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Politique - Formation du gouvernement

Hariri espère un gouvernement après le Nouvel An : "Il y a encore des obstacles clairs"

Je suis toujours attaché à la formation d'un cabinet d'experts, affirme le PM désigné depuis Baabda.

Hariri espère un gouvernement après le Nouvel An :

Entertien entre le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun (g), et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, le 23 décembre 2020 à Beyrouth. Photo Twitter/@saadhariri

Pour le deuxième jour consécutif, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s'est entretenu mercredi au palais présidentiel de Baabda avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, dans le cadre de ses efforts pour former un nouveau gouvernement. Après avoir dit espérer la veille pouvoir trouver "une formule avant Noël" pour atteindre son objectif, le Premier ministre désigné s'est montré nettement moins optimiste, faisant état d'"obstacles clairs" qui entravent selon lui le processus. Il a toutefois espéré que le gouvernement soit formé "après le Nouvel An".

Après l’entrée en force du patriarcat maronite dans le jeu des tractations, un accord semblait hier se dessiner, notamment autour du ministère de l’Intérieur et celui de la Justice, dans une ambiance d'optimisme prudent. Mais l'entretien d'aujourd'hui a douché ces espoirs. "Aucun accord définitif n'a été trouvé sur la composition (du gouvernement), les deux hommes ont donc convenu de poursuivre les consultations lors de réunions ultérieures dans les prochains jours", ont rapporté des sources proches de la réunion entre Michel Aoun et Saad Hariri, citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chédid. "Il reste des points de blocage alors qu'il faut un gouvernement équilibré capable de gouverner et d'assumer ses responsabilités", ont-elles encore estimé. Selon ces sources, l'attribution des portefeuilles de l'Intérieur et de la Justice poserait encore problème.

"Stopper l'effondrement"
"Je souhaite qu'il y ait un gouvernement mais il y a encore des obstacles clairs. Les problèmes politiques existants sont clairs", a reconnu le Premier ministre désigné lors d'une brève allocution à sa sortie du palais de Baabda. "Que personne ne dise qu'on ne peut pas stopper l'effondrement. Mais pour cela, nous avons besoin d'un gouvernement formé d'experts pour mettre en œuvre les réformes. Je suis toujours attaché à la formation d'un tel cabinet d'experts. Il faut regagner la confiance et il n'y a plus de temps à perdre, car le pays s'effondre rapidement", a mis en garde M. Hariri. "Nous, Libanais, sommes les seuls à pouvoir stopper l'effondrement, mais pour cela, nous devons faire preuve de modestie, car le Liban mérite qu'on lui fasse des sacrifices", a-t-il ajouté, dans un message visiblement adressé à ses adversaires politiques sur la scène nationale.

"Gouvernement après le Nouvel An"
"L'essentiel c'est de hâter la formation du gouvernement", a répété Saad Hariri. "Nous avons besoin de personnes qui peuvent servir l'intérêt du pays. Nous accusons du retard, peut-être, dans le processus de formation, et cela exerce une pression sur le pays. Mais le président Aoun et moi-même sommes attachés à la formation du cabinet", a tenté de se justifier le leader du courant du Futur.
"Les responsables doivent penser aux citoyens qui ont été sinistrés après l'explosion au port de Beyrouth. Nous pouvons stopper l'effondrement, mais nous devons faire preuve de modestie en pensant à l'intérêt du pays. Le gouvernement doit être formé après le Nouvel An", a-t-il conclu, douchant ainsi tout espoir de voir la naissance du cabinet avant le 31 décembre.


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L'entretien Aoun-Hariri, aujourd'hui, est le 14e entre les deux hommes, depuis la nomination du leader du Futur pour former le cabinet, le 22 octobre dernier. Une rencontre qui intervient dans un contexte politique tendu, marqué par un bras de fer entre le tandem Baabda-Courant patriotique libre d’une part, et la Maison du Centre de l’autre. Un différend oppose les deux camps autour du rôle du président de la République dans le processus gouvernemental et de la répartition des portefeuilles, Baabda et le CPL étant accusés d’œuvrer pour obtenir le tiers de blocage (sept ministres dans le cadre d’une formule de 18).

Le dossier du gouvernement a également été abordé à Bkerké par le patriarche Béchara Raï et le vice-président du Parlement, le député Elie Ferzli. "Mgr Raï m'a dit qu'il attendait avec impatience et de hautes espérances l'annonce d'un gouvernement en guise de cadeau au peuple libanais à l'occasion des fêtes, de la part des présidents Aoun et Hariri", a dit M. Ferzli à sa sortie de Bkerké. "La formation du gouvernement est la planche de salut à l'ombre de la situation dans laquelle nous vivons (...). Les présidents (Aoun et Hariri) ne pourront plus avancer d'excuses au peuple libanais s'ils ne parviennent pas à former un gouvernement avant les fêtes", a conclu M. Ferzli.

Arslane mécontent
Le leader druze Talal Arslane, proche du Hezbollah et du président Aoun, s'est, lui, insurgé contre un gouvernement de 18 ministres qui exclurait son parti au profit du Parti socialiste progressiste de son rival druze Walid Joumblatt. "Nous quittons ceux qui nous quittent", a-t-il menacé, sans expliquer ce que cela implique concrètement. "Que les proches et les moins proches assument la responsabilité de l'injustice à l'égard de la communauté" druze, a-t-il ajouté, dans une allusion implicite au chef de l'Etat qui a accepté la formule de 18.

