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Le CPL accuse à nouveau Hariri de vouloir retarder la formation du cabinet

Le CPL accuse à nouveau Hariri de vouloir retarder la formation du cabinet

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil, prononçant un discours télévisé, le 21 février 2021. Capture d'écran OTV

Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député Gebran Bassil, a accusé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, de chercher à retarder la formation du gouvernement et d'avoir, dans ce contexte, "mis en échec la dernière tentative française" de médiation à ce sujet. Le CPL faisait probablement allusion aux rumeurs ayant circulé ces derniers jours concernant la volonté de Paris d'organiser une réunion entre Gebran Bassil et Saad Hariri, qui sont à couteaux tirés depuis des années, afin de débloquer les tractations gouvernementales. 

"Il ne fait plus aucun doute que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, cherche à retarder la formation du gouvernement. C'est dans ce contexte qu'intervient sa mise en échec de la dernière tentative française", a indiqué le bureau politique du parti dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire. Le CPL a encore estimé que la seule façon "sérieuse" d'assurer la formation prochaine du futur cabinet serait que le Premier ministre désigné propose au chef de l'Etat une "mouture complète et compréhensible".

Le Liban est sans gouvernement actif depuis huit mois suite à la démission du Premier ministre Hassane Diab dans la foulée de la double explosion meurtrière le 4 août 2020 au port de Beyrouth. Le chef d'Etat, Michel Aoun, et Saad Hariri campent tous les deux sur leurs positions et s'accusent mutuellement du blocage. Ils se livrent dans ce cadre une bataille rangée au sujet des prérogatives prévues par la Constitution. C'est dans ce contexte qu'aurait eu lieu une éventuelle médiation française entre MM. Hariri et Bassil. Du côté français comme du côté libanais, aucune confirmation n’a été donnée au sujet de cette rencontre éventuelle.

Le Courant du Futur, dirigé par Saad Hariri, n'a pas tardé à répliquer à ces accusations. "Le directoire du CPL souffre de confusion et de déni politique", a-t-il rétorqué dans un communiqué, affirmant que la position du parti aouniste "prouve qu'il se comporte comme un parti qui exploite la notoriété du président de la République". "Faire assumer à Saad Hariri la responsabilité de l'échec du récent effort français est en contradiction avec toutes les déclarations et positions émises depuis Paris ou Beyrouth", a souligné le Courant du Futur, accusant à nouveau le CPL d'utiliser ses critiques pour "justifier le fait qu'il s'accroche au tiers de blocage".

Le Courant patriotique libre est par ailleurs revenu sur un de ses principaux chevaux de bataille, à savoir l'audit des comptes de la Banque centrale. "La position du président de la République concernant l'audit juricomptable constitue une feuille de route claire qui permet d'accélérer la mise en œuvre de l'audit, alors que les documents requis n'ont pas encore été remis" au cabinet chargé de cette procédure, a souligné le CPL. Près de quatre mois après l'adoption d'un texte levant le secret bancaire sur les comptes de la Banque du Liban (BDL) et des administrations publiques, l'audit juricomptable que doit mener le cabinet Alvarez & Marsal n'a pas encore été entamé. "Nous appelons les citoyens à faire pression" sur les différents protagonistes, a appelé le CPL, qui a dit craindre de nouvelles "perturbations".

Le parti aouniste a également fait part de ses doutes concernant le retard pris par le Parlement pour adopter une loi sur le contrôle des capitaux. "Celle-ci aurait dû être adoptée dès le 17 octobre 2019", date d'un soulèvement populaire massif qui réclamait notamment la lutte contre la corruption, a dit le CPL.

"Le Courant patriotique libre soutient toute initiative qui garantit les droits et les frontières terrestres et maritimes du Liban, à condition que cela se fasse dans le respect des principes  constitutionnels et dans le cadre du droit international et de l'entente interne afin de ne pas faire l'objet d'une nouvelle division entre les Libanais", a enfin souligné le bureau politique. Alors que les négociations entre le Liban et Israël concernant leur contentieux maritime sont suspendues depuis plusieurs mois, la question de la délimitation de la frontière maritime entre la Syrie et le pays du Cèdre a été soulevée ces dernières semaines, après que Damas a mandaté une entreprise russe d'entamer des travaux d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures dans un bloc de sa Zone économique exclusive qui empiète sur celle du Liban. 

Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député Gebran Bassil, a accusé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, de chercher à retarder la formation du gouvernement et d'avoir, dans ce contexte, "mis en échec la dernière tentative française" de médiation à ce sujet. Le CPL faisait probablement allusion aux rumeurs ayant circulé ces derniers jours...