Diab : Le Liban passe du stade de la peur à celui de la protection par la vaccination

Le Premier ministre libanais sortant Hassan Diab a lancé dimanche depuis le Grand Sérail la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19, quelques heures après l'administration des premières doses en matinée au corps soignant et aux personnes âgées, au lendemain de la réception d'une première cargaison de 28.500 vaccins Pfizer-BioNTech.

Lors d'une cérémonie qui s'est tenue au siège de la présidence du Conseil en présence de plusieurs responsables libanais et de la communauté internationale, M. Diab s'est félicité des efforts déployés par son cabinet pour lutter contre la pandémie, appelant la population à se faire vacciner sans plus tarder. 

"Nous sommes à un moment charnière dans cette confrontation féroce avec l'épidémie de coronavirus qui décime l'humanité. Aujourd'hui, le Liban passe du stade de la peur à celui de la protection par la vaccination, protégeant ainsi notre société et notre nation, en prévision d'un retour progressif à la normale", a affirmé M. Diab, dans son discours.

"Aujourd'hui, nous lançons la campagne nationale de vaccination contre la pandémie de coronavirus, avec des vaccins de haute qualité, efficaces et fiables. Cela nous permettra de lever progressivement les restrictions imposées (...) et de rétablir ainsi le cycle de la vie dans plusieurs secteurs, une fois atteinte l'immunité collective souhaitée", a-t-il assuré, selon un communiqué de son bureau de presse. "Bien sûr, chacun d'entre nous souhaite recevoir le vaccin dans un premier temps, mais la priorité doit être accordée à des catégories spécifiques en termes de protection. Voilà pourquoi j'invite tous les citoyens à s'inscrire sur la plate-forme et à attendre leur tour pour se faire vacciner selon le calendrier fixé par le comité de vaccination", a encore plaidé M. Diab. "Le cycle de vaccination commence aujourd'hui, et nous espérons atteindre une protection communautaire adéquate afin de pouvoir progressivement retourner à la normale au Liban dès que possible", a conclu le Premier ministre sortant.

Mahmoud Hassoun, chef de l'unité des soins intensifs à l'hôpital Rafic Hariri, principal établissement public mobilisé dans la lutte contre le coronavirus, est devenu ce matin le premier Libanais à recevoir le vaccin Pfizer/BioNTech. Une opération à laquelle a assisté M. Diab et plusieurs responsables du pays.

Pendant la première phase de la campagne, le personnel médical et les personnes âgées de plus de 75 ans doivent être vaccinés. Le vaccin était très attendu dans l'espoir de freiner la propagation galopante du virus. La distribution généralisée devrait commencer à partir de lundi et le vaccin sera administré gratuitement, aussi bien aux Libanais qu'aux ressortissants étrangers. Des doses du vaccin britannique AstraZeneca/Oxford et du russe Spoutnik V devraient également être réceptionnées dans les prochaines semaines.

Vendredi soir, la Banque mondiale (BM) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ont signé un accord de partenariat, qui courra jusqu'en décembre 2021 aux fins de superviser de manière indépendante la campagne de vaccination au Liban. C'est la BM qui finance l'importation de vaccins. Cette initiative de contrôle international a été prise alors que les autorités libanaises ont perdu la confiance d'une grande partie des Libanais, qui craignent que la campagne de vaccination ne soit soumise au clientélisme, largement répandu. 

Le Liban a entamé lundi son déconfinement progressif, après trois semaines de bouclage strict. Dans ce cadre, le couvre-feu total reste en vigueur, mais certains secteurs ont pu rouvrir leurs portes, notamment les magasins d'alimentation et les banques. Ce déconfinement progressif s'étendra sur quatre phases de deux semaines chacune, alors que les statistiques de contamination ne semblent pas vraiment baisser.