Classés terroristes par Trump, les rebelles du Yémen menacent de répondre aux "démarches hostiles"

Les rebelles houthis du Yémen ont promis mardi de répondre à "toute démarche hostile", leur classement comme organisation "terroriste" par l'administration américaine sortante étant entré en vigueur quelques heures seulement avant la fin du mandat du président Donald Trump. 
L'ONU, les ONG et divers experts craignent que la décision de l'administration Trump ne complique l'acheminement de l'aide internationale dans ce pays en guerre depuis 2014 et plongé dans la pire crise humanitaire au monde.

"Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures nécessaires contre toute démarche hostile", ont déclaré les houthis dans un communiqué qualifiant les Américains de "terroristes criminels". Venus du nord du Yémen, les Houthis sont soutenus par l'Iran, bête noire de Donald Trump ainsi que de son grand partenaire du Golfe, l'Arabie saoudite.

Cette dernière dirige depuis 2015 une coalition militaire au Yémen pour appuyer les forces du gouvernement contre les rebelles, qui, en six ans de conflit, se sont emparés d'une bonne partie du nord du pays dont la capitale Sanaa. 
Samedi, Jake Sullivan, futur conseiller à la sécurité nationale du président élu des Etats-Unis Joe Biden, a fustigé la décision de l'administration sortante, estimant qu'elle infligera "plus de souffrances au peuple yéménite" et sapera "les efforts diplomatiques, essentiels pour mettre fin à la guerre".

La semaine dernière, l'ONU a réclamé avec véhémence l'"annulation" par les Etats-Unis de la décision qui contribuera, selon l'organisation, a accroître les risques d'une famine à très grande échelle.
Le conflit a déjà ravagé le Yémen, faisant des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine, l'ONU estimant que "16 millions de personnes vont souffrir de la faim" dans le pays en 2021.