Rechercher
Rechercher

Politique - Gouvernement

La visite de Bassil à Paris paraît sérieusement compromise

Le Premier ministre désigné suggère de réunir les chefs de file politiques sous le patronage de Michel Aoun pour résoudre la crise.

La visite de Bassil à Paris paraît sérieusement compromise

Le Premier ministre désigné Saad Hariri. Photo d’archives

Le feuilleton d’un éventuel face-à-face Hariri-Bassil a encore occupé hier les devants de la scène politique. Envisagée à un moment donné par la France, la suggestion de mettre ensemble le Premier ministre désigné Saad Hariri et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil en présence de responsables français pour rapprocher les points de vue et tenter de débloquer la formation du gouvernement a fait long feu, à en croire des sources concordantes. D’autant que Saad Hariri refuse de négocier avec son ancien ministre des Affaires étrangères, partant du principe qu’il lui appartient de peaufiner avec le chef de l’État seulement la composition de la nouvelle équipe ministérielle.

Cette option aurait toutefois été remplacée par une variante visant les mêmes objectifs : une réunion au sommet de tous les chefs de file libanais. La formule aurait été suggérée par Saad Hariri, un peu sur le modèle de la rencontre de la Résidence des Pins lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth, le 6 août 2020.

Cette proposition n’a pas toutefois convaincu la partie française, persuadée qu’une réédition de la formule élargie de la Résidence des Pins ne ferait que compliquer la donne. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, Saad Hariri a suggéré à la place de réunir les protagonistes libanais à Baabda, sous le patronage du président de la République, une idée qui pourrait faire son chemin si elle obtenait l’aval de tous les concernés.

L'éditorial de Issa Goraïeb

La bombe et le pétard

En attendant que se décante cette valse de propositions et de contre–propositions, le Liban qui se trouve au cœur d’une activité diplomatique occidentale et arabe intense s’apprête à accueillir aujourd’hui le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Chucri, Le Caire étant engagé aux côtés de la France pour contribuer au règlement de la crise libanaise. Le Premier ministre désigné s’apprête aussi à aller au Vatican pour y rencontrer le pape François, le jeudi 22 avril.La seule inconnue reste une éventuelle visite de Gebran Bassil en France, alors que circulaient tout au long de la journée d’hier des informations contradictoires au sujet de cette visite qui aurait été maintenue en dépit du refus de M. Hariri de rencontrer le chef du CPL dans la capitale française. Du côté français comme du côté libanais, aucune confirmation n’a été donnée au sujet de cette éventualité qui est ainsi restée entourée de flou.

Placée sous le sceau de la confidentialité – notamment pour ne pas embarrasser les deux leaders auprès de leurs bases populaires respectives ou risquer pour la France de voir son image ternie par un nouvel échec – la proposition d’un entretien Bassil-Hariri initialement prévu à Paris devrait donc être revue et corrigée pour pouvoir parvenir à un dégel des relations entre les deux hommes, dont dépend étroitement la mise sur pied du gouvernement.

D’après notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, le chef du CPL n’avait toujours pas quitté Beyrouth hier soir et attendrait le feu vert français, alors que dans la journée des rumeurs selon lesquelles il aurait pris l’avion pour Paris avaient circulé. Selon Mounir Rabih, Gebran Bassil ne devrait pas se rendre dans la capitale française, la France ne trouvant plus aucune utilité à l’accueillir seul.

« Saad Hariri n’a pas intérêt à rencontrer Gebran Bassil avant la formation du gouvernement. Si ce dernier est disposé à faire preuve de bonne foi et à faciliter la formation du gouvernement, une telle rencontre est acquise d’emblée », commente le vice-président du courant du Futur, Moustapha Allouche, pour L’Orient-Le Jour.

Une attitude que le CPL s’est dépêché de reprocher au camp haririen en l’accusant de s’être « dérobé » à la proposition française « en prétextant des rendez-vous officiels », comme le relève une source aouniste.

L’inquiétude du Vatican

En attendant que se décante la situation du côté franco-libanais, Saad Hariri se prépare à aller défendre sa cause auprès du Vatican. De sources concordantes, on affirme que le Saint-Siège est hautement préoccupé par la dégradation de la situation au Liban. Une inquiétude qui se concrétise par une diplomatie qui s’active nuit et jour pour tenter de trouver une issue, en étroite coopération avec la France et l’Union européenne.

Lors d’un entretien téléphonique le 21 mars dernier, le pape et le président français ont « partagé leurs réflexions et inquiétudes » notamment sur le Liban. Les deux hommes ont déploré une situation « figée, à l’issue extrêmement incertaine, mais qui appartient aux Libanais », selon l’Élysée. Aujourd’hui, à Paris comme à Rome, on a compris qu’il va falloir passer à la vitesse supérieure et intervenir plus explicitement pour ne pas laisser le navire couler.

