Le tandem chiite dément tout "vandalisme" de ses partisans dans la banlieue sud

Le Hezbollah et le mouvement Amal ont démenti, samedi soir, toute participation de leurs partisans à des "actes de vandalisme" survenus la veille dans la banlieue sud de Beyrouth, alors qu'à l'instar du reste du pays, des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les quartiers de la banlieue, fief du tandem chiite, contre la détérioration de la situation socioéconomique. 

D'après des informations circulant sur les réseaux sociaux, des manifestants auraient notamment bloqué samedi soir la circulation au niveau du rond-point du quartier de Kafaat, dont ils auraient endommagé les décorations. C'est en réaction à ces informations que le Hezbollah et le mouvement Amal ont "démenti tout lien entre leurs partisans et ces actes de vandalisme". "Nous demandons aux forces de sécurité et à la justice de poursuivre et juger toute personne qui s'en prend aux biens publics et privés", a indiqué le tandem chiite dans un communiqué commun. 

Par ailleurs, un convoi de jeunes à mobylette a circulé dans les différents quartiers de la banlieue en soirée, avant d'être empêché de sortir d'un certain périmètre autour de cette région. Une vidéo montre notamment des militaires formant un cordon bloquant ces manifestants au niveau de l'entrée de l'Aéroport international de Beyrouth, tandis que la chaîne locale al-Jadeed fait état d'un autre cordon ayant empêché ces jeunes de dépasser le secteur dit de "Galerie Semaan", à Hadath. Dans des vidéos, on entend un de ces contestataires crier "direction Baabda", en allusion au palais présidentiel. 

Ces actions des contestataires ont lieu alors que le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar bat de nouveaux records depuis six jours, gravitant, ce dimanche matin, autour de 10.700 LL sur le marché noir. Le Liban connaît depuis l'été 2019 une grave crise économique et financière, marquée par la dépréciation de la monnaie nationale et une inflation galopante. Un marasme encore aggravé par les mesures de confinement sanitaire mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus et la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, en août de l'année dernière. A ces crises s'ajoute un blocage politique avec l'incapacité des protagonistes à former un gouvernement, depuis près de sept mois.