
Walid Joumblatt. Photo ANI
Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a multiplié hier les signes de soutien au patriarche maronite, Béchara Raï, appelant à consacrer le principe de neutralité du Liban par rapport aux conflits des axes et insistant sur la nécessité de mettre en application l’accord de Taëf et à préserver la parité islamo-chrétienne qu’il a instaurée.
Ces positions, M. Joumblatt les a exprimées lors d’une rencontre tenue à distance et organisée hier par le rassemblement de Saydet el-Jabal, regroupant des figures hostiles au pouvoir en place, ainsi qu’au Hezbollah et aux projets régionaux de son sponsor iranien. Y ont notamment participé, outre le leader druze, Farès Souhaid, président du rassemblement de Saydet el-Jabal, Ahmad Fatfat, ancien député haririen de Denniyé, Antoine Andraos, ex-vice-président du courant du Futur, et Rami Rayès, conseiller du leader druze.
M. Joumblatt s’est opposé aux « propositions articulées autour de la tenue d’une Constituante, dans la mesure où elle viserait à faire chuter Taëf et la parité islamo-chrétienne, en vue de les remplacer par le système de partage par trois tiers (chrétien, sunnite et chiite) ». Et M. Joumblatt de réitérer (son) « attachement à Taëf dans toutes ses dispositions, dont certaines n’ont pas été mises en application, notamment l’abolition du confessionnalisme politique et le développement du système politique en vigueur afin d’instaurer l’égalité entre citoyens ».
Le Hezbollah avait proposé il y a quelques années la tenue d’une Constituante pour reconsidérer le système politique en vigueur, principalement axé sur la parité islamo-chrétienne. Dans une conférence de presse tenue le 10 janvier dernier, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, avait appelé pour sa part à « un dialogue national qui déboucherait sur un nouveau système politique à même de garantir la stabilité du pays (…) ».
Les propos de Walid Joumblatt interviennent au lendemain d’un entretien qu’il avait accordé lundi soir à la chaîne LBCI. Accusant, une fois de plus, l’axe de la Moumanaa de « ne pas respecter l’entité libanaise », le chef du PSP a déclaré : « Le patriarche (maronite) plaide pour la neutralité dans l’intérêt de l’entité libanaise, et non des chrétiens. » Mgr Raï « œuvre pour préserver cette entité », a-t-il souligné, ajoutant : « Nous ne voulons pas faire l’objet de marchandages entre l’Iran et les États-Unis. »
L’appui de Walid Joumblatt à Mgr Raï vient s’ajouter à celui que plusieurs personnalités hostiles au Hezbollah ont exprimé récemment, face aux critiques lancées contre Bkerké de la part du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et plusieurs autres figures gravitant dans son orbite. Dans son dernier discours, le 16 février, le numéro un du parti chiite avait assimilé l’appel du patriarche à une conférence internationale pour le Liban sous les auspices de l’ONU à une « déclaration de guerre ».
Pas de front d’opposition
Mais quel message le chef druze a-t-il voulu adresser en réitérant son soutien à Bkerké et en faisant un geste important en direction d’un rassemblement de farouches opposants au Hezbollah et fermes défenseurs de Bkerké ? « Walid Joumblatt a toujours retrouvé le patriarcat maronite à mi-chemin », rappelle un des participants à la rencontre avec le leader druze, sous couvert d’anonymat. Il s’empresse, toutefois, de préciser que la rencontre d’hier ne devrait pas être interprétée comme pavant la voie à la mise en place d’un front unifié d’opposition. « Elle pourrait, en revanche, constituer un pas en avant dans le cadre de la lutte contre les armes illégales (du Hezbollah) », précise un ancien député qui a participé à la rencontre d’hier. « C’est autour de ce point que s’articule la véritable bataille », explique-t-il, soulignant que Walid Joumblatt voudrait naturellement conserver sa marge de manœuvre politique. Il évite donc d’entrer en confrontation avec le Hezbollah. D’où ses réserves sur la résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité « qui prévoit notamment le désarmement des milices », dans une claire allusion au Hezbollah.
Il reste que les récentes prises de position du leader de Moukhtara donnent un élan à la rencontre élargie prévue demain (à 11h) à Bkerké, à l’initiative de Saydet el-Jabal, en signe de soutien au patriarche Raï. Une délégation des Forces libanaises est, en outre, attendue aujourd’hui au siège patriarcal dans le même but.
Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a multiplié hier les signes de soutien au patriarche maronite, Béchara Raï, appelant à consacrer le principe de neutralité du Liban par rapport aux conflits des axes et insistant sur la nécessité de mettre en application l’accord de Taëf et à préserver la parité islamo-chrétienne qu’il a instaurée. Ces positions, M....
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La girouette est de retour.
Citoyen
00 h 08, le 25 février 2021