« Le Vatican est de nouveau dans l’optique d’un Liban-message tel que prôné par le pape Jean-Paul II et qui, concrètement parlant, rejoint la théorie de la neutralité défendue par le patriarche maronite », commente le père Fadi Daou, président de la fondation Adyan. C’est probablement l’un des messages qui seront transmis à M. Hariri lors de cette visite.

Lire aussi

Bassil à Paris : un scénario qui irrite – et divise – la société civile

Dimanche, le pape François avait mentionné le Liban dans son message pascal et appelé la communauté internationale à soutenir ce pays « dans sa vocation d’être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme ».

Plus qu’un simple appel à former immédiatement un gouvernement, le Saint-Siège rappellera à Saad Hariri que « c’est l’identité du Liban entier qui est en danger et qu’il va falloir mettre un terme au jeu dangereux auquel se livrent les responsables politiques », souligne Ziad Sayegh, expert en politiques publiques. Une mise en garde que le patriarche maronite Béchara Rai a déjà exprimée dimanche dernier dans son homélie pascale, dénonçant « un plan qui vise à changer l’identité du Liban ».

Selon certaines sources informées, la visite de M. Hariri au Vatican a été orchestrée avec l’aide du nonce apostolique Joseph Spiteri. M. Hariri aurait saisi l’occasion pour envoyer un message en amont au Saint-Siège, afin de rassurer le pape au sujet des droits des chrétiens, dont le président Michel Aoun et le CPL ont fait leur cheval de bataille. D’ailleurs Saad Hariri s’est clairement rangé du côté du patriarche maronite en matière de neutralité, ce qui du même coup le rapproche du Vatican.

À Rome, le Premier ministre entendra probablement des propos similaires à ceux que tient la France depuis des mois : la nécessité de mettre sur pied le plus tôt possible un gouvernement capable de mettre en chantier des réformes et dont l’action ne sera pas torpillée par une minorité de blocage ou un autre moyen de sabotage.

Pour le Vatican, la préservation des équilibres communautaires est toutefois essentielle et il est hors de question d’accepter que la partie chrétienne, le président en l’occurrence, soit brisé ou marginalisé, croit savoir notre chroniqueur politique.

Le feuilleton d’un éventuel face-à-face Hariri-Bassil a encore occupé hier les devants de la scène politique. Envisagée à un moment donné par la France, la suggestion de mettre ensemble le Premier ministre désigné Saad Hariri et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil en présence de responsables français pour rapprocher les points de vue et tenter de débloquer la...

commentaires (14)

JE REGRETTE BEAUCOUP. MAIS FAUT-IL A CHAQUE FOIS PROTESTER POUR FAIRE PUBLIER UNE LIBRE EXPRESSION QUI N,INSULTE PERSONNE ? ARRETEZ ENFIN CETTE PRATIQUE VSURTOUT AVEC MOI CAR JE NE LA TOLERE PAS TANT QUE MES COMMENTAIRES RESPECTENT LES REGLES ET N,INSULTENT PERSONNE.

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 17, le 07 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • JE REGRETTE BEAUCOUP. MAIS FAUT-IL A CHAQUE FOIS PROTESTER POUR FAIRE PUBLIER UNE LIBRE EXPRESSION QUI N,INSULTE PERSONNE ? ARRETEZ ENFIN CETTE PRATIQUE VSURTOUT AVEC MOI CAR JE NE LA TOLERE PAS TANT QUE MES COMMENTAIRES RESPECTENT LES REGLES ET N,INSULTENT PERSONNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 17, le 07 avril 2021

  • Une nouvelle qui ne mérite même pas ces qqs secondes qui lui sont consacrées! Alors, BOF!

    Wlek Sanferlou

    14 h 36, le 07 avril 2021

  • pour donner a Macron une leçon sur comment gérer un pays sans budget?

    Jack Gardner

    13 h 34, le 07 avril 2021

  • IL A TRES BIEN FAIT DE REFUSER DE VOIR LE GENDRE. D,AILLEURS ILS NE SONT PAS DU MEME NIVEAU. IL Y A LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, LE PREMIER MINISTRE ET LE PRESIDENT DE LA CHAMBRE. HARIRI PEUT NEGOCIER AVEC CES DEUX MAIS PAS AVEC LE GENDRE. LE PAPE FAIT UNE GRAVE ERREUR S,IL CONVOQUE HARIRI POUR LUI FAIRE JETER DU LEST POUR AOUN. LE PAPE DOIT SAVOIR QU,IL Y A DES CHRETIENS QUI PREFERENT MILLE FOIS AVOIR HARIRI POUR PRESIDENT QUE AOUN. PAPE BFRANCOIS LES CHRETIENS LIBANAIS NE VEULENT PAS DE AOUN ET DES PREROGATIVES QU,IL SE VEUT OCTROYER ET QUI SONT CONTRAIRES A LA CONSTITUTION ET QU,IL VEUT ELIMINER, AVEC L,APPUI DE L,OMBRE CAD DES ARMES DU HEZBOLLAH, LES PREROGATIVES DU P.M. SUNNITE DU PAYS. LE PEUPLE NE VEUT NI HEZBOLLAH, NI AOUN ET NI SON GENDRE. QU,ILS DEGAGENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 41, le 07 avril 2021

