Le juge d’instruction militaire, Marcel Bassil, a accepté hier de libérer trois détenus parmi une trentaine d’activistes poursuivis pour « terrorisme » et dont une vingtaine sont encore en détention, après les violentes manifestations antipouvoir à Tripoli en janvier dernier. La décision du juge Bassil a été prise contrairement à l’avis du juge Fadi Akiki, commissaire du gouvernement par intérim près le tribunal militaire, qui avait précédemment demandé le rejet de toutes les demandes de libération. Le juge Bassil a de nouveau transmis le dossier à M. Akiki pour qu’il exprime son avis à ce sujet. Mercredi, le tribunal militaire devait trancher sur les demandes de remise en liberté des activistes détenus, mais l’audience avait été reportée en raison d’une panne d’internet.
Les trente-cinq activistes, originaires majoritairement de Tripoli et de la Békaa, sont poursuivis pour « terrorisme, tentative de former un groupe terroriste et vol ». Des accusations graves qui peuvent mener jusqu’à la peine capitale au Liban. Ces poursuites, dont les motifs ont choqué les proches des militants, ainsi que de nombreux groupes et responsables de l’opposition, ont également été dénoncées par des groupes de défense des droits de l’homme et des ONG internationales, comme Human Rights Watch.
Hier, un des députés de Tripoli, Fayçal Karamé, a dénoncé une décision démesurée et excessive qui « ne se justifie pas ». « Malheureusement, l’accusation de terrorisme est toujours prête pour être collée à tout moment à Tripoli, alors que dans d’autres régions où des incidents similaires se sont produits et où des roquettes sont utilisées, l’État se contente de les situer dans le cadre de conflits familiaux ou de divergences de vues », a fulminé le parlementaire devant une délégation des parents des activistes. « Le vrai terroriste, c’est celui qui a permis que les jeunes soient exploités de cette façon », a-t-il dit.
Les proches des protestataires détenus manifestent régulièrement depuis l’arrestation de ces derniers à la suite des actes de violence qui avaient fait un mort et plusieurs centaines de blessés à Tripoli. Ces protestations avaient eu lieu pour réclamer la levée du confinement ainsi qu’une aide de l’État, alors que le Liban s’enfonce dans une grave crise économique et politique. Le siège de la municipalité de la ville avait été incendié par des manifestants durant ces heurts, un acte qui avait suscité un tollé dans le pays.
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Ce procès devrait être public et tous les libanais devraient connaître les accusations fondées ou pas avant que la sentence ne tombe. Il y a tellement de juges zélés et de magistrats vendus pour qu’on puisse douter de leur intégrité et leur honnêteté. On ne condamne pas à mort une personne qui a participé à des émeutes simplement pour avoir cassé ou brûlé avant d’être sûr que ces fauteurs de troubles sont des citoyens excédés par tant d’injustice ou des vrais coupables non pas de crime mais de destruction ou de détérioration de biens publics et ceci ne mérite en aucun cas la peine capitale. Il y a des criminels avérés qui ont spolier l’état et assécher ses sources tout en tuant des centaines de citoyens qui continuent à sortir des lois et trôner au pouvoir. Alors cette justice veut qu’on croit à son impartialité alors qu’elle a toujours fermer les yeux sur les vrais crimes en se focalisant sur des larcins et des actes générés par trop de souffrance et d’humiliation. Si parmi ses émeutiers il y a des islamistes il faut remonter la chaîne pour savoir qui les a dépêché au Liban et donné l’ordre de semer des troubles. Qui les paie pour se trouver impliqués dans les casses? juger leurs donneurs d’ordre s’ils veulent que les citoyens croient en leur justice. La poudre aux yeux ne fonctionne plus.
Sissi zayyat
13 h 00, le 27 février 2021