Les autorités italiennes ont établi un lien entre les quinze tonnes de Captagon saisies en juillet dans le port de Salerne, dans le sud de l'Italie, et les activités du Hezbollah. Au moment de cette saisie, la police italienne avait indiqué que ces amphétamines avaient été produites en Syrie par le groupe État islamique, mais une enquête a démontré qu'elles étaient plutôt liées au régime syrien et au parti chiite libanais, son allié.
Le 1er juillet, près de quinze tonnes de pilules de Captagon d'une valeur estimée à un milliard de dollars, stockées dans des conteneurs "suspects", avaient été confisquées par la police italienne, dans ce qui avait été alors considéré comme "la saisie d'amphétamines la plus importante jamais réalisée par des forces de police au niveau mondial". La police italienne avait alors estimé que ces produits avaient été envoyés par le groupe État islamique en direction de l'Europe.
Toutefois, selon l'agence de presse italienne Nova, qui cite également un reportage de la BBC sur cette affaire, l'enquête menée par l'Italie a finalement découvert que le régime syrien de Bachar el-Assad et le Hezbollah étaient à l'origine de ce trafic et que les comprimés avaient été saisis alors qu'ils étaient en route vers la Libye. Ces drogues ont été détruites par incinération, il y a quelques jours, par les autorités italiennes.
Hommes d'affaires syriens
En juillet, des informations de presse avaient déjà établi un lien entre la production de ces drogues et des hommes d'affaires syriens haut-placés, proche de Bachar el-Assad.
Produite initialement au Liban et acheminée en Arabie saoudite dans les années 90, cette drogue a été retrouvée dans des planques de terroristes, comme ceux responsables des attentats parisiens de 2015, notamment dans la salle de concert du Bataclan.
Le Captagon est une amphétamine tirée d'un ancien médicament psychotrope, selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Il est fabriqué notamment au Liban et probablement aussi en Syrie et en Irak, essentiellement à destination de l'Arabie saoudite. La police et l'armée libanaises annoncent régulièrement d'importants coups de filet contre les milieux de la drogue.
Dans ce cadre, les Forces de sécurité intérieure libanaises (FSI) ont annoncé avoir arrêté en début de semaine un homme qui avait en sa possession 2.100 pilules de Captagon. Il s'est avéré que cet homme, appréhendé au niveau d'un barrage installé dans la région de Zahlé, était visé par trois mandats d'arrêt pour narcotrafic, faux et usage de faux et usurpation d'identité.
C'est vrai ou non ? Allo..
15 h 22, le 27 décembre 2020