu’elle ne changera pas la donne. Toutefois, il s’agit d’un des moyens de contestation en notre pouvoir », a confié à notre journaliste Matthieu Karam l’avocat et activiste Wassef Haraké, une des figures dominantes du mouvement de protestation. « Nous sommes venus réclamer un gouvernement de transition avec des pouvoirs spécifiques, notamment la possibilité de légiférer », a-t-il ajouté, soulignant que l’organisation d’élections législatives anticipées « n’est pas un objectif en soi ».
Les manifestants ont également rendu hommage aux activistes et manifestants décédés depuis le 17 octobre 2019, parmi lesquels le médecin Mohammad Ajami, figure notoire du mouvement de contestation de Nabatiyé (Sud), tué dans un accident de la route en mars.
Grève des distributeurs de pain
Par ailleurs, suite à la décision des boulangeries d’arrêter de livrer du pain aux commerces dans le cadre du différend qui les oppose au ministère de l’Économie autour du poids du paquet, plusieurs distributeurs de pain ont tenu hier un sit-in à Tripoli afin de crier leur colère. Ils se sont rassemblés devant une boulangerie du quartier et ont affirmé que « plus de 80 familles » vivent de la distribution du pain à partir de cette boulangerie vers les supérettes de la ville, tenant le ministre sortant de l’Économie Raoul Nehmé responsable de cette situation. Les manifestants ont mis en garde contre des mesures d’escalade si une solution à cette crise n’était pas trouvée. Des scènes identiques se sont déroulées également dans la Békaa.
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Les mêmes demandes, arguments, mots, dénoncent les maux maintes fois répétés à des sourds muets, qui se claquemurent dans leur sadisme ambiant et observent la souffrance s’étaler devant leurs portes closes. Ignorants les pleurs de nos Mères et le mal de vivre de nos Pères, ainsi que les larmes silencieuses des veuves et des orphelins, qui sillonnent leurs visages tel un torrent qui déboule envahissant la terre en friche… Ils n’ont plus de cœur, et encore moins de consciences pour leur rappeler dans un moment de résilience, de se repentir et donner au peuple la liberté tant réclamée. Nul n’est plus sourd que celui qui ne veut ni écouter ni voir, ils passent leur chemin comme si de rien n’était, ces tristes personnages suffisants et imbus d’eux-même, roulent carrosse jettent un regard dédaignant et arrogant aux manifestants qui ne demandent que leur droit. Où est donc la supposée opposition ? où sont donc les honnêtes gens qui sillonnent le monde souriants, tirés à quatre épingles et qui se clament LIBANAIS? Au siècle du covid19, le vide a déshumanisé le monde. La vie est devenue égoïste et les dirigeants en profitent pour mieux s’enrichir. A mon grand regret et malgré moi, malheureusement je suis obligé de me rendre à l’évidence, que l’espoir est un mot vain, que rêver de revoir que notre cher Pays redevienne ce qu’il a été, ne se réalisera point ! Le cancer des malfaisants est profond sans possibilité de rédemption. J’espère vivement me tromper
Le Point du Jour.
18 h 18, le 12 avril 2021