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Société - Covid-19 au Liban

Soixante-trois nouveaux décès en 24h

"Le Liban est à la quatrième position au niveau mondial pour ce qui est de la propagation du virus", déplore le ministre sortant de la Santé.

Soixante-trois nouveaux décès en 24h

Des soignants en combinaison de protection aux soins intensifs de l'unité Covid de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, le 21 janvier 2021. Photo REUTERS/Emilie Madi

Au cours des dernières 24 heures, le Liban a enregistré 63 décès et 2020 cas de coronavirus, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 22 %. A ce jour, 303.072 personnes ont donc contracté le virus depuis février 2020, au nombre desquelles 3.145 sont décédées et 183.263 guéries. Parmi les cas toujours actifs, 2.418 personnes sont hospitalisées, dont 960 en soins intensifs.

La baisse apparente du nombre de cas quotidiens ne signifie pas pour autant que la progression de la pandémie ralentit, malgré le confinement strict en place, mais serait plutôt liée à la réduction du nombre de tests PCR effectués durant le week-end, de nombreux laboratoires étant fermés.

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Depuis le 14 janvier et jusqu'au 8 février au moins, le Liban est strictement confiné pour tenter d'enrayer la propagation du virus, alors que le secteur hospitalier est saturé et au bord de l'effondrement, dans un pays miné par de graves crises socio-économiques. Ce bouclage, l'un des plus durs du monde, suscite la grogne populaire, particulièrement à Tripoli, dans le Nord, où de violentes manifestations ont fait un mort et plus de 300 blessés au cours des derniers jours.

"Déconfinement progressif"

Dans un entretien donné dimanche soir sur la chaîne al-Jadeed, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a insisté sur l'importance de respecter les mesures sanitaires au cours de cette troisième semaine de confinement renforcé "afin que nous puissions commencer à mettre en place un plan sérieux de déconfinement". "Le Liban est à la quatrième position au niveau mondial pour ce qui est de la propagation du virus", a-t-il déploré. Mais selon lui, si les mesures en vigueur sont respectées, "la propagation du virus pourra commencer à être contrôlée lors des deux prochaines semaines. En ce qui concerne la vaccination, M. Hassan a indiqué que 174.000 personnes s'étaient jusqu'à présent inscrites sur la plateforme mise sur pied à cet effet pour les personnes souhaitant se faire inoculer.

Le directeur de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a de son côté estimé que la situation sanitaire "qui se dégradait rapidement" depuis les fêtes avait pu "être stabilisée" grâce au confinement, bien que la transmission communautaire reste élevée et la capacité des hôpitaux "limitée". "Idéalement, un confinement plus long devrait permettre d'améliorer notre situation. Mais cela serait-il accepté par le public ? L'alternative évidente à une extension du bouclage est donc un déconfinement progressif", a-t-il préconisé, soulignant toutefois que la présence du variant britannique "compliquait la situation". "Un allègement incontrôlé des mesures sanitaires risque de gâcher toutes les avancées enregistrées grâce au confinement", a-t-il mis en garde. 

Immunité collective

Samedi, le ministre Hassan avait estimé que les premiers indicateurs du bouclage étaient "prometteurs". Sur le plan de la vaccination, il avait annoncé que le président de la République Michel Aoun, le président de la Chambre Nabih Berry, et le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab seront vaccinés en premier "pour encourager" les citoyens à le faire, alors que le premier arrivage de vaccins Pfizer/BioNTech est prévu d'ici deux semaines. Cette annonce a suscité l'ironie, voire la colère de nombreux Libanais qui fustigent la classe dirigeante qu'ils accusent de corruption et d'incompétence. Hamad Hassan avait également annoncé qu'un premier arrivage de vaccins AstraZeneca est prévu au cours de la dernière semaine de février, dans le cadre de la coopération avec la plateforme Covax de l'OMS, qui garantit l'accès aux vaccins aux pays qui s'y sont enregistrés. Le ministre n'a pas précisé combien de doses seraient envoyées, sur les 2,73 millions qui doivent parvenir via cette plateforme. Ces lots viendront s'ajouter à ceux commandés par l'Etat à Pfizer. Les autorités visent un taux d'immunité collective de 80 % d'ici un an et le vaccin sera gratuit et non-obligatoire. 

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Mais la présidente de la commission nationale chargée de la lutte contre la pandémie, Petra Khoury, a souligné lundi qu'en raison de la propagation plus rapide du variant britannique du virus, l'immunité collective risquait d'être plus difficile à atteindre. "Le taux de contagion du variant B117 est 40 à 80 % plus élevé" que celui du virus initial, ce qui signifie qu'une immunité de 80 à 85% de la population serait nécessaire pour arrêter la propagation, au lieu de 70 % avec la version originale du coronavirus, a twitté Mme Khoury. Elle a précisé que ce seuil d'immunité devait inclure les enfants, alors qu'aucun des vaccins actuellement approuvé de par le monde n'est autorisé pour les personnes de moins de 16 ans. Elle souligne qu'en vaccinant 100% de la population adulte du pays, l'immunité collective n'atteindrait donc que 77%, dans l'attente de données de la part des sociétés produisant les vaccins concernant l'inoculation des enfants. 

Au cours des dernières 24 heures, le Liban a enregistré 63 décès et 2020 cas de coronavirus, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 22 %. A ce jour, 303.072 personnes ont donc contracté le virus depuis février 2020, au nombre desquelles 3.145...

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