  • Le changement de position française est salutaire. Les français ne devraient donné aucun rôle au prétendu protecteur des chrétiens qui les a enterré sous des tonnes de gravats se réclamant toujours leur seul protecteur qu’ils ne reconnaissent pas en tant que tel ni son beau père d’ailleurs qui pour sauver la face de ce dernier est capable de saccager le pays avec tous ses citoyens pour obtenir une tape dans le dos du fossoyeur armé et une promesse du fauteuil à son têtard. Il reste maintenant à Hariri de rectifier une grosse erreur de départ pour la formation de son gouvernement pour convaincre les libanais de sa bonne foi en éliminant de sa liste les ministres appartement à HB pour les ministères clés pour la reconstruction de ce pays qui sont les finances et s’accrocher à un gouvernement de 18 ministres neutres et compétents. Il arrivera ainsi à avoir l’aval de tous les récalcitrants.

    Sissi zayyat

    11 h 30, le 07 avril 2021

  • Aucun gouvernement ne pourra diriger le pays tant que les armes du Hezbollah existeront. toutes ces activités qui se font sur le dos du contribuables n'aboutiront a rien. Seule la remise des armes du Hezbollah a l’armée réglera le problème. Car alors il y aura lieu de faire de la politique qui de facto conduiront a des élections et de suite a un changement radical du visage politique du pays qui alors seulement pourra commencer a voir la lumière au fond du tunnel. Le reste se fera en moins de deux que ce soit pour l'électricité, l'eau, l'infrastructure, la santé et même les accords frontaliers avec la Syrie et Israël.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 56, le 07 avril 2021

  • Au final, les échéances législatives , et présidentielles vont arriver, qu’on le veuille ou non. Il n’y aura ni législatives, ni présidentielle, et la thaoura aura déboulonné de facto toute la classe politique... Sauf qu’il faudra bien les remplacer. Sous une nouvelle république !

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 09, le 07 avril 2021

  • Et si notre gamin national voulait enfin admettre qu' il n'est pas le nombril de notre pays, mais seulement une cellule microscopique de ce corps, le Liban ? Qui a besoin de soins attentifs, dévoués et sincères pour guérrir ? Personne dans son entourage soi-disant "patriotique" pour remettre sur le droit-chemin ce gamin décidément trop turbulent ??? - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 59, le 07 avril 2021

  • On ne dorlote pas quelqu'un qui est insensé et aveuglé par son narcissisme, sauf si on essaie de le traiter.

    Esber

    08 h 42, le 07 avril 2021

  • Honte à La France d'acceuillir cette bande mafieuse. Plutot que de geler leurs avoirs et de leur interdir le territoir, elle leur déroule le tapis rouge. Etonnant cette naïveté à la Française !!

    La Colère de Zeus

    08 h 40, le 07 avril 2021

  • On a mis des sabots au nabot!Y’a Hasra !

    PROFIL BAS

    08 h 31, le 07 avril 2021

  • "Hariri a raison de ne pas vouloir rencontrer Bassil, à Paris ou ailleurs. Celui-ci n'ayant rien à faire dans la formation du gouvernement, Son seul interlocuteur est le président de la République.

    Yves Prevost

    08 h 02, le 07 avril 2021

  • Le Président dit qu'il a le même pouvoir que le premier ministre dans la formation du gouvernement. Puisque que le Président n'est pas démissionnaire si le gouvernement n'obtient pas l'aval du parlement, il n'est donc pas au même niveau de responsabilité que le premier ministre dans cette formation. Connaissant la mentalité du Président, si son interprétation de la constitution serait correcte, il passerait son temps à former des gouvernements qui échoueraient tour-à-tour au parlement.

    Zovighian Michel

    06 h 09, le 07 avril 2021

  • AU LIEU D'AIDER LE PEUPLE LIBANAIS, MACRON EST ENTRAIN DE METTRE EN VALEUR LES MEMBRES DE LA MAFIA QUI GOUVERNE LE LIBAN UN PAR UN. IL LES A AIDÉ PSYCHOLOGIQUEMENT DÉJÀ ET L'EST ENTRAIN DE LES RASSEMBLER ET DE LES REMETTRE SUR LEUR SELLE. VIVE LA FRANCE.

    Gebran Eid

    03 h 53, le 07 avril 2021

Retour en haut