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Politique - Commentaire

Audit : on nivelle par le bas, là-haut...


Audit : on nivelle par le bas, là-haut...

Le président Michel Aoun prononçant un discours le 7 avril 2021 depuis le palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra.

La teneur du discours télévisé prononcé mercredi par Michel Aoun constitue l’exemple type de ce qu’un président-arbitre, conscient de ses responsabilités, évite généralement de dire ou de faire : prendre le risque d’enterrer, en la politisant, une option ou une réforme nécessaire pour le pays.

Or, quelles qu’en soient les motivations, c’est bien de cela qu’il s’est agi dans la prestation du chef de l’État. L’audit de la BDL – comptable ou juricomptable, peu importe –, une des principales exigences de la communauté internationale et du bon sens commun pour enfin mettre de l’ordre dans les finances dévastées de l’État libanais, devient une matière inflammable, impossible à concrétiser, dès lors qu’elle est utilisée dans les règlements de comptes politiciens.

À l’origine du malentendu, il y a la croyance, dans l’entourage de Baabda et du Courant patriotique libre, que l’actuel pensionnaire du palais présidentiel est au-dessus de la mêlée et qu’à ce titre, il est en mesure de se poser en donneur de leçons et d’incriminer l’un ou l’autre des chefs de file politiques dans l’échec à faire passer l’audit jusqu’ici.

Certes, dans cette affaire en particulier, les responsabilités de l’échec sont sans doute inégales, et il se peut très bien que les cibles implicitement, quoique très clairement, désignées par le président soient en effet les plus coupables. Pour autant, le profil archi-clivant du chef de l’État et le fait qu’il s’en prenne à ses adversaires politiques traditionnels grèvent largement l’objectivité et la crédibilité arbitrale de sa démarche. Il ne faut d’ailleurs guère oublier que face aux reproches qu’il est en mesure de faire à ses détracteurs sur la question de l’audit, ces derniers peuvent lui rendre la pareille en épinglant son camp sur d’autres dossiers qui font tout aussi bien l’objet d’exigences de réforme et de transparence, à commencer par celui de l’électricité. Avec, au final, les mêmes risques de politiser les dossiers et de rendre les réformes impossibles à mettre en œuvre.

Le décryptage de Scarlett HADDAD

La dernière bataille du « général-président »

Si la parole présidentielle est aujourd’hui problématique, c’est aussi parce qu’au cours des trois premières années du mandat, le camp du chef de l’État donnait le sentiment d’être si confortablement installé dans un partenariat fructueux avec l’un de ses principaux adversaires traditionnels, le courant du Futur (au point que Saad Hariri avait un jour de 2019 parlé de « mariage maronite » avec le chef du CPL, Gebran Bassil), qu’il en oubliait les brûlots jetés naguère à la face de cet adversaire, du type de L’Impossible quitus. On retient d’ailleurs de cette période un développement sans précédent d’un clientélisme à l’échelle industrielle, notamment avec le vote en 2017 de la grille des salaires dans la fonction publique. La question qui se pose dès lors est de savoir si l’on peut séparer ce gonflement de la bulle clientéliste des dérives imputées à la Banque du Liban et au système bancaire en général. Et l’autre question consiste à se demander si les principales forces politiques au pouvoir n’étaient pas toutes associées dans cette politique suicidaire.

Que dire encore ? Que la lutte contre la corruption n’est pas affaire de posture politique ? Qu’il s’agit d’un chantier auquel tout le monde est censé contribuer, loin de la logique du justicier du Far West ? Que tout le monde ou presque a des reproches à se faire à ce sujet ?

Une chose est cependant sûre : après le discours de Michel Aoun, l’audit de la BDL est encore plus difficile à mettre en œuvre qu’avant…

La teneur du discours télévisé prononcé mercredi par Michel Aoun constitue l’exemple type de ce qu’un président-arbitre, conscient de ses responsabilités, évite généralement de dire ou de faire : prendre le risque d’enterrer, en la politisant, une option ou une réforme nécessaire pour le pays.
Or, quelles qu’en soient les motivations, c’est bien de cela qu’il s’est...

commentaires (15)

President Aoun, and the political elite who have been in power for decades, have lost all credibility when they refused to take responsibility for their gross negligence that lead to the August 4 explosion. President Aoun as a head of the armed and security forces, bears a major responsibility. Yet, he has refused to apologize and has tried to deflect responsibility. Now, he's behaving like a member of the opposition, declaring he's incapable to help deal with the many crises confronting Lebanon. He is a failed President as he's incapable to provide any solutions. He should then resign and let someone else take the lead. Or Parliament should impeach him.

