Mises en garde contre une recrudescence des contaminations en début d’année

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a brandi le spectre d’un troisième bouclage total du Liban, au cas où les mesures de prévention du Covid-19 ne seraient pas respectées et qu’une recrudescence des cas serait observée. « À ce jour, les chiffres sont acceptables », a-t-il déclaré lors d’un point de presse tenu mardi, mais dont le contenu intégral n’a été rendu public qu’hier par son bureau de presse. M. Diab n’a pas non plus écarté une éventuelle nouvelle fermeture de l’aéroport. « Nous avons été parmi les premiers pays à avoir fermé l’aéroport, a-t-il ainsi déclaré. Le taux d’infection parmi les expatriés est très faible, et le Liban ne peut être fermé et isolé de l’étranger. Il y a aussi l’intérêt économique pour le pays. Toutefois, en cas de recrudescence des infections en provenance de l’étranger, nous pourrions fermer à nouveau l’aéroport. »

Cela alors que le Liban a enregistré hier l’un des plus hauts records au compteur de la pandémie. Aussi, 2 878 nouveaux cas et 13 décès ont été signalés, selon le bilan du ministère de la Santé. Ce qui fait grimper à 177 996 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus dans le pays en février dernier, au nombre desquelles 1 443 décès et 126 460 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1 129 personnes sont hospitalisées (soit 38 de plus que la veille), dont 451 en soins intensifs, soit 25 de plus que la veille.

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a également mis en garde contre une recrudescence des contaminations en début d’année. « Nous pourrions connaître une période difficile au milieu du mois de janvier avec la hausse potentielle des contaminations postfêtes », a-t-il déclaré dans des propos accordés à l’agence al-Markaziya. « La situation socio-économique actuelle ne nous permet plus de procéder à des bouclages, a-t-il estimé. L’option la plus réaliste est de ménager à la fois activité économique et contrôle sanitaire. S’il s’avère toutefois que nous sommes obligés de reconfiner, cela devra être efficace. Les expériences précédentes ont montré que le plus approprié à ce stade est de contenir et suivre certains foyers épidémiologiques, d’imposer le port du masque en tout lieu par divers moyens et de boucler intégralement certaines zones avec la participation active des municipalités. »

La conseillère du Premier ministre démissionnaire pour les affaires de santé publique, Petra Khoury, a elle aussi appelé à la prudence durant les fêtes. « Alors que nous nous préparons à clôturer 2020, rappelez-vous que plus de 1 400 Libanais sont morts des suites du Covid-19 », a-t-elle écrit sur Twitter. Un avertissement auquel a fait écho le syndicat des infirmiers et infirmières qui a mis en garde contre « les conséquences dangereuses de l’insouciance, de la négligence et du chaos », ainsi que le manque du respect des mesures sanitaires à l’occasion des fêtes. « La situation épidémiologique continue à se dégrader, a-t-il écrit dans un communiqué. On ne peut justifier le sacrifice de la santé sous prétexte de profiter des vacances. Un test négatif n’est ni synonyme d’immunité ni un encouragement à l’imprudence. (…) Une contamination est possible à tout moment, avant ou après le test PCR. »