Des proches des victimes dénoncent les propos "honteux" du ministre de la Santé

Le comité des familles des victimes de l'explosion au port de Beyrouth a critiqué jeudi les propos qualifiés de "honteux" du ministre sortant de la Santé Hamad Hassan, qui comparaît les personnes décédées du Covid-19 et celles qui ont perdu la vie dans le drame du 4 août.

"La fièvre du coronavirus politique qui s'est emparée des hommes au pouvoir au Liban semble désormais se manifester clairement chez Monsieur le ministre qui hallucine, entre la Santé et la Justice, après s'être auto-désigné juge et émis son jugement (...) en affirmant que l'explosion au port de Beyrouth relevait du destin, faisant fi des sentiments des familles des martyrs", souligne le communiqué du comité. "Par cette déclaration injuste et en décrivant les martyrs comme +ceux qui sont morts+, il semble que ce soit la conscience de Son Excellence qui est la plus proche de cette description", ont-ils déploré. "Plus personne n'a honte".

Interviewé le 3 janvier sur la chaîne locale al-Jadeed, Hamad Hassan avait déclaré que "pour les personnes qui sont décédées dans l'explosion, on peut dire que c'était leur destin. Alors que dans le cas des personnes qui meurent du coronavirus, cela relève, selon moi, de leur propre responsabilité".

Les explosions au port ont fait plus de 200 morts et des milliers de blessés. Elles ont été provoquées par la présence depuis des années dans un hangar de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées sans mesure de précaution. Une situation connue par de nombreux responsables politiques, sécuritaires et judiciaires. Pour beaucoup de Libanais, les autorités sont responsables de la catastrophe en raison de leur négligence. La déclaration du ministre sortant n'avait donc pas tardé à provoquer l'indignation, alors que l'enquête des autorités est suspendue depuis le 18 décembre.