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Lifestyle - Eurovision

Quand le Libanais Ali déclame son amour pour Paris

Pour le concours de l’Eurovision, l’artiste a défendu sa chanson « Paris me dit », une ode à cette ville qui l’a « libéré », confie-t-il à « L’Orient-Le-Jour ».

Quand le Libanais Ali déclame son amour pour Paris

Le titre « Paris me dit » est actuellement disponible en streaming sur la plateforme Anghami. Photo Jules Faure

Si on lui avait dit il y a quelques mois qu’il serait candidat pour représenter la France au concours de l’Eurovision, Ali Zalzali n’y aurait certainement pas cru. Toujours est-il que le chanteur libanais a failli tomber dans les pommes en découvrant que son titre Paris me dit, yalla ya helo ! figurait parmi les 12 chansons en lice pour le concours.

Le 30 janvier, il s’est produit lors de l’émission, Eurovision France, c’est vous qui décidez !, diffusée en prime time sur France 2. Une émission au cours de laquelle le public et un jury de professionnels ont pu départager les 12 candidats. Si son titre n’a pas été sélectionné, l’artiste assure avoir vécu une expérience inoubliable, lui qui n’était pas vraiment destiné à une carrière dans la musique.

« Je suis né et j’ai grandi à Beyrouth, raconte Ali, depuis Paris, à L’Orient-Le Jour. Je me rappelle avoir grandi durant une période assez compliquée au Liban, et cela m’a sûrement affecté.

Comme le fait qu’on décourage les enfants de faire une carrière dans le domaine artistique en les poussant vers des métiers plus sûrs comme avocat ou médecin. J’ai tout de même décidé de suivre mes rêves et mon propre chemin. » Il y a 8 ans, ce jeune homme diplômé du Lycée français de Verdun et de l’Alba a quitté le Liban pour s’installer à Milan où il a obtenu un master en architecture d’intérieur. Mais l’éducation, pour lui, n’était qu’un tremplin pour sortir du bercail sans trop inquiéter ses parents. « Je n’avais jamais pris de cours de chant avant, explique-t-il. Je ne chantais qu’avec les potes. Mais je savais que j’avais un projet de musique que je devais concrétiser un jour. Moi qui ai toujours trouvé refuge dans le chant et les arts, je n’avais en fait jamais eu le courage d’avancer dans cette direction. Il m’aura fallu 29 ans… »

Quand il rencontre le groupe Hyphen Hyphen, primé aux Victoires de la musique, grâce à des amis communs, ce grand fan de comédies musicales touche le groupe par son histoire et son parcours personnel. « On a décidé de raconter mon histoire en musique, et c’est comme ça que Paris me dit est né. D’un tout petit projet, nous avons fait un énorme rêve. Ce titre qui parle de surmonter les obstacles de la vie, entre autres la guerre et la société, avait besoin d’une scène, d’un grand public. L’Eurovision semblait être la plateforme idéale, et être retenu parmi 700 candidats a constitué une énorme surprise. » « Mais j’avais ce sentiment intérieur que ça allait marcher. J’avais foi en ma bonne étoile », poursuit le chanteur qui déclare son optimisme dans sa chanson en scandant : « J’ai vu la fête parmi les bombes, mon cœur sourire en une seconde, la vie m’appelle ici et là-bas. »

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Peu habitué à se produire sur une scène, ce chanteur, fan de Machrou’ Leila et d’Adonis, doit sa confiance en lui-même à Paris, la ville à laquelle il a dédié son poème. Sur le clip de la chanson, drapé de blanc, il s’évade dans les rues de la capitale parisienne enneigée dans un taxi beyrouthin. « À l’école, je tremblais comme une feuille quand on me demandait de réciter un poème, confie Ali. J’avais peur du regard des gens, peur d’être jugé. Mais Paris m’a libéré. J’aurais tellement aimé que mon pays natal ait pu m’offrir cela. »

Contraint de vivre son homosexualité dans la plus grande discrétion au pays du Cèdre, un pays qui n’a pas encore brisé les tabous en matière de tolérance, Ali s’est permis d’être enfin lui-même dès son arrivée en France. « Qu’est-ce que les gens vont dire ? Les voisins ? La famille ? Tellement de questions qu’on se pose au Liban, se souvient-il. Ce qu’ils en pensent aujourd’hui ? Je n’en sais rien. » « S’il y a bien une leçon que j’ai apprise, c’est que cela n’a aucune importance. Il faut être honnête avec soi-même et le monde suivra », affirme celui qui refuse toutefois d’être labellisé ou de jouer la carte de la différence pour se démarquer. « Je préfère qu’on juge l’artiste sur son art et non pas sur qui il est », assure-t-il, à l’heure où le concours de l’Eurovision avait médiatisé des candidats de la communauté LGBT comme Conchita Wurst en 2014 ou Bilal Hassani, qui avait représenté la France sans succès en 2019.

Malgré sa défaite, Ali Zalzali affirme que l’aventure, pour lui, ne fait que commencer. « L’Eurovision est un concours très imprévisible, et c’est une question de préférences musicales. Mais je suis très content pour Barbara Pravi qui représentera la France cette année. Les Français vont certainement se reconnaître dans ce choix. » Et d’ajouter : « Moi, j’avais juste envie de chanter. Il fallait que tout cela sorte d’une manière ou d’une autre. Mais maintenant, je commence à maîtriser ma voix et j’écris beaucoup de chansons. Je m’intéresse également à des choses différentes. » Faire de la peinture, travailler dans la mode et lancer une collection de prêt-à-porter : autant de projets qui occupent Ali en ce moment. Sans ambages, il affirme : « J’aimerais rester versatile. Car n’est-ce pas très libanais de vouloir toucher à tout ? »

Si on lui avait dit il y a quelques mois qu’il serait candidat pour représenter la France au concours de l’Eurovision, Ali Zalzali n’y aurait certainement pas cru. Toujours est-il que le chanteur libanais a failli tomber dans les pommes en découvrant que son titre Paris me dit, yalla ya helo ! figurait parmi les 12 chansons en lice pour le concours. Le 30 janvier, il s’est produit lors...

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