Un partisan des Forces libanaises, connu pour son franc-parler et ses critiques acerbes du mandat Aoun, a été arrêté hier pendant plus de 8 heures par la Sûreté de l’État. Il a été relâché en début de soirée sans que les raisons exactes de son arrestation ne soient précisées. Roger Bejjani, assureur de 63 ans et père de 5 enfants, publiait souvent critiques et analyses politiques sur les réseaux sociaux. Selon ses proches, sa convocation pourrait être due à ses critiques répétées à l’adresse du président de la République. Elle pourrait également être reliée à une de ses publications sur la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis et Israël. M. Bejjani n’était pas disponible hier soir pour commenter les faits. Contacté par L’Orient-Le Jour, un proche de la famille raconte que le prévenu a envoyé un message à ses enfants hier matin à 9h pour les avertir de sa convocation et leur demander de contacter son avocat s’il n’était pas rentré à midi. Selon cette source, le domicile de M. Bejjani a été fouillé durant la journée par la Sûreté de l’État et son ordinateur portable a été confisqué. « Il est connu pour son franc-parler et cela fait des années qu’il ne mâche pas ses mots. Personne ne comprend pourquoi on l’a arrêté maintenant », s’étonne ce proche.
Lors de son interrogatoire, M. Bejjani n’aurait pas bénéficié de la présence d’un avocat, selon les dires de ses proches et de plusieurs avocats de la société civile, et ce malgré l’amendement par le Parlement de l’article 47 du code de procédure pénale en octobre dernier. Cet amendement avait permis que les prévenus puissent être désormais accompagnés d’un avocat lors de l’interrogatoire qui suit leur interpellation, ce qui n’était pas le cas auparavant et laissait la porte grande ouverte à toutes sortes d’abus.
« La Sûreté de l’État aurait dû demander à M. Bejjani s’il voulait contacter un avocat. Apparemment, cela n’a pas été fait », explique à L’OLJ un avocat qui souhaite rester anonyme. « Il se peut que l’absence d’un avocat soit reliée au fait qu’il s’agissait sans doute d’un interrogatoire à caractère sécuritaire. La Sûreté de l’État estime que les amendements de l’article 47 ne s’appliquent pas pour ce genre d’interrogatoires. Nous pensons que l’article 47 doit être respecté, quelle que soit la nature de la convocation », ajoute le juriste.
commentaires (6)
On comprend sûrement qu'il faut préserver la réputation du président et des politiciens pour sauvegarder la paix civil et éviter les troubles sociaux!.... ,..,............ Hahahaha je vous ai eu.. non? .....dans un pays où tout nos raz-bon-sables sont la risée du monde, nos services de sécurité se soucient de réputations alors que la réputation du pays est à 10000 lieux sous la mer....
Wlek Sanferlou
13 h 15, le 11 décembre 2020