Le Liban ne peut pas compter sur l’infection naturelle au coronavirus pour acquérir l’immunité collective, de l’ordre de 80 % au moins, nécessaire pour combattre le Covid-19. Il est plus que jamais important d’accélérer le processus de vaccination. Cet appel a été lancé jeudi par un groupe de médecins et chercheurs du Centre médical de l’Université libano-américaine – Hôpital Rizk, alors que les premiers résultats de l’étude qu’il mène sur la prévalence sérologique commencent à sortir. Selon ces chiffres, moins de 20 % des gens ont acquis une immunité naturelle contre le Covid-19. Les résultats définitifs devraient être annoncés dans les prochaines semaines.
« Ce travail qui donne un aperçu de l’évolution de l’épidémie au Liban et de l’immunité collective acquise avec l’infection à ce jour permettra aux autorités concernées de mieux orienter leurs stratégies en vue d’un contrôle optimal de l’épidémie », insiste la Dr Rola Husni Samaha, chef du département des maladies infectieuses à l’hôpital.
L’étude a été entamée en septembre 2020 et s’est poursuivie jusqu’en février 2021. Un échantillon de 13 700 personnes a été sélectionné dans 137 régions réparties sur l’ensemble du territoire. L’échantillon comprenait des Libanais, ainsi que des réfugiés syriens et palestiniens.
« On ne peut pas compter sur l’immunité collective acquise après l’infection pour enrayer l’épidémie, insiste de son côté le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses. Il est urgent de vacciner rapidement le plus grand nombre possible d’individus, au risque de perdre des dizaines de milliers de vies des suites de la maladie, mais aussi la bataille contre l’épidémie, parce que le virus est en train de muter. »