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Lors de sa désignation, le 22 octobre, Saad Hariri s'était pourtant engagé à former un cabinet de spécialistes indépendants. Mais ayant préalablement promis au tandem chiite Amal-Hezbollah de pouvoir nommer leurs ministrables, le CPL et le chef de l'État lui reprochent d'appliquer une politique des "deux poids deux mesures" et réclament donc de pouvoir également choisir leurs candidats. La volonté de former un gouvernement d'indépendants se base sur l'initiative française, qui avait été annoncée le 1er septembre lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth. En effet, la mise sur pied d'un cabinet "de mission" était la première étape d'une feuille de route reprenant les réformes cruciales attendues par la communauté internationale pour débloquer des fonds visant à sortir le Liban de la crise financière et économique aiguë qu'il traverse. M. Macron était attendu hier pour une troisième visite au Liban depuis août, mais il a dû annuler son séjour après avoir contracté le coronavirus. Son initiative est plus que jamais dans une impasse, voir enterrée, selon certains observateurs.

Pour le deuxième jour consécutif, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s'est entretenu mercredi au palais présidentiel de Baabda avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, dans le cadre de ses efforts pour former un nouveau gouvernement. Après avoir dit espérer la veille pouvoir trouver "une formule avant Noël" pour atteindre son objectif, le Premier ministre désigné s'est montré...

commentaires (12)

J'adore le fait que Hariri "espère" que la formation blablabla... La youmkinou bina'a el awatan aala "espère"...ya rab tigui bi aaynou...

Wlek Sanferlou

21 h 55, le 25 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • J'adore le fait que Hariri "espère" que la formation blablabla... La youmkinou bina'a el awatan aala "espère"...ya rab tigui bi aaynou...

    Wlek Sanferlou

    21 h 55, le 25 décembre 2020

  • A mon avis ce sera à Pâques où à la trinité. Non sans blague, Hariri croit qu’en se cramponnant à sa mouture fallacieuse il arrivera à convaincre les libanais qu’il cherche une solution au blocage? Pour ce faire il faut qu’il exclu tous les partis et leurs représentants de sa liste pour ne donner aucun prétexte aux autres partis de le montrer du doigt ni de bloquer, or pour lui c’est mission impossible puisqu’il a commencé par céder à  leurs caprices et prétend maintenant œuvrer pour une solution. KELLOUN devraient être à pied d’égalité sinon adieux veaux, vaches, cochons, couvées. Il ne peut prétendre ne pas le savoir.

    Sissi zayyat

    12 h 26, le 24 décembre 2020

  • Aoun devient de plus en plus le Bouteflikah libanais. Il a perdu beaucoup d’envergure et il semble très mal entouré... Je plains Hariri qui doit manœuvrer serré pour trouver une issue.

    Alexandre Husson

    00 h 10, le 24 décembre 2020

  • Hariri est en train d'être mené en bateau. Et c'est peut-être le seul à ne pas s'en rendre compte.

    Robert Malek

    21 h 50, le 23 décembre 2020

  • En fait rien de neuf, on reprend les mêmes et on recommence ... les gens sont dans la misère et les mafieux marchandent

    Zeidan

    19 h 50, le 23 décembre 2020

  • POURQUOI PAS APRES BIDEN OU PLUTOT APRES LE CORONAVIRUS ? L,INCOMPETENCE EST TELLE ET LE SILENCE DES LIBANAIS JUSQU,A L,ULTIME EXPLOSION SE RAPPROCHE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 23, le 23 décembre 2020

  • Je m'étais bien dit qu'il a confondu le 24 décembre avec le 1er avril. Et maintenant il recommence avec sa blague. A part ca on est quand même bien parti

    m

    19 h 17, le 23 décembre 2020

  • Combien de fois Aoun promet à Hariri que le lendemain ils règlent les détails, et le lendemain, il change d'avis sous pression, et on s'étonne comme si rien ne s'était passé. C'est vrai que notre président est incapable de décider seul, et c'est là le problème. Les influents sont des criminels qui répondrons un jour de leurs actes, comme il l'a si bien dit l'ambassadeur britannique tout récemment.

    Esber

    18 h 17, le 23 décembre 2020

  • Hariri, Aoun, Trump, Biden, Macron, Poutine, Xi et Tartampion, de meme que Brejvev, Napoleon, et Haroun Poussah, de grâce laissez tomber. Vos élucubrations ne servent plus à grand chose, le Liban est déjà effondré ! Merci !

    Remy Martin

    17 h 30, le 23 décembre 2020

  • Dans un pays normal, les protagonistes se réunissent et travaillent tous les jours we compris pour former un gouvernement. Que Aoun, Hariri, Berry et toute la clique s'y mettent sans chômer pour accélérer le processus, ca suffit les tergiversations, et la répartition des rôles, facilitateur hier puis intransigeant aujourd'hui, et vice versa. Leur divine comédie n'a rien de comique et encore moins de divin.

    Desperados

    16 h 58, le 23 décembre 2020

  • Sans blague. Promis juré?

    Achkar Carlos

    16 h 48, le 23 décembre 2020

  • J’espère un gouvernement après 2022, lorsque l’Iran aura pris position vis-à-vis de la politique de Biden , et que la chaîne des instructions de Téhéran , à la banlieue Sud , et quelques autres sera en place.. Tout le reste est de la mise en scène cousue de fils blancs...

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 48, le 23 décembre 2020

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