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Nos Lecteurs ont la Parole

Nous avons encore le choix de nous battre

Nous avons tout perdu.

Nous n’avons plus que nos voix pour crier, nos larmes pour pleurer, nos souvenirs pour regretter, notre conscience pour critiquer, nos amis déprimés pour nous souvenir, nos dépressions pour nous soumettre, notre découragement pour devenir fatalistes, notre lassitude pour baisser les bras, notre faible vision pour leur abandonner notre avenir... ou bien alors nous avons notre courage, notre haine, notre combativité, notre passion, notre 17 octobre 2019, notre million d’espoirs réunis dans la rue, notre Liban pour relever la tête et combattre l’obscurantisme iranien et ses interprètes aounistes.

• Il n’y a plus de Constitution que dans les textes, et ceux-ci sont interprétés et déformés pour l’intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir par les armes et veulent le garder par la terreur. La Constitution ne sera plus le guide de nos vies citoyennes tant que l’iranisation du Liban se maintiendra.

• Il n’y a plus de justice que dans nos désirs. La justice est dans les juges et les juges sont dans le collimateur des guides suprêmes du Liban islamique chiite, ou dans les comptes en banque suisses enrobés du chocolat de la corruption, ou bien encore dans les lâchetés des alcôves du code pénal.

• Il n’y a plus de pouvoir législatif et d’Assemblée nationale que dans les armes des milices du 8 Mars. Il n’y aura plus d’élections, ou sinon que lorsque le 8 Mars se sera assuré d’avoir la majorité par l’intimidation ou l’élimination ou bien par une loi électorale adaptée à son projet du Liban démocratique à domination islamique.

• Il n’y a plus de lois autres que celles dictées par les apparitions télévisées de Nasrallah au cours desquelles chaque ordre conditionne les prochains slogans ou directives des aounistes et des berristes. Lorsque l’ayatollah Hassan Nasrallah met fin, en direct à la télévision, à « l’affaire » du port, cela signifie qu’on licencie le juge en charge pour le remplacer par la justice de la dictature du Hezbollah, celle dont le rôle est de l’innocenter contre toute logique. De même, lorsque l’ayatollah Hassan Nasrallah déclare que l’internationalisation est interdite, cela signifie que seule sa vision personnelle de l’internationalisation est permise : celle des guerres iraniennes en Syrie, en Irak, au Yémen (et au Liban en 2006), et celle de la soumission du peuple libanais à l’Iran.

• Il n’y a plus d’armée au service du peuple autre que dans la répression du peuple. L’armée n’a pas son mot à dire. Elle doit obéir, et le donneur d’ordre n’est pas le peuple « misérable ».

• Il n’y a plus de frontières que celles qui enrichissent le Hezbollah à nos dépens, rapportant au Hezbollah deux milliards de dollars par an, selon de nombreuses sources.

• Il n’y a plus de port ou d’aéroport que dans l’explosion du 4 août et dans le trafic de conteneurs dédouanés par la fiscalité du Hezbollah ou du trafic d’ammonium ou de captagon qui permettent à la milice iranienne de tenir la dragée haute à sa communauté avide des richesses mafieuses ou détournées.

• Il n’y a plus d’énergie électrique que dans l’énergie que mettent les aounistes (avec le club d’adhérents en premium du semi-président Bassil) à détourner les fonds sur de faux barrages ou à augmenter les pertes d’EDL à raison de deux milliards de dollars annuels.

• Il n’y a plus de président de la République autre que celui assuré par le pouvoir omnipotent de l’homme aux multiples sanctions américaines, ayant comme seul génie celui d’avoir épousé la bonne fille au bon moment. Le président actuel attend de pouvoir assurer la relève à son gendre, tel un empereur romain. Dès que les conditions seront assurées pour l’éligibilité de César Gibranus Bassilius (accord irano-américain sur sanctions Bassil, regain de popularité de Bassil par un matraquage médiatique offensif...), le président actuel jettera le peuple libanais en pâture au gendre pour six années supplémentaires de aounisme. La majorité parlementaire doit bien servir à quelque chose d’utile.

• Il n’y a plus d’accord de Taëf autre que celui passé au crible de l’occupant syrien pendant quinze années puis de l’occupant iranien depuis 2005.

• Il n’y a plus de révoltes de la faim et de manifestations de la misère autres que celles noyautées et réprimées par les voyous du tandem chiite ou par les déclencheurs d’hostilités semés par les services de renseignements, comme l’a avoué l’ancien ministre de l’Intérieur.

• Il n’y a plus de coupables présumés parmi les coupables évidents, et l’on emprisonne ou convoque les innocents pour tuer la vérité. Ne sont coupables que ceux qui ne sont pas satisfaits du régime actuel, les éternels mécontents malgré les réalisations financières, le système de santé prodigieux et les innovations techniques du système politique, solidement installé et cimenté par l’association de malfaiteurs du couple mafia-milices.

• Il n’y a presque plus rien, mais ce qui reste n’est pas rien. Il nous reste l’internationalisation de gré ou de force. L’application sous le chapitre VII des décisions de l’ONU (1559, 1680, 1701) et de la gestion du pays. Ce sera le Liban iranien pour de nombreuses années sombres ou bien le Liban onusien pour une période transitoire de rétablissement de l’autorité de l’État et de reconstruction de cet État dénaturé par le trio CPL-Amal-Hezbollah. Le Hezbollah réalisera plus tard qu’en internationalisant le sauvetage du Liban, nous l’aurons sauvé lui-même de ses démons. Nasrallah nous menace de guerre civile si nous faisons appel aux nations du monde. Il devra comprendre que nous ne craignons pas ses guerres et que nous saurons nous adapter à toutes les situations. C’est à lui de changer de vocation, c’est à lui de nous craindre, c’est à lui de comprendre que son salut et le nôtre se trouvent uniquement dans la neutralité du Liban, qui sous-tend le désarmement de toutes les milices.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Nous avons tout perdu.
Nous n’avons plus que nos voix pour crier, nos larmes pour pleurer, nos souvenirs pour regretter, notre conscience pour critiquer, nos amis déprimés pour nous souvenir, nos dépressions pour nous soumettre, notre découragement pour devenir fatalistes, notre lassitude pour baisser les bras, notre faible vision pour leur abandonner notre avenir... ou bien alors nous...

commentaires (2)

MALGRE CE DESESPOIR NOUS AVONS QUAND MEME UNE SATISFACTION DE TAILLE: NASROULLAH, SES FUSEES ET SON PATRON WALI FAKIH N'ARRIVE PAS A S'IMPOSER COMME IL LE VOUDRAIT, A SES ALLIES COMME A SES ADVERSAIRES. PAR ALLIES JE DIS AOUN, JOBRAN ET LEURS BRILLANTS CONSEILLERS

Gaby SIOUFI

14 h 04, le 26 février 2021

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Commentaires (2)

  • MALGRE CE DESESPOIR NOUS AVONS QUAND MEME UNE SATISFACTION DE TAILLE: NASROULLAH, SES FUSEES ET SON PATRON WALI FAKIH N'ARRIVE PAS A S'IMPOSER COMME IL LE VOUDRAIT, A SES ALLIES COMME A SES ADVERSAIRES. PAR ALLIES JE DIS AOUN, JOBRAN ET LEURS BRILLANTS CONSEILLERS

    Gaby SIOUFI

    14 h 04, le 26 février 2021

  • Bravo, vois avez tout dit. Il nous reste en effet le choix de nous battre mais cette fois sous l’egide de l’armee et de la souveraineté.

    Adib BASBOUS

    09 h 34, le 26 février 2021

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