Mireille Kang

23 h 55, le 11 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • President Aoun, and the political elite who have been in power for decades, have lost all credibility when they refused to take responsibility for their gross negligence that lead to the August 4 explosion. President Aoun as a head of the armed and security forces, bears a major responsibility. Yet, he has refused to apologize and has tried to deflect responsibility. Now, he's behaving like a member of the opposition, declaring he's incapable to help deal with the many crises confronting Lebanon. He is a failed President as he's incapable to provide any solutions. He should then resign and let someone else take the lead. Or Parliament should impeach him.

    Mireille Kang

    23 h 55, le 11 avril 2021

  • il fait sa tête des mauvais jours, normal il a mangé son pain blanc . hahaha

    Le Point du Jour.

    12 h 45, le 11 avril 2021

  • Je suis ravi qu'on ait des aounistes en politique, cela relève le niveau et puis aucun parmi eux n'a triché, n'a volé, n'a couvert un criminel, etc... J'aurais aimé que tous les autres soient ainsi, histoire que le Liban poursuive son ascension tel que l'on observe depuis "l'élection" de Michel. Bon cela aurait été marrant s'il avait vendu quelques personnalités histoire de tout avoir sur la place publique.

    Georges Olivier

    22 h 01, le 09 avril 2021

  • JE T,AIME YIA HARIRI, TEL MON GENDRE JE LE JURE. POURQUOI TOUT LE MONDE RIT ? AI-JE DIT QUELQUE PARJURE ? NON, MAIS SIGNE LA MOUTURE, OU DEMISSIONNE L,AMI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 00, le 09 avril 2021

  • Un dicton libanais qui dit: on ne lance pas des pierres sur la maison du voisin lorsque la sienne est en verre. Allons donc, il attaque la BDL, Hariri et beaucoup d’autres comme étant les bandits de cette république bananière dont il est toujours le président alors que son cher gendron a été le premier à être sanctionné pour plusieurs actes de banditisme et de trahison par les américains? C’est du lui tout craché... passons lorsque les ministres et pas des moindres sont tenus par les ténors vendus placés avec sa bénédiction à leurs postes se donnent à cœur joie pour piller le pays et le priver de toutes ses ressources préférant servir d’abord la Syrie avant le Liban son propre pays, et défendant les intérêts de l’Iran avec le sang libanais. Qu’a fait ce président toujours en fonction qui ferme les yeux quand ça l’arrange et les ouvre pour bloquer encore plus la situation prétextant un complot parce que les protagonistes honnêtes veulent le sauver. Il préfère ne rien changer et perpétuer le massacre en se faisant passé pour la pauvre victime et nous appeler à son secours lui, qui ne nous a jamais respecté ni aidé et continue dans son jeu mortifère pour nous tous pour sauver un malade mental qui a du mal à accepter qu’il ne sera jamais au grand jamais président car cette fonction requiert une personne saine d’esprit et avant tout patriotique. Son discours était adressé à ses partisans sourds et aveugles à ce qui se passe et qui continuent de l’écouter religieusement.

    Sissi zayyat

    13 h 53, le 09 avril 2021

  • COMMENCONS PAR LES 80+ MILLIONS DE DOLLARS QUI ONT FUI AVEC LUI EN FRANCE. PUIS AVEC LES 48 MILLIARDS DE DOLLARS DEFICIT CUMULE DE L,EDL ET LE LOUAGE DES BARGES TURQUES. - DEJA PLUS DE LA MOITIE DE LA DETTE QUI A FAIT COULER LE PAYS EST LA. - SANS CA LE PAYS SERAIT ENCORE DEBOUT ET LA BDL ET LES BANQUES ET LES DEPOTS DES ECONOMIES DE TOUTE UNE VIE DES LIBANAIS. CES CHOSES SONT CONNUES ET LEURS CHIFFRES ET N,ONT QU,A ETRE TRANSFERES A LA JUSTICE. OU EST GHADA AOUN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 53, le 09 avril 2021

  • Guy Béart a chanté : Le premier qui dit la vérité, se trouve toujours sacrifié. Et ça sera ni Aon ni son nain qui sont visés, puisque la vérité ne fait pas partie de leur discourts.

    Le Point du Jour.

    11 h 40, le 09 avril 2021

  • Depuis son apparition sur la scène politique Libanaise, ce Monsieur n'a rien apporté au Liban que destructions et catastrophes. Il ne faut plus s’attendre a quoi que ce soit de lui ou de ses acolytes qui ont vendu le pays pour moins de 30 talents. Il l'a fait en 1990 lorsqu'il a soumis le pays a la Syrie. Il l'a refait en 2005-2006 lorsqu'il l'a remit entre les mains du Hezbollah. Le problème au Liban ce n'est que le Hezbollah. Aoun, en soulevant de faux problèmes, comme l'audit, les soit disant prérogatives de chaque poste au gouvernement, les droits des Chrétiens (Ils les a dilapidé, personnes d'autres), etc... ne fait que détourner les vues des citoyens du vrai et unique issue qui est le désarmement de ce parti mafieux. Tout le reste quoi que ce soit se réglera en moins de deux des que cette unique calamite est réglée: la mise hors de nuire du Hezbollah. Ne perdez plus votre salive a réclamer quoi que ce soit d'autre car nous n'en obtiendrons rien,

