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Économie - Justice

Plusieurs agents de change poursuivis pour blanchiment d’argent

Plusieurs agents de change poursuivis pour blanchiment d’argent

Une enseigne d'un agent de change à Jounieh. Photo P.H.B.

Le procureur financier Ali Ibrahim a affirmé avoir saisi la commission spéciale d’investigation (CSI aussi appelée Commission d’enquête spéciale) dans le cadre de poursuites visant plusieurs agents de change pour des faits relevant du crime de « blanchiment d’argent » et du délit de fraude. Selon l’Agence nationale d’information (ANI), le dossier sera ensuite renvoyé au premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour.

La CSI a été créée en 2001, en tant qu’autorité disposant notamment du pouvoir exclusif de lever le secret bancaire dans certains cas. En principe indépendante, elle est présidée par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. La saisine de cette instance par le procureur financier s’est déroulée selon les modalités fixées par le droit commun en matière de procédure pénale. Elle peut être effectuée quand le parquet a besoin de prendre certaines mesures conservatoires dans le cadre d’une enquête.

L’affaire remonte au printemps 2020, période à laquelle la dépréciation de la livre s’était radicalement accélérée et que plusieurs agents de change, dont des membres de leur syndicat, un responsable de la BDL et un banquier avaient également été auditionnés. Le dossier avait été par la suite transféré au premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, sans que les suites de la procédure ne soient clairement relayées depuis par les autorités.

Selon une source proche de l’affaire, la réouverture du dossier est due à un désaccord entre des agents, dont l’un d’eux a porté plainte pour des faits relevant du blanchiment d’argent, il y a deux semaines environ. L’examen du dossier a permis de relever des éléments permettant de soupçonner une partie des acteurs concernés de manipuler le taux dollar/livre sur le marché, en plein contexte de crise et de forte dépréciation de la monnaie nationale. Pour rappel, le gouverneur est visé pour des faits similaires dans le cadre d’une procédure menée par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban. Depuis le décrochage de la monnaie locale face au dollar, trois taux principaux coexistent actuellement au Liban (sans compter ceux utilisés pour les chèques) : le taux de change officiel (1 507,5 livres pour un dollar depuis 1997), celui utilisé pour le retrait des « dollars libanais », expression utilisée pour faire référence aux comptes en devises qui subissent des restrictions bancaires depuis l’automne 2019 (3 900 livres), et le taux du marché parallèle (plus de 9 300 livres hier). Certains changeurs sont accusés de jouer sur ces différents taux pour faire des profits.

Le procureur financier Ali Ibrahim a affirmé avoir saisi la commission spéciale d’investigation (CSI aussi appelée Commission d’enquête spéciale) dans le cadre de poursuites visant plusieurs agents de change pour des faits relevant du crime de « blanchiment d’argent » et du délit de fraude. Selon l’Agence nationale d’information (ANI), le dossier sera ensuite renvoyé...

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