Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé samedi que le président de la République, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, seraient vaccinés en premier au Liban "pour encourager" les citoyens à le faire, alors que le premier arrivage de vaccins de Pfizer/BioNTech est prévu d'ici deux semaines. Dans un entretien télévisé, le ministre a par ailleurs évoqué des résultats jusqu'à présent "prometteurs" du bouclage renforcé en vigueur depuis la mi-janvier, préconisant un déconfinement progressif des différents secteurs.
Ces dernières 24 heures, le Liban a enregistré 61 décès et 2.631 cas de coronavirus, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié dans la soirée. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 21,8 %, un taux en baisse pour le deuxième jour consécutif après une hausse constante depuis les fêtes de fin d'année. Ils font grimper à 298.913 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas du virus dans le pays en février 2020, au nombre desquelles 3.031 décès et 178.472 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.402 personnes sont hospitalisées dont 955 en soins intensifs.
Les indicateurs concernant l'impact du bouclage renforcé, en vigueur depuis le 14 janvier et jusqu'au 8 février, sont "prometteurs", a déclaré Hamad Hassan lors d'un entretien vendredi soir avec la chaîne al-Manar. "Le nombre de cas quotidiens a baissé ces deux dernières semaines et si nous continuons sur cette voie, le taux de contamination (par rapport au nombre de tests effectués) devrait baisser jusqu'à atteindre 17 %", s'est félicité le ministre. Le taux de contamination moyen pour les deux dernières semaines était hier de 22,4 %, en baisse de quatre points par rapport à la veille après une augmentation constante pendant plusieurs semaines. Il a toutefois espéré que les mouvements de contestation de la semaine écoulée, notamment à Tripoli, "n'auront pas un effet négatif".
"Les mesures doivent continuer à être respectées pour ne pas que le pays arrive au bord du gouffre", a-t-il ajouté. Il a encore souligné que toute décision concernant une prolongation du confinement revenait au comité interministériel, préconisant toutefois que le déconfinement ne se fasse pas "d'un coup". "Le ministère est en train de préparer un plan de déconfinement sûr et progressif", a-t-il précisé.
"Campagne d'information"
En ce qui concerne la vaccination, le ministre Hassan a indiqué que 129.000 personnes s'étaient inscrites, en l'espace de 36 heures, sur la plateforme lancée jeudi par le ministère.
Il a annoncé que "les trois présidents" seront vaccinés en premier "à l'instar de ce qui s'est fait dans d'autres pays, pour encourager" la population à suivre leur exemple. MM. Aoun et Berry ont tous les deux plus de 75 ans (respectivement 85 et 83 ans) et sont donc tous les deux dans la tranche d'âge majoritaire pour recevoir le vaccin, comme cela avait été annoncé en début de semaine, lors du lancement de la stratégie nationale de vaccination. Hassane Diab a, quant à lui, 61 ans. A la question du journaliste d'al-Manar qui demandait si cette vaccination des trois présidents n'était pas un "passe-droit", le ministre a souligné qu'il s'agissait d'un "symbole" étant donné le débat sur la vaccination.
Dans la soirée, le ministre a annoncé qu'un premier arrivage de vaccins AstraZeneca arriverait au Liban au cours de la dernière semaine de février, dans le cadre de la coopération avec la plateforme Covax de l'OMS, qui garantit l'accès aux vaccins aux pays qui s'y sont enregistrés. Le ministre n'a pas précisé combien de doses seraient envoyées, sur les 2,73 millions qui doivent parvenir via cette plateforme.
Se penchant également sur la question des vaccins, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth a appelé au lancement d'une campagne d'information, afin de répondre aux "inquiétudes" du public. Il a lancé cet appel après avoir constaté qu'au sein de l'établissement qu'il dirige, près de 50 % des soignants étaient indécis concernant la vaccination, ce qu'il a attribué à "un manque, voire l'absence, d'informations sur les vaccins". "Si le personnel médical a des inquiétudes à ce propos, le public en a certainement aussi. Si cela n'est pas résolu, cela risque de "freiner l'impulsion de la vaccination".
Les autorités visent un taux d'immunité collective de 80 % d'ici un an et le vaccin sera gratuit et non-obligatoire. Les Libanais et les résidents étrangers pourront y avoir accès.
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15 h 53, le 01 février 2021