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Société - Covid-19 au Liban

Nouveau record macabre : 53 décès en 24h

Premier transfert de fonds aux hôpitaux à partir d'un prêt de la BM.

Nouveau record macabre : 53 décès en 24h

Le centre ville de Beyrouth dont l'issue est bloquée, pendant le reconfinement du Liban, pour enrayer la propagation du coronavirus, le 17 janvier 2021. Photo d'archives AFP/Anwar Amro

Le Liban a enregistré un nouveau record macabre avec 53 décès en 24h et 3.144 nouveaux cas de Covid-19, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi en soirée. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 19,6 %. Ces statistiques font grimper à 255.956 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas du virus dans le pays en février 2020, au nombre desquelles 1959 décès et 154.611 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.038 personnes sont hospitalisées, dont 750 en soins intensifs. Cela équivaut à 24 hospitalisations de plus en 24h, et six admissions supplémentaires en soins intensifs. Les chiffres de ce dernier bilan, plus bas que ceux enregistrés ces derniers jours, sont notamment dus au fait que de nombreux laboratoires étaient fermés dimanche.

Dans la matinée, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé avoir approuvé le premier versement de fonds destinés à plusieurs hôpitaux publics et privés qui traitent actuellement les patients souffrant du Covid-19, dans le cadre d'un prêt d'urgence de 40 millions de dollars octroyé au Liban par la Banque mondiale en avril dernier pour lutter contre la pandémie. Le ministère de la Santé n'a pas précisé à combien s'élèvent ces versements ni le montant de chaque transfert aux différents hôpitaux. Ces fonds seront transférés alors que les hôpitaux sont quasiment saturés et que la propagation du virus est devenue incontrôlable dans le pays. 

"Situation désespérée"
"Au cours des derniers jours, le Liban a enregistré plus de 30 nouveaux patients atteints du Covid en soins intensifs et 40 décès au quotidien. C'est tragique. (...) Les hôpitaux sont actuellement saturés et davantage de lits sont nécessaires de toute urgence", s'alarme pour sa part le directeur de l'hôpital gouvernement Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad. "La solution la plus rapide serait que les hôpitaux privés augmentent temporairement leur capacité. Et compte tenu de la situation désespérée, le faire est une obligation morale et même légale, indépendamment de tout calcul financier", a-t-il ajouté. Il a encore annoncé que l'établissement qu'il dirige allait prochainement "suspendre toutes ses activités médicales non essentielles" afin d'allouer un maximum de ressources aux unités traitant les patients souffrant du virus. 

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Sur le plan des vaccins, et alors que le ministre de la Santé a signé dimanche matin la version finale du contrat avec la société américaine Pfizer pour l'achat de plus de 2.100.000 doses de vaccins anti-coronavirus (Pfizer-BioNTech) qui doivent progressivement arriver au Liban à partir du début du mois de février, M. Abiad s'est interrogé sur l'aspect logistique : "Les barrières juridiques et financières ont été levées, le vaccin arrive. A présent, la logistique est essentielle. Les centres médicaux, épuisés par le traitement des patients Covid, peuvent-ils encore organiser une campagne de vaccination efficace ? Les ressources nécessaires sont-elles disponibles ? Le public a-t-il été bien informé ?", s'est-il encore demandé. 

Quant au député et président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, il a rappelé que "le respect des mesures préventives contre le coronavirus est un devoir humanitaire, moral et religieux, nécessaire pour préserver la santé publique". "L'État doit aider les familles dans le besoin par tous les moyens", a-t-il appelé, estimant que le début de la campagne de vaccination devrait pouvoir aider à "soulager" la population. 

Nouvelles exemptions
Afin d'enrayer une propagation de la pandémie devenue incontrôlable après les fêtes de fin d'année, les autorités ont annoncé le bouclage total du Liban du 14 au 25 janvier. Durant cette dizaine de jours, un couvre-feu est instauré 24h/24 et l’état d'urgence sanitaire décrété. Il faut désormais remplir un formulaire en ligne ou par SMS pour obtenir une attestation de déplacement pour des motifs précis. Le personnel de santé, les journalistes, les militaires, les employés du secteur alimentaire et d'autres travailleurs jugés essentiels sont toutefois exemptés de ces mesures.

Des mesures renforcées ont également été mises en place pour tous les passagers arrivant à l'aéroport de Beyrouth, notamment l'obligation de s'isoler pendant 72h dans un hôtel, dans l'attente des résultats des tests PCR effectués à l'arrivée. Le ministère des Transports a annoncé lundi de nouvelles exemptions dans ce cadre. Dans une circulaire, il explique que toute personne ayant déjà été contaminée par le Covid-19, et qui détient un PCR négatif "récent" ainsi qu'un test positif datant de plus de 15 jours, n'est plus tenue de s'isoler dans un hôtel à son arrivée. De même, sont exemptées les personnes munies des résultats d'un test sérologique d'anti-corps IgG positif avec un taux plus élevé que la moyenne requise, selon chaque méthode de test. Enfin, les personnes souffrant d'un handicap, de mobilité réduite ou d'autisme, rapport médical à l'appui, sont elles aussi exemptées de la quarantaine à l'hôtel. Un médecin accrédité par le ministère libanais de la Santé devra valider ces rapports sur place.

Par ailleurs, la présidence du gouvernement a demandé en soirée aux ministères de l'Economie, de la Santé et de l'Industrie, d'accélérer les formalités nécessaires à l'importations de respirateurs et de bonbonne d'oxygène, alors qu'une grave pénurie en la matière provoque l'inquiétude dans le pays.

Le Liban a enregistré un nouveau record macabre avec 53 décès en 24h et 3.144 nouveaux cas de Covid-19, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi en soirée. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 19,6 %. Ces statistiques font grimper à 255.956 le nombre cumulé des contaminations...

commentaires (1)

Sans vouloir être cynique, les choses vont continuer leur cours jusqu'à ce que les gens comprennent et concluent qu'il fallait se conformer aux mesures avec des remords pour les pertes de vies qu'ils ont pu occasionner par leur insouciance. Ni les hôpitaux, ni les médecins, ni le corps soignant ne doivent être mis en cause. Seuls les dirigeants et la population indisciplinée sont responsables et accusés.

Esber

08 h 13, le 19 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Sans vouloir être cynique, les choses vont continuer leur cours jusqu'à ce que les gens comprennent et concluent qu'il fallait se conformer aux mesures avec des remords pour les pertes de vies qu'ils ont pu occasionner par leur insouciance. Ni les hôpitaux, ni les médecins, ni le corps soignant ne doivent être mis en cause. Seuls les dirigeants et la population indisciplinée sont responsables et accusés.

    Esber

    08 h 13, le 19 janvier 2021

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