Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a de nouveau mis en garde hier contre toute tentative d’internationaliser la crise politique qui secoue le Liban, y voyant une « menace contre la souveraineté », dans une critique implicite au patriarche maronite, Béchara Raï.
Dans son prêche du vendredi, le cheikh Kabalan a estimé que « durant cette phase critique, il faut réaffirmer (l’attachement à) l’unité nationale et préserver le pays de toute exploitation internationale ». « La solution (à la crise actuelle) commence à l’intérieur du pays, et non à l’extérieur », a-t-il ajouté, dans une réponse claire à l’appel du patriarche, reprenant ainsi les vœux exprimés aussi bien par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, que par le Courant patriotique libre (CPL). Hassan Nasrallah avait assimilé une conférence internationale sur le Liban à une « déclaration de guerre ». Quant au CPL, dont une délégation a été reçue jeudi à Bkerké, il s’est dit en faveur d’un dialogue interlibanais sur les questions conflictuelles.
« Nous refusons l’internationalisation sous toutes ses formes », a lancé le mufti, estimant que cela reviendrait à « renoncer aux responsabilités internes, menacer la souveraineté et pousser le pays au bord du gouffre ». Et de poursuivre : « Notre position à l’égard de la conférence internationale (pour laquelle plaide le patriarche maronite, NDLR) est claire. Nous ne déclarons la guerre à personne et ne boycottons personne. Nous estimons que les questions cruciales requièrent des décisions tout aussi cruciales. Et aucun camp n’a le droit de les prendre d’une manière unilatérale. » Une claire allusion aux protagonistes, principalement chrétiens, mais aussi druzes et sunnites, favorables à l’appel de Bkerké.
Le mufti jaafarite, qui critique régulièrement les positions du patriarche sans jamais le nommer, tant au sujet des responsabilités au niveau du blocage gouvernemental qu’à celui de la neutralité du Liban, ou encore de la conférence internationale sur le Liban, avait immédiatement réagi dimanche dernier à une homélie de M. Raï sur ce dernier point. Il avait considéré qu’il s’agit d’« une rupture sévère avec la formule libanaise » et qu’une conférence internationale sur la crise libanaise « portera le coup de grâce au Liban ». Le cheikh Kabalan avait en outre estimé que le blocage est dû à « l’appétit de certains dinosaures internationaux et de leurs agents locaux ».
Dans son prêche du vendredi, le cheikh Kabalan a estimé que « durant cette phase critique, il faut réaffirmer...
commentaires (15)
C'est simple. Hezbollah veut SA "souveraineté", car le pays lui appartient depuis son coup d'etat ou il a envahi Beyrouth en 2007 et a pris le pouvoir. Il ne veut pas la vraie souverainté.
Mon compte a ete piraté.
09 h 49, le 28 février 2021