Des échauffourées ont opposé lundi en milieu de journée les forces anti-émeute et des militants rassemblés devant le siège du tribunal militaire de Beyrouth pour réclamer la libération de militants du Liban-Nord et de la Békaa récemment arrêtés, rapporte notre correspondant sur place Mohammad Yassine. Plusieurs personnes, dont au moins trois femmes, ont été légèrement blessées, mais les affrontements se sont rapidement terminés. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les manifestants avaient bloqué le passage dans ce secteur proche du Musée national. Les heurts avaient commencé quand quelques manifestants avaient jeté des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont répliqué en tentant de disperser le rassemblement, notamment à coups de bâton.
Scandant "liberté" et "révolution", une centaine de manifestants s'étaient rassemblés devant le siège du tribunal militaire, dénonçant "le pouvoir corrompu qui procède à des arrestations arbitraires" et répétant "A bas l'État policier". Les protestataires ont demandé la libération des "révolutionnaires arrêtés injustement". "Vous ne nous ferez pas peur, vous ne nous effrayerez pas, vous ne musellerez pas des hommes libres", ont-ils scandé, d'après le site Sawrat.com, qui suit les activités du mouvement de contestation. Après la manifestation, les protestataires ont dressé des tentes devant le tribunal militaire.
Tripoli avait été secouée fin janvier par des manifestations contre la situation socio-économique, aggravée par le confinement total, qui avaient dégénéré en affrontements entre contestataires et forces de l'ordre, faisant un mort et plusieurs centaines de blessés. Par la suite, les autorités ont procédé à une série d’arrestations parmi les militants qui ont pris part à ces manifestations. Selon certains activistes, au moins une trentaine de personnes, en majeure partie de Tripoli et de la Békaa, ont été entendues par les services de sécurité dans ce cadre. Certains auraient été arrêtés de façon musclée par les services de renseignement, tandis que d’autres ont disparu des radars pendant plusieurs jours. La plupart des militants convoqués par les autorités n’étaient pas accompagnés d’un avocat, contrairement aux dispositions de l’article 47 du code de procédure pénale.
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