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Société - Coronavirus

La campagne de vaccination lancée à travers le Liban

"Les doses qui nous parviendront cette année sont suffisantes pour vacciner 50% des citoyens, tandis que le reste sera vacciné l'année prochaine", annonce le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf.

La campagne de vaccination lancée à travers le Liban

Un femme recevant le vaccin de Pfizer/BioNTech le 14 février 2021 à l'hôpital Saint Georges de Beyrouth. Photo REUTERS/Aziz Taher

La campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a débuté dimanche à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, s'est poursuivie lundi dans une dizaine d'hôpitaux à travers le Liban, selon les correspondants de l'Orient-Le Jour et les médias locaux. 

La vaccination a été entamée alors que le pays a dépassé la barre des 4.000 morts dues au Covid-19, avec 44 décès enregistrés au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel du ministère de la Santé, publié dans la soirée. 1.739 ont, elles, été déclarées, portant à 340.861 le nombre total de personnes ayant contracté le virus depuis février 2020, parmi lesquelles 4.037 sont décédées et 245.121 guéries.

Les membres du personnel médical sont les premiers à recevoir le vaccin, selon une liste établie par le ministère de la Santé. Ainsi, à l'Hôtel-Dieu de Beyrouth, où les premiers vaccins ont été administrés ce matin, 196 membres du personnel médical devraient recevoir leur injection dans la journée.

Au Liban-Sud, six-cent vaccins ont été répartis dans les villes de Saïda et Nabatiyeh, d'abord à l'hôpital gouvernemental de Saïda, puis à l'hôpital gouvernemental Nabih Berry à Nabatiyeh, où le processus de vaccination a commencé à 10h30 ce matin, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. A l'hôpital gouvernemental de Saïda, Abdel Rahman al-Bizri, président de la commission chargée des préparatifs du vaccin anti-Covid-19, a supervisé le processus de vaccination dans la ville, au moment où 36 personnes réparties dans trois salles différentes se faisaient administrer le vaccin. "Cette journée est historique et cruciale pour faire face à l'épidémie de coronavirus dans le sud", a déclaré M. Bizri, soulignant toutefois que "la vaccination a commencé de manière limitée pour plusieurs membres du secteur sanitaire à ce stade et devrait être intensifiée demain et après-demain". "Le processus de vaccination des personnes de plus de 75 ans, puis des personnes de mois de 75 ans, se déroulera successivement", a-t-il ajouté en espérant que "davantage de nouveaux centres agréés seront ouverts."
"Nous avons reçu quelque 300 vaccins qui seront administrés entre aujourd'hui et demain aux personnels de santé de l'hôpital gouvernemental et des hôpitaux privés de Saïda", a de son côté déclaré à l'OLJ le directeur de l'établissement, Ahmad el-Samadi.

Un patient recevant le vaccin à l'hôpital Dar el-Amal dans la Békaa. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah.

A l'hôpital universitaire de Jbeil (Mont-Liban), les premières doses ont également été livrées et la vaccination devrait débuter sous peu. La campagne de vaccination a également démarré à l'hôpital de Aïn Wzain dans le Chouf, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Dans ce cadre, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan, qui a lui-même vacciné plusieurs personnes la veille à l'occasion de la journée de lancement de la campagne, poursuivait pour sa part sa tournée dans les différents centres de vaccination. Au programme : l'hôpital universitaire Dar el-Amal  à Baalbeck dans la Békaa, puis l'hôpital gouvernemental de Zahlé, avant de terminer sa tournée à l'hôpital gouvernemental de Baabda. "Nous allons administrer des vaccins chaque semaine du lundi jusqu'au vendredi", a indiqué une source de l'hôpital Dar el-Amal à L'OLJ. "Les personnes qui recevront le vaccin doivent être inscrites sur la plateforme du ministère de la Santé et l'hôpital Dar el-Amal peut administrer 198 vaccins par jour", a-t-elle ajouté. A l'hôpital de Baabda, Hamad Hassan a salué les hôpitaux publics qui, selon lui, sont "très bien préparés" pour assurer le bon déroulement de la campagne. Il a précisé que le Mont-Liban avait enregistré le taux d'inscription le plus élevé sur la plateforme de vaccination et regretté la grande disparité sur ce plan entre les différentes régions. 

Selon lui, le nombre de personnes qui se sont enregistrées sur la plateforme de vaccination du ministère est d'environ 600.000, un chiffre insuffisant par rapport à la population de six millions d'habitants. Le ministre sortant de la Santé a toutefois souligné au micro de la MTV depuis Baalbeck qu'une hausse encourageante des inscriptions avait été constatée ces deux derniers jours sur fond de lancement de la campagne, avec 36.000 nouvelles personnes enregistrées samedi, le jour de l'arrivée des premières doses à l'aéroport de Beyrouth et 56.000 nouvelles personnes inscrites sur la plateforme pour la seule journée de dimanche. Rappelant que "la bataille contre la pandémie n'est pas terminée", il a insisté sur l'importance de continuer à respecter les normes de prévention sanitaire.

