
Le vice-Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani, au palais de Baabda, le 9 février 2021. Photo Dalati et Nohra
Le vice-Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani, a appelé mardi les responsables libanais à mettre leurs "intérêts individuels" de côté pour assurer la formation rapide d'un nouveau gouvernement, espérant que la solution à la crise gouvernementale puisse être trouvée "à Beyrouth". Le haut responsable qatari a fait ces déclarations à l'issue d'une réunion, au palais de Baabda, avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, lors d'une visite officielle d'une journée au Liban.
"Nous espérons que toutes les parties libanaises formeront le plus rapidement possible un gouvernement qui sert les intérêts du peuple", a déclaré le cheikh Al-Thani, soulignant qu'il s'agissait d'une "affaire interne" au Liban. Il a précisé être venu à Beyrouth pour "apporter le soutien du Qatar et encourager tous les protagonistes à faire passer l'intérêt national avant leurs intérêts particuliers" pour ce qui est de la formation du cabinet. Doha entretient "de bonnes relations avec toutes les parties", a-t-il souligné. "Nous ne voulons pas que l'initiative française saute", a-t-il ajouté, appelant à ce que "les efforts internationaux se poursuivent" pour que le cabinet soit mis sur pied. "Il n'y a actuellement pas d'initiative lancée pour une réunion des différents acteurs libanais à Doha, en espérant que la solution soit trouvée à Beyrouth", a-t-il poursuivi. Et d'affirmer que tout programme d'aide économique qui pourrait être apporté au Liban est conditionné par la formation du cabinet.
Le vice-Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani, reçu par le président libanais, Michel Aoun, au palais de Baabda, le 9 février 2021. Photo Dalati et Nohra
Comme l'a rappelé le vice-Premier ministre qatari, Doha a offert, après la double explosion du port de Beyrouth, plusieurs centaines de bourses d'étude universitaires à des étudiants libanais de l'Université américaine de Beyrouth, contribué à la reconstruction de l'hôpital gouvernemental de la Quarantaine, à la rénovation d'écoles et de bâtiments universitaires et envoyé, via un pont aérien, des aides alimentaires et sanitaires. Le Qatar avait également envoyé deux hôpitaux de campagne pour aider à lutter contre la crise sanitaire mais, plusieurs mois après leur arrivée à Beyrouth, ces infrastructures n'ont toujours pas été installées.
"Facilités" pour les Libanais au Qatar
De son côté, le président libanais a remercié le Qatar pour sa solidarité et son soutien, notamment pour les aides envoyées après la double explosion du 4 août "qui ont été mises à disposition des Libanais sinistrés". Il a également salué "les facilités" et les opportunités d'emploi offertes aux nombreux Libanais résidant au Qatar.
Le cheikh a ensuite été reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry. Les deux hommes ont évoqué "les derniers développements de la situation au Liban et les relations bilatérales" entre leurs deux pays et ont insisté sur l'importance de la formation "la plus rapide possible" d'un gouvernement, selon un communiqué de Aïn el-Tiné. Le vice-Premier ministre qatari s'est ensuite entretenu avec le Premier ministre sortant, Hassane Diab, sur "les efforts déployés sur la scène libanaise pour former un gouvernement et les efforts du Qatar visant à encourager" les différentes parties à "accélérer" ce processus, selon un communiqué publié par le Grand sérail. A son arrivée à Beyrouth, le responsable qatari avait été reçu par le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé."Pas de concession" sur les prérogatives présidentielles
Le Liban est sans gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassane Diab, le 10 août 2020, dans la foulée des explosions meurtrières du port de Beyrouth. Saad Hariri a été nommé Premier ministre le 22 octobre mais, en raison de profondes divergences l'opposant au chef de l'Etat sur la forme de la future équipe ministérielle, la distribution des portefeuilles et la nomination des ministres, la situation est au point mort. Dans un contexte de surenchères médiatiques entre les deux responsables et leur formation politique respective, le Courant patriotique libre et le courant du Futur, ils ne se sont plus entretenus depuis le 23 décembre dernier.
Plus tôt dans la journée, Baabda a publié un nouveau communiqué dans lequel il souligne que le président ne peut "faire de concessions" au niveau de ses prérogatives constitutionnelles concernant la formation du cabinet et qu'il ne cherche en aucun cas à obtenir le tiers de blocage.
Le nouveau gouvernement est attendu afin d'entreprendre les nombreuses réformes attendues par la communauté internationale et qui doivent permettre de débloquer de nombreuses aides, alors que le pays connaît une crise économique et financière sans précédent, qui a poussé la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.
Alors que les citoyens des pays arabes affluaient par millier au Liban pour profiter de son ouverture au monde et s’en inspirer, il débarquent maintenant pour donner à ses responsables politiques des leçons de civilité , de bienséance et de responsabilité quant au sort de leur pays. Ils méritent toute la honte du monde d’avoir transformer ce pays en atelier de la mort pendant que les pays voisins excellent dans les recherches scientifiques et futuristes pour remplacer leur chameaux par des fusées spatiales et leurs désert en oasis du savoir et de la prospérité. Pendant ce temps notre pauvre Liban est transformé en désert culturel où l’obscurantisme a remplacé la lumière et les missiles et explosifs gorgent ses sous sols prêts à le souffler à tout moment pour le rayer de la carte du monde. Grâce à ses traitres qui continuent de se comporter en dictateurs et à cause de ce peuple qui tarde à se lever et à réagir comme un seul homme pour les anéantir.
13 h 35, le 10 février 2021