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 28, le 09 avril 2021

  • ...""on nivelle par le bas, là-haut..."" j'adore le titre de cet article ! mais soyons serieux la, de quoi s'agit il vraiment sinon d'un combat de coqs, l'un plus coupable que l'autre( les autres ) ? de la provient le scepticisme des citoyens . qui doit on croire? qui dit la verite entiere? qui cache quelque obscur scandal ? qui risque de voir devoile son propre crime ? bien entendu ce ne serait jamais Kellon a qui on pourrait un jour faire cofiance de nous dire LA VERITE ENTIERE.

    Gaby SIOUFI

    10 h 33, le 09 avril 2021

  • JUSTIFICATIONS PERSONNELES, A COUP SUR INJUSTIFIEES, DENONCIATIONS DES AUTRES LORSQU,ON EST DEPUIS CINQ ANS LE PRETENDU ET ANNONCE COMME LE PRESIDENT FORT DE L,ETAT, OU RANCUNE POLITICIENNE ET PERSONNELLE POUR FIGER LES CHOSES ET ELOIGNER LES YEUX DES MONTANTS, OU LA LATTA EST LA PLUS GRANDE, DE L,EDL SOUS CONTROLE DIRECT DE CPL POUR PLUS DE NEUF ANS ? LES CONTROLES JURISCOMPTABLES DE LA BDL, BANQUES ET INSTITUTIONS EST UNE CONDITION DES REFORMES A ENTREPRENDRE PAR LE GOUVERNEMENT DE MISSION INDEPENDENT QUE RECLAME LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE. ESSAYER DE METTRE LE COCHE DEVANT LES MULETS EST UNE VAINE TENTATIVE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 20, le 09 avril 2021

  • L'auteur de l'article est un peu dur envers le president qui a toujours été le champion de l'audit. Ceci dit, son article est pertinant et cinglant.

    Mon compte a ete piraté.

    10 h 08, le 09 avril 2021

  • L'indépendance des banques centrales concernent la conduite de la politique monétaire, pour ainsi dire; ne pas laisser aux politiques le droit d'imposer un taux d'intérêt directeur ou des moyens du financement des prêts à l'Etat, etc. Or, la BDL a fait tout faux puisqu'elle a accepté les pressions politiques depuis au moins 15 ans pour prêter plus à l'Etat de l'argent des déposants. S'opposer à un Audit imposé par l'Etat n'existe pas dans le dictionnaire politique ou judiciaire, il s'agit d'une invention locale. D'ailleurs, la justice pénale libanaise n'a pas besoin d'une autorisation pour s'auto-saisir du dossier. Alvarez ou pas Alvarez n'est qu'un détail !

    Shou fi

    09 h 54, le 09 avril 2021

  • Excellentes remarques!

    Yves Prevost

    07 h 06, le 09 avril 2021

  • JE CROIS QU'IL A OUBLIE QUE SON PREFERE EST ACCUSE PAR LES ETATS UNIS D'ETRE LE PLUS CORROMPU POLITICIEN AU LIBAN ET QUE LA FRANCE AVEC L'EUROPE PREPARE A SON TOUR UNE LISTE DE LIBANAIS CORROMPUS DONT CERTAINS NOMS SERONT TRES PPRES DE LUI. PRESIDENT AOUN LA SEULE CHOSE QUE VOUS POURRIEZ FAIRE ENCORE POUR GARDER UN MINIMUM D;HONNEUR VIS A VIS DE VOTRE PEUPLE, VOUS LE PERE DE TOUS , C'ESTD E DISSOUDRE LA CHAMBRE ET FAIRE DE NOUVELLES ELECTIONS AVANT DE RENDRE VOTRE CHAPEU A UN NOUVEAU PRESIDENT ISSU DU NOUVEAU PARLEMENT ELU LA VERITE TOUTE AUTRE MESURE CONSISTE A ENFONCER ENCORE UN CLOU DANS LE CERCUEIL APPELLE PEUPLE LIBANAIS ET GARANTIR QUE VOTRE NOM DANS L'HISTOIRE SERA D'AVOIR ETE LE FOSSOYEUR DE MILLIONS DE LIBANAIS. BELLE FIN QUE JE NE VOUS SOUHAITE PAS MALGRE TOUT

    LA VERITE

    02 h 54, le 09 avril 2021

  • Certes le passé est entaché par un silence coupable, mais est ce que cela rend la démarche du président condamnable?Prendre à témoin l’opinion dans ce dernier combat...Faut-il déjà dire trop tard , ou pas assez? La mafia va encore gagner.

    Sam

    01 h 00, le 09 avril 2021

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