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Lifestyle - This is America

Les Américaines à la reconquête du Far West

Alors que les Américains délaissent l’activité agricole, les femmes sont de plus en plus nombreuses à être tentées par un retour à la terre, mettant à bas les clichés.

Les Américaines à la reconquête du Far West

L’appel du grand air attire de plus en plus de femmes américaines. Photo Bigstock

« En aidant les agriculteurs, les éleveurs et les forestiers à développer leurs initiatives, nous honorons ceux qui nous ont amenés là où nous sommes aujourd’hui et reconnaissons leurs réalisations. Que ce soit les grands noms de la science agricole ou ceux, moins connus, comme ces wonder women dont les efforts dans ce domaine ont eu un impact énorme sur le monde qui nous entoure. » C’est dans le cadre du mois de mars dédié à la femme que le département américain de l’Agriculture (USDA) a évoqué l’esprit et l’effort féminins déployés au temps où l’élevage et le travail de la terre étaient exclusivement une affaire d’hommes. Cette perception virile de l’Ouest, accompagnée dans tous les médias de l’époque par une culture pop (littérature, cinéma, publicité), était centrée sur une image masculine, dans des clichés qui vont du Marlboro man au Cisco kid. L’éleveur américain a lui été résumé en un seul mot : cow-boy. Mais, depuis environ trois décennies, les choses ont commencé à changer avec l’apparition de ces femmes des temps modernes.

Les femmes de plus en plus concernées par l’élevage et la nature. Photo Bigstock

Les hommes en quête d’un travail moins rude

Le site d’affaires immobilières jhrea.com explique ainsi ce phénomène : « Alors qu’actuellement les hommes ont de plus en plus tendance à troquer le travail de l’élevage contre une tâche moins astreignante, de plus en plus de ranchs sont dirigés par des femmes. Celles-ci œuvrent avec une nouvelle approche du travail de la terre alliant technologie et écologie. » Aujourd’hui, ce sont elles qui passent au premier plan et volent la vedette à leurs prédécesseurs. Au cours des 30 dernières années, le nombre d’exploitations agricoles leur appartenant a triplé. Et ces ranchers au féminin appartiennent désormais au groupe démographique qui connaît la croissance la plus rapide dans ce secteur. Un article du New York Times traitant de ce sujet relève que, selon l’USDA, 14 % des 2,1 millions d’exploitations du pays étaient la propriété de femmes en 2012. Une proportion qui devrait encore augmenter, davantage d’hommes ayant hérité d’entreprises familiales de ce genre se dirigeant vers des emplois moins ardus, tandis que plus de la moitié des fermes et des ranchs aux États-Unis devraient changer de mains au cours des 20 années à venir.

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Dans les prairies à perte de vue, les femmes éleveuses ont retrouvé la même indépendance et le goût de l’aventure qui avaient précédemment attiré les hommes. Elles sont en train de faire le parcours inverse, en délaissant les emplois citadins et bureaucratiques pour vivre leur retour à la terre. De plus, elles y travaillent différemment, privilégiant l’élevage durable, l’élevage de bétail de race nourri à l’herbe, selon des méthodes écologiques, et le traitement humain des animaux.

Une femme au travail à la ferme. Photo d’illustration Bigstock

La reconquête des femmes

Qui sont-elles au juste, ces cow-girls ? Selon le site agricole agamerica.com, pour la plupart, elles sont soit des épouses survivant à leurs maris éleveurs, soit des filles d’exploitants qui rejoignent les propriétés familiales après avoir achevé leurs études. Il s’agit aussi de femmes indépendantes et de jeunes trentenaires qui lancent leurs propres petites fermes, accompagnées parfois de gîtes touristiques ou de projets agricoles soutenus par la communauté. La réinterprétation de ce rôle masculin qui a longtemps occupé une place importante dans l’imaginaire américain, notamment au cinéma, peut être considérée comme un retour à l’ordre naturel. Car, bien avant l’apparition d’icônes du 7e art incarnées par John Wayne, Gary Cooper et bien d’autres, qui ont livré une version hollywoodienne de l’Ouest américain, avec des hommes forts aux prises avec les caprices de la nature, des femmes éleveuses parcouraient elles aussi la frontière. Les Amérindiennes (surnommées Peaux-Rouges) appartenant notamment aux tribus Navajo et Cheyenne défrichaient de vastes champs, traversaient des paysages rugueux accompagnées de leurs chiens, chassaient et élevaient du bétail. Enfin, et toujours dans le cadre du mois de la femme, le National Cowgirl Museum and Hall of Fame, situé au Texas, et dédié au Grand Ouest, a célébré « le courage, la résilience, la créativité des femmes ranchers, des cow-girls, et toutes celles qui continuent à développer le legs de la région ».

« En aidant les agriculteurs, les éleveurs et les forestiers à développer leurs initiatives, nous honorons ceux qui nous ont amenés là où nous sommes aujourd’hui et reconnaissons leurs réalisations. Que ce soit les grands noms de la science agricole ou ceux, moins connus, comme ces wonder women dont les efforts dans ce domaine ont eu un impact énorme sur le monde qui nous...

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