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Manifestations après une dévaluation du dinar

Manifestations après une dévaluation du dinar

Manifestation sur la place Tahrir de Bagdad, le 21 décembre 2020, après la dévaluation du dinar. Photo AFP / Sabah ARAR

Des centaines d'Irakiens ont manifesté lundi dans plusieurs villes contre la décision de la Banque centrale de dévaluer le dinar irakien de près de 25% par rapport au dollar américain. En fin de semaine dernière, la Banque centrale a fixé un nouveau taux de change de la monnaie nationale qui passe à 1.450 dinars pour un dollar contre 1.190 jusque-là, une première depuis une demi-décennie.

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur l'emblématique place Tahrir de Bagdad, dénonçant un coup porté du jour au lendemain à leur pouvoir d'achat et exhortant le gouvernement à revoir sa décision.
"Avant le dinar, c'est le gouvernement qui doit s'effondrer", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un jeune manifestant. Parmi les protestataires, figurent surtout des seniors et des retraités qui fustigent une mesure ayant considérablement réduit leurs pensions.

La police anti-émeutes était déployée autour de la place mais la manifestation est restée pacifique.

Tahrir avait été occupée par des manifestants entre octobre 2019 et novembre dernier dans le cadre d'un mouvement de contestation contre la corruption et l'incompétence du gouvernement, qui a été émaillé par des violences meurtrières.

Lundi, des centaines de manifestants se sont également rassemblés dans la ville de Kout (sud-est), où des commerçants ont fait savoir qu'ils étaient désormais contraints d'importer moins du fait que les produits achetés à l'étranger étaient payés en dollar américain. Les marchands de l'agro-alimentaire et les grossistes de la ville méridionale de Nassiriyah ont vu leurs prix grimper de 20%, selon un correspondant de l'AFP.
"Nous avons du mal car les denrées alimentaires de base sont devenues plus chères depuis ce changement soudain dans le prix du dollar", explique Saadi Saheb, un retraité.

Dans la ville portuaire de Bassora (sud), le chef de la branche locale de la Commission des droits humains, Mehdi Tamimi, a souligné que la hausse des prix avait été un choc pour les consommateurs.

La décision de la Banque centrale irakienne (ICB) de dévaluer le dinar a causé la panique parmi la population, de nombreux Irakiens se précipitant dans les bureaux de change pour acheter des dollars, et les supermarchés pour faire le plein de provisions.

Le ministre des Finances Ali Allawi a déclaré à la presse que ces mesures étaient les seules à même d'empêcher un effondrement total. "Si nous n'avions pas changé le taux ou ajusté nos dépenses, nos réserves (en devises étrangères) se seraient épuisées en six ou sept mois", a-t-il dit à la presse dimanche.

Le projet de budget 2021 porte notamment sur l'introduction d'un impôt sur le revenu. Selon la proposition de budget, l'Irak cherche aussi à augmenter ses revenus non pétroliers face à la baisse de ses recettes liées à l'or noir.

Des centaines d'Irakiens ont manifesté lundi dans plusieurs villes contre la décision de la Banque centrale de dévaluer le dinar irakien de près de 25% par rapport au dollar américain. En fin de semaine dernière, la Banque centrale a fixé un nouveau taux de change de la monnaie nationale qui passe à 1.450 dinars pour un dollar contre 1.190 jusque-là, une première depuis une...