Des familles de détenus manifestent devant le ministère de l'Intérieur

Quelques dizaines de familles de détenus dans les prisons du Liban ont tenu un sit-in devant le siège du ministère de l'Intérieur, dans le quartier de Sanayeh à Beyrouth, afin de réclamer une amnistie générale et une amélioration des conditions de détention qui ne cessent de se détériorer en raison de la crise socio-économique dans le pays.

Les protestataires ont, entre autres, dénoncé la surpopulation carcérale et les quantités de nourriture insuffisante offertes aux détenus. Ils ont bloqué la route devant le ministère, poussant les forces de l'ordre à réorienter la circulation vers d'autres axes.

S'adressant aux autorités, un porte-parole des manifestants a lancé : "Si vous êtes incapables de nourrir les prisonniers, pourquoi ne pas leur accorder une amnistie ? Pourquoi ne les jugiez-vous pas ? Assez de misère et d'injustice. Nous réclamons une année carcérale de six mois ou bien l'amnistie générale".

L'amnistie générale de détenus continue de diviser la classe politique, chaque parti tentant d'en faire bénéficier les prisonniers censés être affiliés à son camp. Aucun texte dans ce sens n'a ainsi pu être adopté par le Parlement jusque-là, alors que cette question revient sur le tapis avant les échéances électorales. En outre, et en raison de la crise économique grave dont souffre le Liban, des craintes d'une sous-alimentation des prisonniers ont fait surface ces dernières semaines. Le procureur général de la République, Ghassan Oueidate, a ainsi demandé le 29 mars dernier l’ouverture d’une enquête sur la sécurité alimentaire dans les prisons, suite à des informations de presse faisant état d’un risque de famine dans le milieu carcéral.