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Monde - Russie

Le Kremlin rejette les appels à libérer Navalny et met en garde contre des manifestations

Le Kremlin rejette les appels à libérer Navalny et met en garde contre des manifestations

Alexeï Navalny menotté, quittant le poste de police de Khimki lundi soir, pour être détenu au centre de Matrosskaïa Tichina, prison célèbre de Moscou. AFP/Alexander Nemenov

Le Kremlin a rejeté hier les demandes occidentales de libérer l’opposant Alexeï Navalny, incarcéré depuis son retour en Russie, et ont mis en garde ses partisans qui comptent manifester à son appel ce week-end en Russie.

Le militant anticorruption de 44 ans a été arrêté dimanche dès son retour d’Allemagne, où il était en convalescence après son empoisonnement présumé en août, dont il tient Vladimir Poutine pour responsable, malgré les multiples dénégations des autorités.

Les principales puissances occidentales ont réclamé sa libération « immédiate », demandent à Moscou de s’expliquer sur ces accusations d’empoisonnement et d’enquêter sur cette tentative d’assassinat présumé.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit hier que Moscou ne « prévoit pas de prendre en considération » les appels occidentaux de remettre l’opposant en liberté. « C’est une affaire totalement intérieure et nous ne permettrons à personne de s’ingérer là-dedans », a-t-il ajouté. Alexeï Navalny a été incarcéré au moins jusqu’au 15 février dans le cadre d’une procédure pour violation d’un contrôle judiciaire et placé en détention à Moscou, en quatorzaine, du fait de la pandémie de coronavirus.

Dès l’annonce de cet emprisonnement, l’opposant et ses partisans ont appelé à manifester, samedi 23 janvier, à travers le pays. Le porte-parole du Kremlin a jugé que de tels appels et rassemblements pouvaient s’apparenter « à des activités illégales ». Toute manifestation nécessite un accord des autorités en Russie. Par ailleurs, dans une grande partie du territoire, notamment Moscou, les rassemblements de masse sont interdits du fait de la pandémie.

Un bras droit de l’opposant, Leonid Volkov, a indiqué qu’aucune demande d’autorisation ne sera déposée, les russes ayant « un droit constitutionnel » de manifester. Des rassemblements sont prévus dans de nombreuses agglomérations, de Moscou et Saint-Pétersbourg à l’Ouest, à Khabarovsk en Extrême-Orient en passant par Ekaterinbourg dans l’Oural. Les manifestations non autorisées de l’opposition conduisent bien souvent à une répression brutale et à de très nombreuses interpellations.

Risque d’arrestations

Lundi soir, au moins 73 personnes ont été interpellées lors d’actions de soutien improvisées, selon l’ONG spécialisée OVD-Info. Sur Telegram, la politologue Tatiana Stanovaïa a estimé que les manifestations annoncées « ne seront peut-être pas très importantes en termes de nombre, mais qu’elles seront visibles et ne faibliraient pas rapidement ».

M. Navalny est depuis longtemps dans le collimateur des autorités russes. Il s’est rendu célèbre avec des enquêtes publiées en ligne sur la corruption des élites et de l’entourage de Vladimir Poutine. Sur le plan politique, il préparait aussi avant son empoisonnement une campagne active en vue des législatives de septembre 2021, sur fond d’érosion de la popularité du parti du Kremlin, Russie unie.

Trois laboratoires européens ont conclu que l’opposant a été empoisonné par un agent neurotoxique militaire de Novitchok, développé à l’époque soviétique. Moscou a rejeté ces conclusions et dénoncé un complot, affirmant que ses scientifiques n’ont découvert aucun poison dans l’organisme de l’opposant.

Depuis son retour en Russie, M. Navalny est sous la menace de procédures judiciaires qui pourraient aboutir à des peines d’emprisonnement de plusieurs années. Il doit être jugé dès mercredi pour diffamation d’un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il est accusé d’avoir diffusé des informations « mensongères » et « injurieuses » à l’égard de cet ancien combattant qui avait exprimé à la télévision son soutien au référendum constitutionnel de l’été renforçant les pouvoirs du président Vladimir Poutine.

Mais il a surtout un autre rendez-vous judiciaire clé. Le 2 février, un tribunal se penchera sur la révocation d’un sursis auquel l’opposant avait été condamné, ouvrant la voie à la possibilité qu’il effectue une partie d’une peine de trois ans et demi de prison, à laquelle il avait été condamné en 2014.

Alexeï Navalny est également visé depuis fin décembre par une enquête pour « fraudes à grande échelle », un délit passible de dix ans d’emprisonnement.

L’intéressé juge ces affaires politiques. Il est détenu depuis lundi soir au centre de Matrosskaïa Tichina, prison célèbre de Moscou dans laquelle a notamment été emprisonné l’oligarque devenu ennemi juré du Kremlin, Mikhaïl Khodorkovski.

Source : AFP

Le Kremlin a rejeté hier les demandes occidentales de libérer l’opposant Alexeï Navalny, incarcéré depuis son retour en Russie, et ont mis en garde ses partisans qui comptent manifester à son appel ce week-end en Russie.Le militant anticorruption de 44 ans a été arrêté dimanche dès son retour d’Allemagne, où il était en convalescence après son empoisonnement présumé en août,...

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Ce coup de pied de Navalny dans la fourmilière du système russe va-t-il faire de Poutine le boucher de Moscou (sans parler de la tentative d'empoisonnement sur l'opposant) ? Vu les réactions de la dictature russe (promesse de réprimer toute manifestation pro-Navalny, arrestation de sa porte-parole, plusieurs dizaines d'interpellations déjà) il y a de grandes chances pour que Poutine imite son homologue de Damas dans sa méthode barbare de gérer les manifestations qui dénoncent la corruption et la dictature.

Robert Malek

17 h 39, le 22 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Ce coup de pied de Navalny dans la fourmilière du système russe va-t-il faire de Poutine le boucher de Moscou (sans parler de la tentative d'empoisonnement sur l'opposant) ? Vu les réactions de la dictature russe (promesse de réprimer toute manifestation pro-Navalny, arrestation de sa porte-parole, plusieurs dizaines d'interpellations déjà) il y a de grandes chances pour que Poutine imite son homologue de Damas dans sa méthode barbare de gérer les manifestations qui dénoncent la corruption et la dictature.

    Robert Malek

    17 h 39, le 22 janvier 2021

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