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L'hôpital gouvernemental de Tripoli a pour sa part reçu un premier arrivage de 600 doses, selon l'Ani. "La campagne de vaccination a commencé, avec l'inoculation du personnel médical et des personnes âgées ont commencé à venir à l'hôpital se faire administrer le vaccin", a annoncé le directeur de l'établissement, Nasser Adra, appelant les Tripolitains à "s'enregistrer rapidement" sur la plateforme d'inscription. "Il n'y a qu'avec le vaccin que nous pourrons sortir de la pandémie", a-t-il déclaré. 

"Vacciner 50 % des Libanais en 2020"

Lors d'une conférence de presse, le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a appelé les Libanais à se faire vacciner en masse et à ne pas accorder de crédit aux rumeurs sur de possibles effets secondaires des vaccins. "Les doses qui nous parviendront cette année sont suffisantes pour vacciner 50% des citoyens, tandis que le reste sera vacciné l'année prochaine", a-t-il annoncé. "Il est absolument nécessaire d'administrer le vaccin dès que possible pour obtenir une immunité communautaire supérieure à 80% et réduire le nombre de patients, de complications et de décès", a ajouté M. Abou Charaf. "Il n'y a pas de traitement pour le coronavirus et le vaccin est la seule option".

"Le retard dans l'administration des vaccins peut conduire à de nouvelles mutations du virus sur lesquelles le vaccin n'aurait pas d'efficacité", a averti M. Abou Charaf. Et d'ajouter : "Nous appelons l'État à prendre des mesures qui permettent d'importer davantage de doses et de les rendre disponibles sur le marché conformément aux normes mondialement approuvées", a-t-il poursuivi. M. Abou Charaf a appelé les média à "faire preuve de prudence face à ceux qui se disent spécialistes mais n'ont pas publié dans des revues fiables à ce sujet et à publier des informations sur les vaccins qui viennent uniquement de spécialistes membres de l'Ordre des médecins et du comité scientifique". Il a salué le rôle positif des média qui ont donné la parole aux experts s'exprimant sur le coronavirus. Mais il a déploré que "certains ont au contraire profité des réseaux sociaux pour inciter les citoyens à ne pas recevoir le vaccin, se faisant passer pour des médecins ou des chercheurs, avec des arguments fondés sur des informations non scientifiques et partielles".

Le Liban avait reçu samedi ses 28.500 premières doses du vaccin anti-Covid-19 développé par Pfizer/BioNTech. Pendant la première phase de la campagne de vaccination, le personnel médical et les personnes âgées de plus de 75 ans doivent être vaccinés. Le vaccin était très attendu dans l'espoir de freiner la propagation galopante du virus. Il sera administré gratuitement, aussi bien aux Libanais qu'aux ressortissants étrangers. Des doses du vaccin britannique AstraZeneca/Oxford et du russe Spoutnik V devraient également être réceptionnées dans les prochaines semaines.

Vendredi soir, la Banque mondiale (BM) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ont signé un accord de partenariat, qui courra jusqu'en décembre 2021 aux fins de superviser de manière indépendante la campagne de vaccination au Liban. C'est la BM qui finance l'importation de vaccins. Cette initiative de contrôle international a été prise alors que les autorités libanaises ont perdu la confiance d'une grande partie des Libanais, qui craignent que la campagne ne soit soumise au clientélisme, largement répandu.

Le Liban a entamé lundi son déconfinement progressif, après trois semaines de bouclage strict. Dans ce cadre, le couvre-feu total reste en vigueur, mais certains secteurs ont pu rouvrir leurs portes, notamment les magasins d'alimentation et les banques. Ce déconfinement progressif s'étendra sur quatre phases de deux semaines chacune, alors que les statistiques de contamination ne semblent pas vraiment baisser.

La campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a débuté dimanche à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, s'est poursuivie lundi dans une dizaine d'hôpitaux à travers le Liban, selon les correspondants de l'Orient-Le Jour et les médias locaux. La vaccination a été entamée alors que le pays a dépassé la barre des 4.000 morts dues au Covid-19, avec 44 décès enregistrés au...

commentaires (1)

Wow , quelle performance, Liban pays de rêve , à la pointe !

LeRougeEtLeNoir

16 h 56, le 15 février 2021

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Commentaires (1)

  • Wow , quelle performance, Liban pays de rêve , à la pointe !

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 56, le 15 février 2021

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