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Économie - Crise

Le patronat et le syndicat réclament d’une seule voix un nouveau gouvernement

Le patronat et le syndicat réclament d’une seule voix un nouveau gouvernement

Nicolas Chammas (g.), président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) et secrétaire général des organismes économiques (une organisation patronale), Béchara el-Asmar (c.), président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), et Mohammad Choucair, ancien ministre des Télécoms et président des organismes économiques, prenant la pose hier à la fin de la conférence de presse. Photo M.A.

Réunis hier au siège de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) à Beyrouth, les organismes économiques, une organisation patronale dirigée par l’ancien ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, et la CGTL, présidée par Béchara el-Asmar, ont appelé d’une seule voix à la formation d’un gouvernement qui puisse sortir le Liban de la crise dans laquelle il s’enlise depuis plus d’un an et demi. Une crise notamment marquée par une forte dépréciation de la livre (près de 13 000 livres pour un dollar hier sur le marché parallèle).

Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, qui est également secrétaire général des organismes économiques, a rappelé dans son discours que ce n’était pas la première fois que le patronat et les travailleurs s’unissent pour protester contre la paralysie institutionnelle (ils s’étaient ralliés en 2018 et 2019 notamment), mais que l’enjeu était encore plus grave cette fois-ci dans la mesure où le pays faisait face à un « effondrement chaotique » imminent.

Le PIB nominal (en retirant l’effet de l’inflation estimé à 145,84 % à fin 2020) est en effet passé de 52,5 milliards de dollars en 2019 à 18,7 milliards en 2020, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI) en octobre, a rappelé de son côté Mohammad Choucair qui précise qu’aucun secteur n’est épargné par la baisse d’activité spectaculaire.

Cartes de subvention

Pointant du doigt le décalage entre les priorités de la population et celles de la classe politique, Béchara el-Asmar a, lui, listé les différents problèmes auxquels font face les Libanais actuellement, comme la forte fluctuation du taux de change (hors de contrôle depuis le début du mois), l’augmentation des prix de l’essence (voir par ailleurs) ou encore celui du pain. Le grand paquet de pain arabe blanc (la « rabta », qui sert de référence) est par exemple passé de 2 500 livres pour un poids de 870 grammes à 3 000 livres pour 960 grammes, soit une augmentation de 8,77 % en deux semaines selon nos calculs, en raison de la dépréciation du taux de change, selon le ministère de l’Économie et du Commerce qui ajuste son prix. Le petit paquet est, lui, passé de 1 500 livres pour 385 grammes à 2 000 livres pour 445 grammes, soit +15,35 % sur la même période, toujours selon nos calculs.Nicolas Chammas et Béchara el-Asmar ont également appelé à la levée des subventions sur les produits et à la substitution de ce mécanisme par une aide versée directement aux Libanais via un système de cartes de subvention. Depuis octobre 2019, en réponse au début de la dépréciation de la livre, la Banque du Liban (BDL) a mis en place plusieurs mécanismes de subvention (blé, carburant, médicaments, matériel médical, denrées alimentaires et matières premières pour l’industrie) afin de réduire la baisse du pouvoir d’achat. Des dispositifs coûteux qu’elle ne peut plus financer en raison de la baisse de ses réserves en devises.

Le Premier ministre sortant Hassane Diab a annoncé au cours de ce mois à un média étranger que certaines subventions seront levées d’ici à juin. Nicolas Chammas a également appelé à l’arrêt de la contrebande – considérée par la plupart des observateurs comme l’une des principales causes de la dilapidation des réserves de la BDL – ainsi qu’à une réduction des impôts payés par les sociétés du pays.

Le président de la Fédération des syndicats des employés de la restauration et de l’hôtellerie, Joseph Haddad, a expliqué à L’Orient-Le Jour que le secteur touristique, qui employait près de 160 000 personnes avant la crise, a licencié près des deux tiers de ses effectifs, dont la moitié restante ne touche que « la moitié ou le quart du salaire de base », regrette-t-il. Il a également dénoncé la tendance qui prévaut chez les propriétaires de restaurant et d’hôtel de préférer, selon lui, d’embaucher des étrangers à un salaire plus élevé que celui des Libanais afin de ne pas payer les cotisations sociales à la Caisse nationale de Sécurité sociale et de ne pas respecter le code du travail.

« Un propriétaire peut donc les contraindre à travailler 12 heures à la place de 8, ou encore les licencier sans préavis et sans indemnisations », explique-t-il. Le taux de chômage a atteint 30 % en juin 2020, selon un sondage réalisé par Infopro, une revue spécialisée dans l’économie.

Réunis hier au siège de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) à Beyrouth, les organismes économiques, une organisation patronale dirigée par l’ancien ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, et la CGTL, présidée par Béchara el-Asmar, ont appelé d’une seule voix à la formation d’un gouvernement qui puisse sortir le Liban de la crise dans laquelle il...

commentaires (1)

BIEN LE BONJOUR Mrrs DU SYNDICAT DES SYNDICATS ! ENFIN LE REVEIL D'UNE TRES TRES LONGUE SIESTE ! TROP PEU TROP TARD, BEAUCOUP TROP TARD.

Gaby SIOUFI

16 h 45, le 25 mars 2021

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Commentaires (1)

  • BIEN LE BONJOUR Mrrs DU SYNDICAT DES SYNDICATS ! ENFIN LE REVEIL D'UNE TRES TRES LONGUE SIESTE ! TROP PEU TROP TARD, BEAUCOUP TROP TARD.

    Gaby SIOUFI

    16 h 45, le 25 mars 2021

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