Al-Qard al-Hassan, la plus grande organisation de microcrédits du pays, affiliée au Hezbollah, a été piratée, de l'aveu même de l'organisme lundi.
Selon la chaîne Al-Horra et le journaliste libanais Thaer Ghandour, un groupe de cyber-pirates aurait ainsi infiltré les comptes de "toutes les branches" de l'organisme, obtenu des enregistrements des caméras installées dans ses diverses branches et fait fuiter des informations sur les déposants et les clients ayant souscrit des prêts. Un message d'avertissement au parti chiite que les hackers considèrent être responsable de la crise financière et économique au Liban. Le groupe de cyber-pirates, qui se fait appeler "Spiderz", a publié des listes des emprunteurs et des déposants, ainsi que les détails des prêts (valeur et taux de remboursement) et le budget des agences en 2019 et 2020.
"Mafias, milices et argent"
Dans une vidéo publiée sur Youtube qui commence par l'explosion du port de Beyrouth, Spiderz justifie son piratage de l'organisme de microcrédit. "Ce sont les mafias, les milices et l'argent qui gouvernent le Liban aujourd'hui", affirment les hackers, avec des photos du président de la République Michel Aoun, du Parlement, Nabih Berry, et du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la clé. "L'économie du Hezbollah fonctionne en parallèle de l'économie libanaise. L'extorsion par le Hezbollah des fonds de l'Etat a conduit à l'effondrement économique libanais", dénoncent-ils. "Al-Qard al-Hassan n'est pas une société caritative, c'est une banque du Hezbollah, hors du système financier libanais officiel", estiment-ils encore. Ils ont également appelé tous les emprunteurs et déposants qui traitent avec Al-Qard al-Hassan, à ne pas payer et retirer leur argent, à boycotter l’économie parallèle du Hezbollah. "Suivez-nous, nous allons divulguer de nouveaux secrets sur l’organisation Al-Qard al-Hassan", annoncent-ils.
Fondée en 1983 et enregistrée en tant qu’organisation non gouvernementale depuis 1987, Al-Qard al-Hassan collecte d’un côté des dépôts non rémunérés conformément aux principes de la finance islamique, en dollars ou en livres, et octroie de l’autre des microcrédits à plus de 200 000 emprunteurs. Mais cette institution basée dans la banlieue sud, qui emploie près de 500 salariés et compte une trentaine d’agences sur l’ensemble du territoire, opère totalement en marge du système financier. Considérée comme un pilier économique du Hezbollah, elle fait partie des entités sanctionnées par le Trésor américain depuis 2007, ce qui ne l’empêche pas d’être la plus grande organisation de microcrédits du pays. L’effondrement du secteur bancaire traditionnel dans un Liban en crise depuis plus d’un an n’a fait d’ailleurs que renforcer son attractivité.
"Des comptes dans des banques libanaises"
Al-Qard al-Hassan "a des comptes dans plusieurs banques opérant au Liban - un fait qui contredit ce qui a été annoncé par le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, selon lequel le Hezbollah n'a pas de comptes dans les établissements libanais", affirme pour sa part le journaliste Thaer Ghandour, qui énumère plusieurs établissements bancaires du pays où le parti chiite aurait, selon les fuites, ces comptes.
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07 h 58, le 02 janvier 2021