Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Mon Covid, Lokman, Beyrouth et moi !

Il y a maintenant près de 10 jours que je suis malade. Le Covid variante anglaise m’a rendu visite et s’est installé en moi sans rien me demander. Il est futé, il a avancé, masqué sans faire grimper ma température, pour mieux brouiller les pistes. Et maintenant, il me squatte un peu partout, je le sens à travers les courbatures, le mal de dos, les picotements brûlants des yeux, la fatigue immense et cette toux très sèche et fréquente qui me secoue le corps et me fait comprendre que le squatteur covidien a choisi mes poumons comme résidence principale.

Dans ces moments de détresse morale et physique, la nostalgie se met en branle et fait dérouler le film de nos images et événements importants. En premier, j’ai pensé à ma petite famille en France et à ma fratrie au Liban. Ma deuxième pensée allait à Lokman Slim, assassiné lâchement au Sud-Liban.

La faute de Lokman c’est sa plume, son patriotisme et sa lutte pour un Liban uni et démocratique. La suite, ce sont des clichés qui s’emmêlent, il y a le visage doux de ma mère et celui de mon petit frère Mounzer, mort à l’âge de deux ans. Vient ensuite la photo du port de Beyrouth en flammes, Beyrouth défigurée par la déflagration du siècle et enfin d’autres photos se succèdent ; elles sont attristantes et insupportables et concernent le désastre collectif que vivent les Libanais, les Palestiniens et d’autres peuples martyrs.

Par deux fois, la mort n’a pas voulu de moi. Je suis un chanceux comme beaucoup de Libanais. La mort ne m’aime pas, moi non plus. Alors Covid ou pas, la vie continue !

Architecte

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il y a maintenant près de 10 jours que je suis malade. Le Covid variante anglaise m’a rendu visite et s’est installé en moi sans rien me demander. Il est futé, il a avancé, masqué sans faire grimper ma température, pour mieux brouiller les pistes. Et maintenant, il me squatte un peu partout, je le sens à travers les courbatures, le mal de dos, les picotements brûlants des yeux, la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut