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Société - Coronavirus au Liban

Quarante-deux décès et 3.100 nouveaux cas de contamination

Une troisième cargaison de 42.000 doses du vaccin de Pfizer arrive à Beyrouth.

Quarante-deux décès et 3.100 nouveaux cas de contamination

Le personnel médical de l'hôpital Saint-Georges de Beyrouth pendant la campagne de vaccination, le 15 février 2021. Photo d'archives Marc Fayad

Le Liban a enregistré 42 décès et 3.100 nouveaux cas de contamination au Covid-19 au cours des dernières 24h, selon le bilan du ministère de la Santé publié samedi soir. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 18,1 %. Au total, 372.775 personnes ont contracté le virus depuis février 2020, parmi lesquelles 4.652 sont décédées, alors que 288.505 ont été guéries. Parmi les cas toujours actifs,  2.167 personnes sont hospitalisées, dont 912 en soins intensifs.

Dans l'attente de résultats tangibles de la campagne de vaccination qui a débuté il y a presque deux semaines, le Liban poursuit son déconfinement progressif, entamé depuis le 8 février. Pendant la deuxième phase en cours, le couvre-feu total reste en vigueur, mais certains secteurs ont pu rouvrir leurs portes au cours des dernières semaines, comme les magasins d'alimentation, les banques ou les garages. Des autorisations de sortie restent obligatoires pour circuler sur le territoire, mais les contrôles de police semblent moins nombreux que lors des semaines précédentes. Lundi, certains commerces pourront commencer à rouvrir, selon des dispositions et horaires qui doivent être annoncées dans les prochaines heures. 

Transmission communautaire active
Le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a mis en garde contre les risques encourus par l'ouverture des commerces alors que "le taux de positivité des tests" effectués reste très élevé, un indicateur qui témoigne d'une "transmission communautaire active". Il a dès lors appelé à "appliquer de meilleures mesures de prévention dans les magasins et parmi les gens, encourager ces derniers à rester chez eux en continuant à utiliser la plateforme Impact (via laquelle les citoyens doivent demander une autorisation de sortie, ndlr) et augmenter le nombre de tests". 

Le Dr Abiad a par ailleurs appelé à "remettre la campagne de vaccination sur le droit chemin", dénonçant des "problèmes techniques, une mauvaise communication et un mépris flagrant des règles de distribution des vaccins annoncées". Il a toutefois salué "la demande publique encourageante" pour le vaccin, appelant à une meilleure transparence dans la procédure de vaccination.

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Pour tenter de freiner la propagation du virus, le Liban a lancé le 15 février sa campagne de vaccination avec ses premières doses du sérum développé par Pfizer/BioNTech. Une nouvelle cargaison de près de 42.000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech est d'ailleurs arrivée dans la soirée au Liban, la troisième en deux semaines. L'avion les transportant, en provenance de Bruxelles, a atterri dans la soirée à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Ces doses viennent s'ajouter aux 60.000 déjà réceptionnées depuis le 13 février, sur un total de 2,1 millions devant arriver avant la fin de l'année. D'autres cargaisons de ce vaccin doivent continuer à arriver progressivement au cours des prochains mois, parallèlement à celles du vaccin AstraZeneca/Oxford, achetées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Des doses du sérum russe Spoutnik V devraient également être réceptionnées dans les prochaines semaines et le ministère de la Santé a commencé à étudier le dossier du vaccin chinois. Vingt sociétés pharmaceutiques libanaises ont en outre été autorisées à négocier avec différentes entreprises internationales produisant des vaccins, afin d'assurer l'importation de doses par le secteur privé. Ces sociétés sont autorisées à négocier pour l'achat de doses du vaccin Sinopharm, Spoutnik et AstraZeneca.

L'ensemble du personnel hospitalier pas encore vacciné
Par crainte de corruption et de clientélisme, la campagne de vaccination est contrôlée de manière indépendante par la Banque mondiale et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Elles sont chargées de surveiller le bon respect des mesures prévues dans la stratégie de vaccination, notamment le respect des phases de priorités et de la bonne inscription sur la plateforme. Actuellement, dans le cadre de la première phase de vaccination, seuls les personnes âgées de plus de 75 ans et le corps médical reçoivent leur injection contre le coronavirus. Mais cette campagne a été marquée dès ses débuts par un scandale, après la vaccination au Parlement de plusieurs députés, ainsi que du président libanais Michel Aoun et de ses proches collaborateurs la semaine dernière hors des mesures prévues.

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Dans ce cadre, le président du comité scientifique de la campagne de vaccination, le Dr Abdel Rahman Bizri, a souligné que "s'inscrire sur la plateforme" de vaccination n'est que "la première étape" pour obtenir le vaccin, soulignant qu'il faut ensuite que cette inscription soit approuvée et qu'un rendez-vous soit fixé dans un centre afin de se faire administrer la première dose. Plusieurs parmi les députés vaccinés mardi au Parlement avaient justifié cette procédure en affirmant s'être inscrit préalablement sur la plateforme. Aucun n'a par contre indiqué avoir obtenu un rendez-vous via les voies prévues dans la stratégie de vaccination, et certains d'entre eux avaient d'ailleurs moins de 75 ans. Le médecin avait critiqué cette opération de vaccination à la Chambre, qu'il avait qualifiée de "faute grave" et de violation du plan prévu par le ministère.

De son côté, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan avait justifié cette procédure en affirmant qu'elle visait à remercier les députés pour les efforts qu'ils ont fourni en vue de l'adoption de la loi sur le vaccin, et qu'il avait pris cette décision "de manière souveraine".

"Parmi les personnes prioritaires, nous n'avons pas encore vacciné l'ensemble du corps hospitalier, car les personnes âgées et les personnes à risque ont été traitées en priorité", a pour sa part affirmé Abdel Rahman Bizri lors d'un entretien à la radio. "Le problème actuel face à la hausse des contaminations, c'est que le nombre de vaccins ne suffit pas et qu'il faut attendre trois semaines pour en obtenir de plus grandes quantités", a-t-il regretté, estimant toutefois que "les livraisons vont finir par augmenter de la part de différents fournisseurs russes, britanniques ou américains".

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