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Moyen-Orient - Jordanie

Complot présumé : la justice impose le black-out sur l'enquête

Le prince Hamza annonce qu'il rentre dans le rang, sans toutefois faire amende honorable pour ses critiques contre la monarchie.

Complot présumé : la justice impose le black-out sur l'enquête

Le prince Hamza, ex-prince héritier jordanien et demi-frère du roi Abdallah II, à Amman, le 9 juin 2009. Photo REUTERS/Majed Jaber

La Jordanie a cherché mardi à clore l'affaire de la tentative de sédition au palais royal dans laquelle serait impliqué le prince Hamza, demi-frère du roi Abdallah II, en interdisant la publication de toute information sur l'enquête.

Ce black-out décrété par la justice a été annoncé alors que la rivalité entre partisans du prince Hamza et ceux du roi Abdallah II s'affiche sur les réseaux sociaux à coups de photos et de clips. Il est intervenu après que le prince Hamza, qui a démenti les accusations des autorités sur son implication dans une tentative de sédition, a annoncé lundi sous la pression de la famille hachémite qu'il rentrait dans le rang, sans toutefois faire amende honorable pour ses critiques contre la monarchie.

Pour tenter de mettre fin à cet épisode sans précédent dans les annales du royaume hachémite, qui a profondément troublé les Jordaniens, le procureur d'Amman Hassan al-Abdallat a décrété un black-out sur l'enquête. "Par souci de respecter le secret de l'enquête des services de sécurité concernant le prince Hamza et d'autres, (il a été décidé) d'interdire de publier tout ce qui a trait à cette enquête à ce stade", a-t-il assuré dans un communiqué. "L'interdiction de publication concerne tous les médias audiovisuels et réseaux sociaux, ainsi que les images ou clips vidéo en rapport avec ce sujet, sous peine de poursuite pénale", a-t-il précisé.

Sous pression 
Accusé d'un "plan maléfique" contre son pays, le prince Hamza a affirmé dès l'annonce de ce complot présumé samedi, être assigné à sa résidence à Amman. Dans une lettre signée devant des membres de la famille royale et publiée lundi soir dans un communiqué du palais royal, il a écrit : "à la lumière des événements des derniers jours, je reste fidèle à l'héritage de mes ancêtres, et je soutiendrai toujours le roi et le prince héritier". La réunion familiale a eu lieu à la maison du prince Hassan, frère de l'ex-roi Hussein et oncle de l'actuel souverain, qui a mené une médiation à la demande d'Abdallah II. Le prince Hassan, 74 ans, a connu les mêmes affres que le prince Hamza, âgé de 41 ans, fils du roi Hussein et de la reine Noor, d'origine américaine. Le roi Hussein avait remplacé le prince Hassan, prince héritier durant 34 ans, quelques jours avant sa mort par son fils Abdallah II aujourd'hui sur le trône. Choisi comme prince héritier à la mort de son père en 1999, Hamza avait été éjecté de sa position en 2004.

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Le prince Hamza, qui a accusé le régime de "corruption" et "d'incompétence", a dû céder sous la pression de son oncle selon les experts, mais il n'a pas renié ses critiques virulentes sur la manière dont le pays est géré.

"Pas finie" 
"Au final, ce que le régime a voulu s'est réalisé. Le prince Hassan a usé de position et de son âge pour le pousser à signer la lettre et mettre fin à cette histoire", estime le politologue Labib Kamhawi.
La lettre a été signée par le prince Hamza en présence de son frère Hachem et de deux de ses cousins, mais jusqu'à présent le prince et le roi ne se sont pas rencontrés officiellement, selon les médias jordaniens.

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La crise n'est pas réglée pour autant, estime Ahmed Awad, qui dirige le Phenix Center for Economics & Informatics Studies. "Il y a eu une solution au sein de la famille royale mais pas une solution à la crise politique." "La véritable crise politique n'est pas finie et se poursuivra (..) tant qu'il n'y aura pas plus de réformes démocratiques", selon lui.

Deux personnalités, Bassem Awadallah, ancien directeur du bureau royal, et Cherif Hassan ben Zaid, qui fut un temps émissaire spécial du roi jordanien en Arabie saoudite, ainsi qu'une dizaine d'autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire. 

Plusieurs messages de soutien au roi Abdallah II ont été envoyés de l'étranger. Mardi, le chef de la diplomatie jordanienne Aymane Safadi a reçu à Amman son homologue saoudien Fayçal ben Farhan qui lui a transmis un message de soutien du roi Salmane. Les deux ministres ont affirmé que "la sécurité et la stabilité des deux royaumes sont indivisibles".

La Jordanie a cherché mardi à clore l'affaire de la tentative de sédition au palais royal dans laquelle serait impliqué le prince Hamza, demi-frère du roi Abdallah II, en interdisant la publication de toute information sur l'enquête. Ce black-out décrété par la justice a été annoncé alors que la rivalité entre partisans du prince Hamza et ceux du roi Abdallah II s'affiche sur les...

commentaires (2)

C’est un Homme comme lui qu’il nous fallait au Liban ! au moins lui en a dans la culotte et il le fait savoir haut et fort, quel Homme ! fougueux dans le bon sens du terme prêt à se sacrifier pour son peuple et son pays. Prenez-en de la graine messieurs les responsables Libanais. Hélas l’appel s’adresse à des sourds !

Le Point du Jour.

15 h 56, le 07 avril 2021

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Commentaires (2)

  • C’est un Homme comme lui qu’il nous fallait au Liban ! au moins lui en a dans la culotte et il le fait savoir haut et fort, quel Homme ! fougueux dans le bon sens du terme prêt à se sacrifier pour son peuple et son pays. Prenez-en de la graine messieurs les responsables Libanais. Hélas l’appel s’adresse à des sourds !

    Le Point du Jour.

    15 h 56, le 07 avril 2021

  • La mère du Prince Hamza est américaine et la mère du Roi fut anglaise. En tenant compte du fait que rien ne se passe au M.-O. sans la connaissance des américains, voire leur autorisation ou approbation, il ne serait pas impossible que cette affaire ait été créée de toutes pièces par la CIA, dans le cadre des négociations post-Brexit en cours entre les 2 puissances.

    Shou fi

    14 h 10, le 06 avril 2021

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