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Moyen-Orient - Nucléaire iranien

Téhéran veut tester la levée des sanctions américaines

Les « échanges productifs » vont se poursuivre mercredi.

Téhéran veut tester la levée des sanctions américaines

Des membres du Conseil national de la résistance iranienne manifestent à Vienne contre les négociations sur l’accord nucléaire. Joe Klamar/AFP

L’Iran prévoit de vérifier la levée des sanctions américaines en exportant du pétrole et en réalisant des transactions bancaires internationales, a affirmé dans un entretien publié hier un membre de la délégation iranienne à Vienne où se déroulent des discussions à ce sujet.

Les parties signataires de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 se sont réunies cette semaine dans la capitale autrichienne pour tenter de sauver ce pacte censé encadrer le programme nucléaire de la République islamique.

L’accord est moribond depuis que les États-Unis en sont sortis unilatéralement en 2018, rétablissant une avalanche de sanctions économiques et financières contre l’Iran. En riposte, Téhéran a commencé à s’affranchir de ses engagements à partir de mai 2019, et le rythme s’est accéléré ces derniers mois.

Le président américain Joe Biden s’est déclaré prêt à revenir sur la décision de son prédécesseur Donald Trump, mais des divergences persistent. L’Union européenne a donc servi d’intermédiaire aux diplomates américains, qui sont installés dans un hôtel proche des principales discussions. Deux groupes d’experts – sur la levée des sanctions et les questions nucléaires – se sont réunis au cours de la semaine pour étudier les mesures que pourraient prendre l’Iran et les États-Unis afin de faciliter le retour à l’accord.

Selon la position officielle iranienne, annoncée en février par le guide suprême Ali Khamenei, l’Iran retournera à ses engagements pris en 2015 quand il aura vérifié que « toutes les sanctions » ont été « véritablement levées ». « La vérification signifie que, par exemple, la République islamique puisse signer ses contrats pétroliers, exporter son pétrole et recevoir ses revenus par des canaux bancaires ou envisager d’en faire un autre usage », a expliqué Kazem Gharibabadi, l’ambassadeur d’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique. « S’agissant du secteur bancaire, l’Iran doit aussi pouvoir mener des transactions financières en utilisant d’autres canaux financiers », a ajouté ce membre de la délégation iranienne à Vienne, cité hier par le site de l’ayatollah Khamenei.

Selon M. Gharibabadi, c’est « le seul moyen de s’assurer que les sanctions ont été levées dans les faits » et pas seulement « sur le papier ».

Téhéran réclame la levée de « toutes » les sanctions : celles réimposées par M. Trump, les « nouvelles sanctions » mises en place par son administration et « des sanctions imposées sous des prétextes non liés au nucléaire », a précisé le diplomate.

L’ancien président américain a mis sur liste noire des dizaines de sociétés iraniennes, et bloqué les exportations de pétrole iranien et quasiment tous les échanges bancaires.

Selon M. Gharibabadi, l’Iran explore de nouvelles options lors des discussions en Autriche pour éviter que ne se répète un scénario comme en 2018 avec le retrait américain. « Nous discutons de ce qui devrait être fait concernant les engagements techniques de l’Iran et la façon dont ils doivent être réalisés si une partie manque à sa parole », a-t-il dit.

« Échanges productifs »

L’Iran a par ailleurs indiqué hier que les négociations vont se poursuivre mercredi, alors que selon l’UE, des « échanges productifs » ont eu lieu lors de la première semaine de discussions à Vienne pour sauver l’accord historique de 2015 sur le nucléaire. « Les participants ont pris note des échanges constructifs et axés sur les résultats », a déclaré hier l’UE, qui coordonne les discussions, dans un communiqué.

L’Iran, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Russie « ont fait le point sur le travail effectué par les experts au cours des trois derniers jours et ont noté avec satisfaction les premiers progrès réalisés », a écrit sur Twitter l’ambassadeur russe à Vienne Mikhaïl Oulianov. Il a ajouté que les diplomates des pays toujours parties à l’accord, qui se sont retrouvés dans un hôtel du centre de Vienne, « se réuniront à nouveau la semaine prochaine afin de maintenir la dynamique positive ». Cette réunion se tiendra mercredi au niveau des vice-ministres, a affirmé dans une déclaration le ministère iranien des Affaires étrangères.

Le chef de la délégation iranienne Abbas Araghchi a souligné la « volonté de l’Iran de poursuivre des interactions sérieuses » et a déclaré : « Cela dépend de la volonté politique des autres parties. Sinon, il n’y aura aucune raison de poursuivre les négociations. » Il a rappelé que « ce n’est qu’après avoir vérifié » la levée des sanctions que l’Iran « est prêt à mettre fin à ses mesures correctives et à revenir à la pleine application du JCPOA ».

Source : AFP

L’Iran libère un pétrolier sud-coréen saisi en janvier
 L’Iran a libéré hier un pétrolier battant pavillon sud-coréen, saisi en janvier quand Téhéran pressait Séoul de débloquer plusieurs milliards de dollars gelés en raison des sanctions américaines. Saisi en janvier par les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de Téhéran, le pétrolier Hankuk Chemi est « reparti en toute sécurité aujourd’hui » et son capitaine a été libéré, a affirmé le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. « La libération du navire a été ordonnée par le procureur après l’achèvement de l’enquête, (et) à la demande du propriétaire du bateau et du gouvernement sud-coréen », a ensuite confirmé Saïd Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle IRNA. « L’absence d’antécédents dans la région de la part du capitaine et du navire » a poussé le procureur à prendre cette décision, a ajouté M. Khatibzadeh. Des sites internet permettant de suivre des navires indiquent que le pétrolier de 147 mètres de long fait route vers le détroit d’Ormuz. Au moment de la saisie du pétrolier, Téhéran avait accusé le navire, qui transportait 7 200 tonnes de « produits chimiques pétroliers », de pollution maritime, et la vingtaine de membres d’équipage avaient été arrêtés. Téhéran a accusé Séoul de retenir « en otage » sept milliards de dollars de fonds appartenant à l’Iran, mais a nié à plusieurs reprises que la saisie du pétrolier soit liée à cette question. La Corée du Sud avait annoncé en mars avoir convenu d’une solution pour débloquer les fonds gelés, mais attendre le feu vert de Washington. Cette libération intervient au moment où des discussions ont lieu à Vienne entre Téhéran et d’autres puissances mondiales pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et pour lever les sanctions américaines sur la République islamique.
L’Iran prévoit de vérifier la levée des sanctions américaines en exportant du pétrole et en réalisant des transactions bancaires internationales, a affirmé dans un entretien publié hier un membre de la délégation iranienne à Vienne où se déroulent des discussions à ce sujet.
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