Une équipe d'enquêteurs français se rendra à Beyrouth le mois prochain pour participer à l'interrogatoire de l'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui a fui l'année dernière le Japon où il avait été incarcéré et s'est réfugié au Liban, a annoncé samedi un responsable au ministère libanais de la Justice, cité par l'agence Associated Press.
Le magnat déchu de l'automobile, de nationalité libanaise, brésilienne et française, a trouvé refuge au pays du Cèdre après une fuite rocambolesque du Japon le 30 décembre 2019, au motif qu'il craignait que la justice japonaise ne lui accorde par un procès équitable. Le responsable n'a donné aucune date précise ni aucun détail sur les informations que les enquêteurs rechercheraient auprès de Ghosn, a rapporté samedi le site d'informations AP News.
Le responsable libanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré que les enquêteurs français travailleraient aux côtés de leurs homologues libanais. Il n'a toutefois pas indiqué la date exacte de la visite des enquêteurs, ni la nature des informations qu'ils cherchent à obtenir de M. Ghosn. Les informations sur les enquêtes sont secrètes en droit français, et les autorités judiciaires françaises ont refusé de les commenter auprès d'AP.
Blanchiment d'argent, fraude, abus
L'ex-patron du numéro un mondial de l'automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors avait été arrêté le 19 novembre 2018 à son atterrissage à Tokyo, soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015. Outre son procès au Japon, l'homme d'affaires de 66 ans est confronté à un certain nombre de défis juridiques en France, notamment l'évasion fiscale et des allégations de blanchiment d'argent, de fraude et d'utilisation abusive des actifs de l'entreprise alors qu'il était à la tête de l'alliance Renault-Nissan.
Au moins deux enquêtes liées à Ghosn ont été ouvertes en France. L’une d’entre elles portait sur des transactions suspectes entre Renault et un distributeur à Oman, ainsi que sur les paiements suspects pour des voyages privés et des événements payés par la holding néerlandaise RNBV de Renault-Nissan. L'année dernière, Renault a déclaré qu'un audit interne avec Nissan avait révélé 11 millions d'euros de dépenses douteuses chez RNBV prétendument liées à M. Ghosn, notamment pour les voyages en avion, les dépenses personnelles et les dons à des organisations à but non lucratif. Le Parquet de Nanterre a également ouvert en février dernier une information judiciaire "pour abus de biens sociaux, abus de confiance aggravés, faux et usage, blanchiment aggravé d'abus de biens sociaux", au sujet notamment des conditions de financement de deux soirées organisées à Versailles par Carlos Ghosn alors que Renault était mécène de la restauration du château.
Carlos Ghosn a poursuivi Nissan et Mitsubishi Motors pour rupture abusive de son contrat et tente de récupérer en France les droits à la retraite dont Renault l'a privés en raison des conditions de départs de l'ancien PDG après son arrestation au Japon fin 2018.
commentaires (5)
s'il a AUSSI ete invite a passer la Noel a baabda, carlos ghosn aura eula consecration l'apothéose meme de toute sa vie.
Gaby SIOUFI
17 h 40, le 28 décembre 2020