Plus de soixante décès au premier jour du déconfinement progressif

Au premier jour du déconfinement progressif du pays, le Liban a enregistré 61 décès et 2.063 nouveaux cas de contamination au coronavirus au cours des dernières 24h, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé publié lundi soir. Le nombre en baisse apparente de nouvelles contaminations par rapport aux derniers jours est dû à un faible nombre de tests de dépistage effectués au cours des derniers jours, de nombreux laboratoires étant fermés pendant le week-end.

Avec ces statistiques, le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours s'élève à 22 %. Au total, 321.980 personnes ont contracté le virus depuis février 2020, au nombre desquelles 3.677 sont décédées et 211.876 guéries. Parmi les cas toujours actifs, 2.254 personnes sont hospitalisées, dont 906 en soins intensifs.

Depuis le 14 janvier, le Liban est strictement confiné pour tenter d'enrayer la propagation du virus, alors que le secteur hospitalier est saturé et au bord de l'effondrement. Le confinement strict du pays a toutefois pris fin dimanche soir et la réouverture du pays se fera graduellement, en quatre étapes de deux semaines chacune. Depuis ce matin, supermarchés, supérettes et épiceries peuvent rouvrir leurs portes, tout comme les banques, mais les personnes souhaitant s'y rendre devront se munir d'une autorisation, le couvre-feu total restant en vigueur. 

S'opposant à la décision de garder les commerces fermés pendant plusieurs semaines encore, des associations de commerçants de plusieurs régions ont appelé à amender la progression du déconfinement afin de permettre une réouverture anticipée. Des commerçants ont manifesté lundi leur mécontentement à Saïda, Tyr (Liban-sud) et dans la Békaa et réclamé l'autorisation d'ouvrir leurs boutiques.

Le conseiller du ministre libanais sortant de la Santé, Mohammad Haïdar a par ailleurs appelé les citoyens à respecter les consignes prévues dans le cadre de l'allégement du confinement à partir de lundi. "Nous demandons aux gens de respecter les procédures pour le bon fonctionnement de ces mesures et de ne pas tenter de ruser avec la loi", a-t-il dit lors d'un entretien sur la chaîne libanaise LBCI.

Crainte d'une "nouvelle vague"
M. Haïdar, a par ailleurs confirmé que le premier lot de vaccins développés par Pfizer/BioNTech arrivera au Liban "en fin de semaine ou au début de la semaine prochaine", comme cela était prévu. Des doses du vaccin russe Spoutnik V et de celui développé par AstraZeneca sont également attendues au cours des prochaines semaines. Le Liban doit lancer d'ici une semaine sa campagne de vaccination. La priorité est donnée au personnel soignant et aux personnes âgées de plus de 75 ans, Libanais et ressortissants étrangers confondus. Les autorités sanitaires visent une immunisation collective de 80 % d'ici douze mois. Les Libanais sont invités à s'inscrire sur la plateforme en ligne prévue à cet effet.

Le président de la commission parlementaire de la santé, Assem Araji, a pour sa part exprimé lundi sa crainte que le pays ne connaisse rapidement une nouvelle vague du virus, notamment à cause de la présence du variant anglais qui se propage rapidement. Reconnaissant dans un entretien accordé sur les ondes de la "Voix de tout le Liban" que le Liban "ne dispose pas de suffisamment de laboratoires pour déterminer la prévalence de la souche" britannique, il a appelé les citoyens à continuer à respecter les mesures préventives et à adhérer au couvre-feu pour éviter cette nouvelle vague.